Comme pour le premier tour, la rédaction d’Outremers360 fait le point de ce qu’il faut savoir avant le second tour : nombre d’inscrits, jour de vote, rappel des résultats du premier tour, soutiens et ralliements aux deux candidats finalistes ou encore, dernières publications au sujet de la Présidentielle. Tour d’horizon.
Nombre d’inscrits :
1 954 872 électeurs ultramarins sont appelés aux urnes ce weekend pour le second tour de la présidentielle. Dans le détail :
Guadeloupe : 316 023
Martinique : 304 794
Guyane : 102 993
La Réunion : 675 539
Saint-Pierre et Miquelon : 5 045
Mayotte : 92 187
Saint-Barthélemy : 5 267
Saint-Martin : 19 147
Wallis et Futuna : 9 528
Polynésie française : 205 576
Nouvelle-Calédonie : 218 773
Qui vote quand ?
En raison des décalages horaires par rapport à l’Hexagone, qui varient entre +10h à -12h selon les territoires, on peut dire que l’élection présidentielle se joue sur l’ensemble du week-end.
C’est Saint-Pierre et Miquelon qui ouvrira le bal ce samedi à 8h (12h, heure de Paris), suivi de la Guyane, à 13h (heure de Paris), puis les Antilles à 14h (heure de Paris). En soirée, ce sera au tour des Polynésiens de se rendre aux urnes. Il sera 8h samedi matin (heure locale, 20h à Paris) quand les bureaux de vote ouvriront sur place.
Si Wallis et Futuna, la Nouvelle-Calédonie, La Réunion et Mayotte votent dimanche à l’instar de l’Hexagone, il fera encore nuit à Paris, samedi, quand les premiers bureaux de vote ouvriront. Ainsi, Wallis et Futuna votera à partir de samedi 22h (heure de Paris, 8h locale), suivi de la Nouvelle-Calédonie à partir de 23h (toujours en heure de Paris), puis La Réunion à partir de 6h dimanche matin (heure de Paris) et enfin, Mayotte à partir de 7h (heure de Paris).
Résultats du premier tour :
Petite piqûre de rappel des résultats du premier tour. Sur l’ensemble des Outre-mer, c’est le candidat de l’Union populaire qui a le plus convaincu, avec près de 40% des Ultramarins ayant voté pour lui. Il fait de bons scores à Saint-Pierre et Miquelon, à La Réunion, et surtout aux Antilles et en Guyane, où il dépasse des 50% de suffrages exprimés. Marine Le Pen est arrivée en seconde position avec près de 21% des suffrages, et remporte le scrutin sur l’île de Mayotte, suivi d’Emmanuel Macron, avec près de 20% des suffrages. Le président sortant remporte surtout les territoires du Pacifique : Nouvelle-Calédonie, Polynésie et Wallis et Futuna.
Lire aussi : Présidentielle 2022 : En Outre-mer, la percée de Jean-Luc Mélenchon et le relatif sursaut de participation
La participation est en dent de scie d’un territoire à l’autre. Car si dans l’ensemble on note un léger sursaut, porté essentiellement par les Antilles et la Guyane, la participation fait une chute impressionnante en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française.
Les principaux soutiens et ralliements
Dès le lundi 11 avril, les élus ultramarins et autres personnalités du monde sportif ou associatif, se sont positionnés pour le second tour. Il y a ceux qui réitèrent leur soutien, ceux qui appellent au barrage contre Marine Le Pen, ceux qui, au contraire, appellent à voter contre Emmanuel Macron ou encore, ceux qui prônent l’abstention ou qui laissent le libre choix à leurs électeurs.
Les soutiens :
Naturellement, les élus ayant soutenus les candidats finalistes continuent sur leur lancée. En Polynésie, le président de la Collectivité d’Outre-mer, Édouard Fritch, et son parti, bien implanté localement, ont poursuivi leur campagne de terrain pour le président sortant. C’est également le cas en Nouvelle-Calédonie, où une large partie de la droite non indépendantiste, du parti Calédonie ensemble de Philippe Gomes aux Républicains calédoniens de Sonia Backès, a très vite appelé à voter pour Emmanuel Macron dès le premier tour.
À La Réunion, beaucoup d’élus s’étaient déjà engagés en faveur du président sortant dès le premier tour, parmi eux : la sénatrice Nassimah Dindar, le sénateur Michel Dennemont, le président du Département, Cyrille Melchior ou encore, le président de l’Association des maires de l’île, Serge Hoareau. En Guadeloupe, pas de changement non plus pour les présidents de la Région et du Département, Ary Chalus et Guy Losbar, qui continuent à soutenir Emmanuel Macron, tout comme les parlementaires de Guyane, Georges Patient (sénateur) et Lénaïck Adam (député), qui par ailleurs siègent dans les groupes de la majorité.
Avant le premier tour, Marine Le Pen comptait surtout sur ses comités locaux pour relayer la campagne. À l’entre-deux tours, nous le verrons plus bas, des élus se sont joints à sa campagne ou ont appelé à voter pour elle.
Les barragistes :
Ils sont nombreux à avoir soutenu Valérie Pécresse, Anne Hidalgo ou encore Jean-Luc Mélenchon, et a appelé à l’entre-deux tour à faire barrage à la candidate du Rassemblement national, ou simplement se ranger derrière la candidature d’Emmanuel Macron : Serge Letchimy, président de la Collectivité territoriale de Martinique et son parti le PPM, Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis, les 22 élus de la majorité du Conseil Départemental, l’ancienne candidate Christiane Taubira, la présidente de la Région Réunion Huguette Bello, le sénateur LR Michel Fontaine, le député LR David Lorion la fédération socialiste réunionnaise, l'association Endemick, l’ensemble des parlementaires socialistes des Antilles ou encore, et de façon plus surprenante, le soutien calédonien à Éric Zemmour au premier tour, Brieuc Frogier.
Les anti-Macron :
Nous le disions plus haut, quelques élus ultramarins ont fait le choix du vote anti-Macron en se rangeant derrière la candidature de Marine Le Pen : c’est le cas notamment du député LR de La Réunion Jean-Luc Poudroux, qui a même rejoint l’équipe de campagne locale de la candidate, ou encore de Gaston Flosse, l’ancien président de la Polynésie. Ce dernier avait déjà fait campagne pour la candidate en 2017, lors des deux tours. Mais au premier tour en 2022, il avait soutenu Valérie Pécresse. Le soutien polynésien d’Éric Zemmour, Tauhiti Nena, a lui aussi appelé à voter pour Marine Le Pen.
Les autres : entre libre choix et appel à l’abstention
En Nouvelle-Calédonie, le parti Le Rassemblement-LR, anciennement RPCR de Jacques Lafleur, et ses deux candidats aux Législatives, Thierry Santa et Virginie Ruffenach, ont décidé de laisser le libre choix à leurs électeurs et sympathisants.
Un non positionnement qui a agacé l’autre droite non indépendantiste calédonienne, soutien d’Emmanuel Macron, et terminé d’acter l’implosion de la coalition l’Avenir en Confiance, autrefois composée des Républicains calédoniens de Sonia Backès et du Rassemblement-LR, comme locomotive de cette alliance victorieuse des élections calédoniennes de 2019.
À La Réunion, les députés Nathalie Bassire (LR) et Jean-Hugues Ratenon (LFI) se sont aussi refusés à donner une consigne de vote.
Enfin, il y a les abstentionnistes. C’est le cas des indépendantistes de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française. « C'est une élection intérieure à la France, ce choix relève du seul peuple français. On dit à nos militants de ne pas aller voter », avait expliqué Daniel Goa, président de l’UC. Pour le Polynésien Oscar Temaru : « l’abstention reste une arme politique. (...) Elle représente une infime partie de l’expression du droit de souveraineté du peuple polynésien ».
« La consigne du barrage contre l'extrême droite ne souffre d'aucune hésitation. Néanmoins voter Emmanuel Macron signifie l'approbation de la consultation référendaire bidon du 12 décembre que le président sortant s'est entêté à organiser au mépris du peuple kanak », a également indiqué la DUS, membre du comité de soutien à Jean-Luc Mélenchon, dans un communiqué.
Nos sujets de l'entre-deux tour de la Présidentielle 2022 :
Présidentielle 2022 : Ericka Bareigts appelle « tous les Ultramarins » à voter pour Emmanuel Macron
Présidentielle 2022 : À La Réunion, 22 élus du Département appellent à voter Emmanuel Macron
Présidentielle 2022 : En Polynésie, les votes du 1er tour annulés sur l’atoll de Fakarava
Présidentielle 2022 : Serge Letchimy appelle à faire barrage à Marine Le Pen
Présidentielle 2022 : Le Parti progressiste martiniquais appelle à faire barrage à l'extrême droite
Présidentielle 2022 : En Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron fait bouger les lignes à droite
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