Les indépendantistes de Nouvelle-Calédonie ont demandé à leurs militants et sympathisants de «s'abstenir» dimanche lors du second tour de la présidentielle, ne voulant pas trancher entre «l'extrême droite» et le président sortant, auquel ils reprochent d'avoir maintenu le référendum sur l'indépendance en décembre dernier.
Cette consigne d'abstention a été communiquée mercredi dans un court texte signé du FLNKS (Front de libération national kanak socialiste), mouvement historique de la lutte kanak, mais également du syndicat USTKE, et sa branche politique, le parti Travailliste, et de la Dynamique unitaire sud (DUS). «La consigne du barrage contre l'extrême droite ne souffre d'aucune hésitation. Néanmoins voter Emmanuel Macron signifie l'approbation de la consultation référendaire bidon du 12 décembre que le président sortant s'est entêté à organiser au mépris du peuple kanak», a indiqué la DUS, membre du comité de soutien à Jean-Luc Mélenchon, dans un communiqué.
Les indépendantistes avaient demandé en vain à l'Etat de reporter à fin 2022 le troisième et dernier référendum sur l'indépendance de l'accord de Nouméa (1998), en raison de la crise sanitaire qui selon eux n'avait pas permis de mener campagne.
Le scrutin, que les indépendantistes ont boycotté, a été remporté haut la main par les loyalistes (96,5%) mais le FLNKS refuse d'en reconnaitre le résultat et a déposé plusieurs recours administratifs. «C'est une élection intérieure à la France, ce choix relève du seul peuple français. On dit à nos militants de ne pas aller voter», avait également déclaré le 11 avril dernier Daniel Goa, président de l'Union Calédonienne (UC-FLNKS).
Lors du premier tour de la présidentielle en Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron est arrivé largement en tête (40,51%), suivi de Marine Le Pen (18,83%) et de Jean-Luc Mélenchon (13,77%), sur fond d'abstention record (66,65%).
Avec AFP