Dans une lettre ouverte intitulée « Pas d'oxygène à l'extrême droite », le président du conseil éxécutif de la Collectivité territoriale de Martinique a appelé à faire barrage à Marine Le Pen.
A l'instar du Parti Progressiste martiniquais ce week-end qui a pris position pour appeler à faire barrage à Marine Le Pen lors du second tour, c'est au tour de Serge Letchimy d'alerter sur les dangers d'un vote en faveur de Marine Le Pen. «Marine Le Pen avance voilée pour édulcorer ce qui constitue les fondements idéologiques sur lesquels prospère sa famille depuis des décennies : racisme, haine des étrangers, antisémitisme, sortie de l’Europe et fin du régime parlementaire par le recours au référendum permanent», souligne-t-il dans sa tribune. Pour le Président de la CTM, la candidate de l'extrême-droite, «toute voix portée vers l'extrême droite ne fait qu’ouvrir la porte aux barbaries qu’aucune République saine, démocratie mature, ne saurait endiguer».
S'il affirme apporter sa contribution au front républicain, Serge Letchimy précise que « ce front d’humanisme auquel nous nous associons, ne saurait être un blanc-seing offert au désormais candidat Emmanuel Macron». Selon Serge Letchimy, les outre-mer considérés comme des « angles morts de ce débat électoral» doivent s'engager dans « un sursaut politique au sens noble désormais vital» face aux nombreux défis auxquels ils sont confrontés tels le mal-développement, l'une obsolescence de son modèle économique et social inéquitable. « Nos situations ne sauraient se réduire à des considérations sociales ou économiques, même si, du fait de l’emprise libérale et de ses archaïsmes coloniaux, ces dernières demeurent à tout le moins urgentes. Nous voulons que la Constitution française garantisse plus de responsabilité aux peuples qui partagent avec la France un bout de leur histoire au monde. Il est venu le temps d’une nouvelle politique de la reconnaissance, conjuguant l’égalité réelle des droits et une vraie politique de la différenciation».
Enfin, Serge Letchimy dresse les perspectives qui pour lui permettraient aux territoires ultramarins de se développer. «Nous voulons que des contrats de projets, des expérimentations, des habilitations transversales, des pouvoirs normatifs réels, restituent à nos pays, la capacité d’agir sur leurs destins, d’optimiser les richesses, à chaque fois singulières, de leurs géographies cordiales. Nous voulons l’accompagnement d’un plan massif d’éradication des misères et des précarités dont les niveaux atteignent chez nous l’inadmissible. Nous voulons qu’un soutien majeur à notre dynamisation de la culture, de l’innovation et de la créativité populaire soit mis en œuvre dans les mois qui viennent. Il s’agit de refonder la politique de solidarité mais aussi d’assurer l’émancipation de tous et particulièrement des plus démunis en leur donnant les moyens de vivre dans la dignité.» conclut-il.