Des premiers remaniements au cyclone Chido, en passant par les émeutes en Nouvelle-Calédonie, la dissolution, la chute du gouvernement Barnier et la succession de ministres aux Outre-mer, l’année 2024 a été chargée à l’échelle nationale et ultramarine. Rare parenthèse enchantée : les Jeux olympiques de Paris 2024 durant lesquels les Outre-mer ont rayonné.
Élections, dissolution, chute du gouvernement : une année politique chargée et turbulente
Crise politique, institutionnelle ou de régime, les qualificatifs ont été nombreux pour décrire l’année politique écoulée qui n’a, dans l’histoire de la Vème République, pas son pareil.
Pourtant, début 2024, rien ne laisse présager un tel tournant. L’année s’ouvre avec un remaniement et l’arrivée à Matignon du plus jeune Premier ministre en la personne de Gabriel Attal. Parmi les soutiens de la première heure à Emmanuel Macron, le trentenaire ambitieux a pour mission de mobiliser les troupes centristes et faire mentir les sondages des élections européennes, qui donnent la liste du Rassemblement national, mené par l’autre jeune ambitieux Jordan Bardella, largement en tête.
Et les résultats du scrutin européen du 9 juin s’avèrent proches des sondages. La liste de Jordan Bardella arrive en tête, dans un contexte de regain de participation pour cette élection habituellement peu mobilisatrice. A contre-courant, les Ultramarins boudent largement les urnes, et les quelques victoires du Rassemblement national sont faussées par des participations à la peine. Sur certains territoires, elle passe difficilement la barre des 10 ou 15%.
Le soir même du scrutin, alors que les résultats nationaux sont à peine connus, le chef de l’État prend par surprise les Français en annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale. Il prend aussi de court le Premier ministre, les principaux ministres du gouvernement et la présidente de l’Assemblée nationale qui, à lire leurs visages sur une photographie devenue célèbre, ne sont mis au courant qu’après qu’Emmanuel Macron ne prenne sa décision.
Si à l’Assemblée nationale le parti de la majorité dispose d’une majorité relative, aucune justification politique n’explique cette décision historique et à haut risque. A haut risque car les législatives anticipées qui s'ensuivent sonnent comme une continuité du scrutin européen, un vote sanction cinglant tandis que l’Élysée assure, ou s’assure, que les électeurs donneront une majorité au Président. En face, le Rassemblement national espère surfer sur les résultats des européennes tandis que la gauche s’unit sous la bannière du Nouveau Front Populaire.
Au premier tour des législatives anticipées, le taux de participation national frôle le record, donnant lieu à de nombreuses triangulaires. Les désistements sont alors légion pour barrer la route à une éventuelle majorité au Rassemblement national. En Outre-mer, on joue là encore la singularité sur la participation qui n’est pas plus élevée qu’à l’accoutumée, malgré le caractère inédit du scrutin.
Et le vote semble nettement plus dicté par des enjeux politiques locaux que nationaux : À La Réunion, on assiste à une bataille des gauches face à une poussée des candidats RN ; en Nouvelle-Calédonie, le contexte politique insurrectionnel mobilise l’électorat indépendantiste ; en Polynésie, les candidats indépendantistes subissent eux une sanction électorale destinée à la majorité indépendantiste et son gouvernement élu un an plus tôt.
Au second tour, surprise. Le mécanisme des triangulaires permet à la gauche unie d’obtenir le plus grand nombre de sièges, le Rassemblement national en obtient bien moins que prévu, et la coalition présidentielle arrive à limiter la casse. En Outre-mer, la gauche résiste notamment aux Antilles, en Guyane et à La Réunion, le RN obtient ses deux premiers députés ultramarins et les indépendantistes calédoniens élisent leur premier député indépendantiste depuis Rock Pidjot : Emmanuel Tjibaou.
Ombre au tableau : le pari d’une majorité présidentielle est raté. L’Assemblée nationale est fragmentée en trois blocs distincts : la gauche avec 192 sièges est elle-même traversée par ses propres divergences, le Rassemblement national et ses alliés avec 140 sièges, le centre et la droite avec 210 sièges. Au milieu de ces trois blocs, le groupe Liot avec ses 23 députés. A contrario, les désistements dans les triangulaires permettent de barrer la route à une majorité parlementaire au RN.
Sans majorité claire, la nomination d’un Premier ministre, la composition d’un gouvernement et d’un programme se transforme en équation complexe. Plusieurs noms vont circuler pendant plusieurs semaines pour occuper Matignon : Bernard Cazeneuve, la Réunionnaise Huguette Bello, Xavier Bertrand, Michel Barnier, Thierry Baudet, David Lisnard ou encore Laurence Tubiana.
C’est finalement L’hypothèse Michel Barnier qui se concrétise. Mais dans un contexte politique sensible, une Assemblée sans majorité et des débats houleux sur le budget, le gouvernement très marqué à droite chute au bout de 91 jours. Début décembre, tout est à refaire, cette fois-ci autour de François Bayrou.
Rue Oudinot : Quatre ministres en un an
Le Ministère des Outre-mer n’échappera pas à l’instabilité politique que traverse la France. En un an, les Ultramarins ont quatre ministres : Philippe Vigier, qui laissera sa place début février à Marie Guévenoux, qui elle-même laissera sa place à François-Noël Buffet, nommé par Michel Barnier, pour enfin céder sa place à Manuel Valls. Nommé le 23 décembre par François Bayrou, l’ancien Premier ministre de François Hollande se voit doté d’un ministère d’État, deuxième dans l’ordre protocolaire.
Le chassé-croisé rue Oudinot agace les élus ultramarins, qui pour leur part, veulent faire avancer leurs dossiers. Or, à chaque changement de ministre, les élus doivent reprendre la route des premiers contacts et des présentations cordiales, chacun appuyant sur ses priorités. Et elles sont nombreuses, autant que la situation de certains territoires sont problématiques : explosive en Martinique, chaotique en Nouvelle-Calédonie et plus récemment, dramatique à Mayotte.
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Le nouveau ministre a fort à faire : sauver la Nouvelle-Calédonie d’une crise économique et sociale sans précédent tout en traçant un chemin vers l’avenir institutionnel, venir en aide à Mayotte dévastée par sa pire catastrophe naturelle depuis 90 ans, et apaiser la colère en Martinique face à la vie chère pour éviter une contagion à d’autres territoires.
Maryse Condé, l’adieu à un monument de la Littérature
Le 2 avril, le monde de la culture apprend le décès de l'écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé à l'âge de 90 ans. Avec une bibliographie dense d'une cinquantaine d'œuvres, Maryse Condé a durablement marqué de sa plume la Littérature antillaise et française tout en soulevant les thématiques de l'esclavage, la colonisation dans ses écrits.
Elle se fera connaître du public avec le roman Ségou au milieu des années 80, après avoir exercé comme professeure puis journaliste. Un premier succès qui en appellera de nombreux prix littéraires : le grand prix de la Femme en 1986 avec « Moi Tituba, sorcière de Salem », le prix de l’Académie Française en 1988 pour « La vie scélérate », le Prix Puterbaugh pour l’ensemble de son œuvre en 1993, le prix Marguerite Yourcenar pour « Le cœur à rire et à pleurer ». La reconnaissance ultime de sa carrière arrive en 2018 avec le Prix Nobel « alternatif » de littérature, suivie, trois ans plus tard, du prestigieux prix mondial Cino-Del-Duca 2021, le prix littéraire le mieux doté du monde après le Nobel de littérature.
Une cérémonie d'hommage national sera rendue à l'autrice guadeloupéenne, présidée par le Président de la République, Emmanuel Macron, qui saluera une « grande et singulière voix de la littérature », une femme libre et affranchie « admirée partout, de la Guadeloupe à l’Afrique, en passant par l’Europe et l’Amérique, Maryse Condé est devenue un symbole, une source d’inspiration vivante pour une génération de romanciers et d’intellectuels dans le monde entier ». Pour appuyer davantage cette consécration, l'aéroport Pôle Caraïbes de Guadeloupe sera rebaptisée quelques mois plus tard « Aéroport Maryse Condé ».
Nouvelle-Calédonie : Émeutes et chaos dans l’archipel
En mai dernier, l’adoption de la loi constitutionnelle visant au dégel du corps électoral provincial à l’Assemblée nationale, dernière étape avant la convocation du Congrès pour entériner cette modification, embrase l’archipel calédonien où déjà, des signes avant-coureurs d’un rejet violent de cette réforme se laissaient transparaître, sans pour autant inquiéter Paris.
En effet, les semaines qui ont précédé ce vote ont vu plusieurs manifestations indépendantistes et non indépendantistes rassembler quelques milliers de personnes dans les rues de Nouméa, illustrant une atmosphère crispée, déjà abîmée par des années de clivage entre indépendantistes et non indépendantistes, sur fond de revendications ethniques, souvent de propos xénophobes et racistes, de part et d’autre.
En quelques jours, Nouméa et sa banlieue sont en proie aux flammes. Des centaines d’entreprises sont réduites en cendre, mettant plusieurs dizaines de milliers de salariés au chômage. Dans les quartiers, les tensions entre communautés sont vives, et il faudra plusieurs semaines pour calmer la situation, et commencer à chiffrer le bilan économique de ce qui est décrit comme une insurrection. Côté humain, quatorze personnes ont trouvé la mort dans ces émeutes, les pires depuis la guerre civile des années 80.
Durant ces nouveaux évènements, un groupe une figure émergent : la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT) et son leader controversé Christian Téin, depuis en détention provisoire dans l’Hexagone. Caractère inédit de ces émeutes : l’hypothèse d’interférence d’une puissance étrangère, l’Azerbaïdjan. Ces derniers mois, le pays du Caucase a multiplié les provocations à l'égard de Paris, se servant des causes indépendantistes en Outre-mer pour titiller la France, en réponse à son soutien à l’Arménie.
Le rôle supposé de la CCAT et de son leader Christian Téin, ajouté à sa nomination à la tête du FLNKS, a fini par scinder le Front indépendantiste historique, créé en son temps par Jean-Marie Tjibaou. L’Union progressiste en Mélanésie (UPM) et le Palika ont suspendu leur participation au FLNKS.
Si plusieurs mois après le contexte sociétale semblent avoir trouvé un semblant d’apaisement, les brûlures sont encore à vif et la situation économique de l’archipel inquiète, tout comme les clivages sont encore très marqués. Au bord du gouffre, la Nouvelle-Calédonie attend l’aide de l’État, conditionnée à des réformes locales mais aussi au vote d’un budget. L’instabilité nationale n’arrange naturellement pas l’affaire, additionnée désormais par l’instabilité locale, avec la chute, le 24 décembre, du gouvernement de l’indépendantiste Louis Mapou.
Paris 2024 : les Outre-mer sur le toit de l'Olympe
C'était le rendez-vous sportif de l'année et les Outre-mer n'y ont pas fait défaut ! Avec le Relais des Océans, la Flamme olympique sillonnera au mois de juin la Guyane, les Antilles, La Réunion et la Polynésie jusqu'à son arrivée dans la capitale parisienne.
Au terme de son long périple, la flamme olympique - portée par les ultimes relayeurs la triple championne olympique d’Athlétisme Marie-José Pérec et le onze fois champion du monde de Judo, Teddy Riner- embrasera la vasque au centre du Jardin des Tuileries donnant ainsi le coup d'envoi de cette grande compétition sportive. Un coup d’envoi dantesque et iconique grâce à une cérémonie d’ouverture sur la Seine, durant laquelle on se souviendra de la Marseillaise d’Axelle Saint-Cirel ou encore, l’hommage à Paulette Nardal, écrivaine-mère de la Négritude.
À l’autre bout du monde, les caméras sont tournées vers un petit district de la Presqu’île de Tahiti. Après plusieurs mois d'incertitude sur la tour des juges, la Polynésie et la mythique vague de Teahupo'o ont accueilli les surfeurs du monde entier, renforçant ainsi le territoire du Pacifique comme un spot international du surf et surtout, comme le berceau de la discipline. Pari réussi et bilan satisfaisant, la Collectivité a inscrit sa vague au Panthéon de l’Olympisme.
Côté médailles, les athlètes ultramarins n'ont pas démérité avec des performances phénoménales. Ainsi, les Antillais Andy Timo, Jefferson Lee Joseph et le Réunionnais Jordan Sépho, avec un titre olympique, débloquent le compteur des médailles françaises au rugby à 7. Titre olympique aussi pour le Tahitien Kauli Vaast, âgé de 22 ans, un sacre à domicile pour ce jeune prodige du surf français. La Martiniquaise Althéa Laurin entre dans la légende en remportant le premier titre olympique pour le taekwondo français.
En judo, le Guadeloupéen Teddy Riner est bel et bien entré dans l'histoire de sa discipline en devenant le judoka le plus titré des Jeux Olympiques et ancre davantage la suprématie française dans ce sport d'origine nippone, en permettant à l'équipe de France de judo de remporter le titre olympique face au Japon. Le Guyanais Dany Civil alias B-Boy Dany Dann a réussi son pari en glanant la médaille d'argent en breakdance. C'est la première fois que cette discipline faisait son entrée dans le tournoi olympique.
Les sports collectifs comme le basket féminin et masculin ainsi que le handball féminin termineront les Jeux sur la deuxième marche du podium de l'olympisme. Emmenés par le sélectionneur antillais Thierry Henry, les footballeurs Alexandre Lacazette, Kiliann Sildillia et Enzo Millot sont sacrés vice-champions olympiques.
En escrime les Ultramarins à l'instar du Guadeloupéen Yannick Borel est devenu vice-champion olympique d'épée ou encore les Antillaises Marie-Florence Candassamy, Coraline Vitalis et Alexandra Louis-Marie médaillées d'argent par équipe. Au fleuret, le Guadeloupéen Enzo Lefort et ses coéquipiers ont arraché le bronze par équipes dans la dernière épreuve d'escrime des Jeux olympiques de Paris en dominant les États-Unis.
La fièvre olympique s'est poursuivie quelques semaines plus tard avec les Jeux Paralympiques où une dizaine de para-athlètes ultramarins était en lice. On retiendra les performances du Réunionnais Laurent Chardard, médaillé de bronze au 100 m nage libre en catégorie S6. Son compatriote Gaël Rivière avec ses coéquipiers de cécifoot se hissent sur le toit du paralympisme dans cette discipline.
En Martinique, la vie chère embrase l’île
Après la Nouvelle-Calédonie en mai, la Martinique s'embrase à son tour ! Cette fois, c'est la problématique de la vie chère qui est au cœur des tensions. A l'origine de ce mouvement, une association, le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), emmenée par trois personnalités Rodrigue Petitot dit « le R », Aude Goussard et Gwladys Roger.
Ils portent comme revendication majeure l'alignement des prix de l'alimentaire sur ceux pratiqués de l'Hexagone. Or, une étude de l'INSEE parue en juillet 2023 note un différentiel de 40% entre les prix pratiqués en Martinique et dans l'Hexagone.
Après une injonction lancée à la grande distribution au 1er septembre, le collectif mène plusieurs manifestations en bloquant les axes routiers et en menant des actions dans les supermarchés de l'île. Parallèlement, des négociations se tiennent entre l’organisation militante, l’État, les élus, la collectivité territoriale de Martinique (CTM), les socio-professionnels et le secteur de la grande distribution.
Mi-octobre, les différentes parties prenantes à l’exception du RPPRAC ont conclu un protocole d'accord sur la baisse de « 20% en moyenne » les prix de l'alimentaire dans le territoire. Cet accord est qualifié « peu ambitieux » par le RPPRAC et n'éteint pas le feu de la mobilisation sociale contre la vie chère.
Début novembre, le RPPRAC, délocalise leur mouvement à Paris « au plus près des lieux de pouvoir » pour faire entendre leurs doléances. Durant deux dimanches consécutifs, les rues de la Capitale voient défiler un cortège de plusieurs milliers d'Ultramarins, vêtus de rouge, couleur de la mobilisation, en soutien au mouvement de lutte contre la vie chère.
Deux mois après le début du mouvement social, le ministre délégué aux Outre-mer François-Noël Buffet, récemment nommé rue Oudinot, se déplace en Martinique dans le cadre d'une visite officielle en Martinique. Le leader du collectif, « le R » sera interpellé le 12 novembre pour des faits de violation de domicile, la veille, à la résidence préfectorale, en marge de cette visite ministérielle. Il restera écroué jusqu'à son procès, le 21 janvier, aux termes de la décision de la cour, qui a délivré un mandat de dépôt, malgré les deux demandes de remise en liberté des avocats de Rodrigue Petitot.
Quant au protocole d’accord d’octobre, la chute du gouvernement Barnier et avec lui, le Budget 2025, a mécaniquement annulé plusieurs de ses dispositions.
Mayotte dévastée par le cyclone Chido
Département le plus pauvre de France, archipel aux innombrables défis -immigration, pauvreté, accès à l’eau, à la santé, désenclavement, jeunesse-, Mayotte n’avait pas besoin d’être traversée, le 14 décembre, par la pire catastrophe naturelle de son histoire. Généralement épargnée par les cyclones, Mayotte ne fera pas l’impasse en ce début de saison cyclonique dans l’Hémisphère sud.
Né au nord-ouest de Madagascar, le cyclone Chido, en catégorie 4, balaye Mayotte avec des vents estimés entre 220 voire 250 km/h. L’habitat précaire est rasé, les bidonvilles peuplés principalement d’immigrés sont à terre, les écoles endommagées, tout comme le seul hôpital de l’archipel, les réseaux d’eau et d’électricité sont coupés. Chido a appuyé toutes les insuffisances, les manques de l’archipel de l’océan Indien, et révélé l’impuissance des réponses parisiennes au développement de Mayotte.
Loi spéciale pour la reconstruction, plan Mayotte Debout, l’exécutif se mobilise dans l’urgence, d’abord humanitaire, et dans les perspectives à offrir à l’archipel pour sortir du cauchemar dans lequel il est plongé depuis le 14 décembre. L’état de l’archipel donne l’impression d’une page blanche sur laquelle tout reste à écrire, ou réécrire.
Côté bilan humain, la prudence est de mise : 39 victimes selon le dernier bilan du 29 décembre. Irrévocablement davantage, tant beaucoup de personnes vivant dans un habitat précaire ne se sont pas abrités dans les hébergements d’urgence mis en place avant la catastrophe. A l’heure où nous bouclons cette rétrospective, de nombreuses zones de l’archipel sont encore dépourvus d’électricité, d’eau courante, de réseaux de télécommunication, d’aide humanitaire et de secours.
Eline Ulysse et Jean Tenahe Faatau