La mort d'un jeune homme de 23 ans en Nouvelle-Calédonie en juin est bien liée aux violences qui ont secoué l'archipel ces derniers mois, a confirmé vendredi le parquet de Nouméa, ce qui porte à 14 le nombre de décès depuis le début des troubles en mai.
L'enquête a déterminé que le jeune homme, dont le décès a été constaté dans la nuit du 23 au 24 juin, avait été tué par balle par un riverain « en état de légitime défense », a précisé le procureur de la République, Yves Dupas, dans un communiqué. Une enquête avait été ouverte dès le 24 juin, mais sans que les causes de la mort de ce jeune n'aient pu être déterminées.
Les secours n'avaient en effet pu accéder au quartier populaire de Kaméré à Nouméa, où s'étaient déroulés les faits, alors aux mains des émeutiers. C'est la famille de la victime qui avait conduit le jeune homme aux urgences, où avait été constaté son décès. L'enquête confiée à la direction de la police judiciaire de Nouméa a pu démontrer que le jeune homme était mort par balle et qu'il avait été tué par un riverain.
Les enquêteurs ont notamment pu relier le décès à un appel reçu par Police secours au soir du 23 juin. Un habitant du quartier y signalait que sa maison était prise d'assaut « par une trentaine d'individus menaçant de le tuer ainsi que sa famille et d'incendier son habitation ». L'homme, « qui se trouvait dans un état de grande panique », selon le procureur, avait précisé au téléphone qu'il « avait fait usage d'une arme à feu ».
Un mineur de 17 ans, qui était sur les lieux, a par ailleurs confirmé aux enquêteurs que la victime se trouvait avec lui, et qu'elle avait été blessée à cette occasion. Par conséquent, « le parquet a décidé ce jour (vendredi, ndlr) de classer sans suite cette procédure au motif qu'il s'agit d'une action de légitime défense, la riposte du propriétaire des lieux étant proportionnée à la gravité de la menace pesant sur deux membres de sa famille et lui-même, vu le contexte avéré de péril de mort », indique le procureur de la République.
Au total, 14 personnes sont décédées au cours des violences qui ont éclaté le 13 mai dans l'archipel, sur fond de protestation contre la modification du corps électoral, un enjeu politique majeur en Nouvelle-Calédonie.
Avec AFP