Emmanuel Macron a promis, après une rencontre avec les élus et le monde économique de Mayotte au Conseil départemental, une « loi spéciale » pour faciliter la reconstuction de l'archipel, dévasté par le cyclone Chido.
On va « bâtir avec le ministre (des Outre-mer) une loi spéciale parce qu'on ne peut pas le faire avec les instruments » actuels, a-t-il dit lors d'une rencontre avec des élus à Mamoudzou. « On a su le faire pour organiser des Jeux olympiques (...) pour rebâtir Notre-Dame de Paris et donc on le fera pour rebâtir Mayotte », a-t-il ajouté, évoquant notamment la nécessité de pouvoir « déroger aux règles ».
Emmanuel Macron a annoncé, pour ce faire, la création d’un « établissement public qui simplifie tout et qui permet d'être l'assemblée (…) de tout ce qui est fait normalement, de manière éparse ». « On va simplifier les procédures », a-t-il ajouté, « parmi lesquelles celles qui permettent justement de mettre fin à ces bidonvilles et de supprimer les habitats qui sont à la fois indignes, dangereux, dans lesquels sont les clandestins ».
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Dans l’immédiat, le chef de l’État a rappelé l’accélération de l’arrivée de l’eau et de nourriture sur l’île, et assuré que l’ensemble des communes de Mayotte, la plupart encore coupées du chef-lieu Mamoudzou, disposeraient d’eau et de denrées alimentaires d’ici dimanche. « Avec aussi pour l'électricité des solutions comme des groupes électrogènes pour certaines communes » a-t-il ajouté, « parce que dans une partie de Mayotte, ça prendra plusieurs semaines ».
« On va aussi redéployer des réseaux de télécommunications plus stables grâce au satellitaire », a aussi assuré le chef de l’État, précisant qu’en « matière de sécurité (…) 1 200 forces de sécurité intérieure seront déployées » d’ici dimanche, « sécuriser des quartiers qui aujourd'hui font parfois l'objet de pillages ».
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À moyen terme, Emmanuel Macron a aussi évoqué la nécessité de préparer les écoles, dont la plupart ont subi des dégâts ou hébergent encore des personnes n’ayant plus de logement. La priorité, pour le chef de l’État : « reloger le plus rapidement possible en urgence nos compatriotes qui peuvent l'être » grâce aux matériels qui doivent arriver sur l’archipel, « et à côté de ça, pour ceux qui ne sont pas indemnisés, un fonds d'indemnisation est lancé ».
« Tout ça, normalement, devrait permettre de faire face à la détresse et aux situations d'urgence de populations qui vivent dans les écoles » et « les libérer pour la rentrée scolaire du 13 janvier ». Emmanuel Macron a enfin averti que le nombre de victimes du cyclone Chido serait « vraisemblablement » très supérieur aux 31 morts recensés pour l'heure.
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« Il est vraisemblable qu’il y ait beaucoup plus de victimes » que les 31 « officiellement décomptées à date », a-t-il dit devant la presse. « On va pouvoir identifier (...) des victimes supplémentaires, leur mettre un nom, pouvoir leur rendre hommage » grâce à la mission de recensement mise en place par le préfet auprès des maires et des autorités religieuses, a-t-il ajouté.