À l’approche du Comité interministériel des Outre-mer (CIOM) prévu le 10 juillet, Régions de France tire la sonnette d’alarme dans un courrier adressé au Premier ministre François Bayrou. Carole Delga, présidente de Régions de France, et Huguette Bello, présidente de la commission Outre-mer & économie maritime appellent à «des réponses concrètes et pérennes» afin de répondre à la fragilité structurelle des territoires ultramarins, accentuée par les restrictions budgétaires du Projet de Loi de Finances 2025.
Dans cette lettre, les élues rappellent que « les collectivités ultramarines font, quant à elles, face à une conjonction de crises économique, sécuritaire et climatique d’une intensité préoccupante ». Ces territoires sont décrits comme particulièrement exposés et « fragilisés » car ils « cumulent des charges structurelles spécifiques et des ressources plus contraintes ».
Face à ces enjeux majeurs, les attentes de Régions de France sont claires : « Il est essentiel que les travaux du COmité interministériel des Outre-mer du 10 juillet prochain, ainsi que la préparation du projet de loi de finances 2026, permettent d'y apporter des réponses concrètes et pérennes, à la hauteur des défis que traversent chacune de ces collectivités».
Pêche, aquaculture, contrats aidés : des arbitrages attendus
Le courrier pointe notamment l'exclusion de la filière halieutique ultramarine du programme européen POSEI. Une situation jugée inacceptable par les signataires : « Les faiblesses structurelles – insuffisance d’infrastructures, prédominance d’une pêche artisanale à faible rendement – appellent un soutien renforcé à la souveraineté alimentaire ». Elles réclament aussi une revalorisation substantielle de l’enveloppe POSEI, pour répondre aux enjeux de développement durable et de sécurité alimentaire.
Côté social, les arbitrages budgétaires sur les contrats aidés (PEC) pour 2025 sont accueillis « avec satisfaction », mais les signataires s’inquiètent d’une « trajectoire baissière » du financement, estimant qu’il est « impératif d’enrayer [cette tendance] au regard de la situation sociale hors norme dans nos régions d’outre-mer ».
Dialogue exigé sur la vie chère et la mobilité
Le courrier insiste aussi sur deux autres sujets cruciaux : le projet de loi sur la vie chère, qui « appelle un dialogue exigeant avec les collectivités », et l’extension du versement mobilité régionale aux collectivités ultramarines, encore exclues de ce dispositif pourtant stratégique.
Enfin, les présidentes demandent que les discussions liées au Projet de Loi de Finances 2026 se fassent « en lien direct avec Régions de France » afin d’éviter une marginalisation persistante des territoires ultramarins dans les arbitrages budgétaires nationaux.