Les législatives anticipées auront lieu les 29 et 30 juin, puis les 6 et 7 juillet en Outre-mer. Voici ci-dessous la liste des candidats dans vos territoires ainsi que les grands enjeux dans chacun d’eux.
Qui seront les 27 prochains député(e)s ultramarins ? Prime aux sortants ou votes sanction ? Vraie percée du RN, sur la lancée des européennes ou retour à un vote plus local ?
Pour la législature 2022-2024, plus de la moitié des députés ultramarins ont siégé à gauche (17 sur 27, dont la plupart au GDR), et ce, malgré les bons scores de Marine Le Pen à la Présidentielle (arrivée deuxième au premier tour et première au second tour sur l’ensemble des territoires). Le RN n’avait eu aucun député Outre-mer, tandis que la majorité présidentielle se retrouvait avec trois députés Renaissance.
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Difficile de pronostiquer sur la base des résultats des européennes, marquées par une baisse générale du taux de participation, qui a faussé les victoires. Les législatives répondent à d’autres mécanismes électoraux, et les enjeux sont davantage locaux. D’ailleurs, dans la plupart des territoires, le risque d’une victoire de l’extrême droite est à peine un argument de campagne. Tour d’horizon.
Saint-Pierre-et-Miquelon : 5 candidats pour un siège
A Saint-Pierre-et-Miquelon, le député sortant Stéphane Lenormand (LIOT) remet son mandat en jeu dans ce scrutin. Parmi ces adversaires, un de ses anciens opposants lors des dernières élections législatives de 2022 : Patrick Lebailly avec son suppléant Emmanuel Briand. On retrouve également Marion Letournel avec son suppléant Olivier Gaston. Ce dernier, candidat aux législatives en 2022, s'était qualifié lors du second tour du scrutin face à Stéphane Lenormand. Autre femme candidate, Patricia Chagnon (soutenu par le Rassemblement national) suppléée par Roger Rode, une premiere pour le territoire. Enfin Frédéric Beaumont figure dans cette liste avec sa suppléante Sylvie Bry.
Saint-Martin et Saint-Barthélemy : 8 candidats pour une écharpe
Dans la circonscription unique de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, où le vote est très porté à droite, les électeurs devront départager 8 candidats lors du premier tour le 29 juin prochain. Le député sortant Frantz Gumbs, soutenu par la majorité présidentielle, est candidat à sa réélection avec sa suppléante Mélissa Lake. On retrouve aussi Alexandra Questel (avec son suppléant Gilbert Rousseau), Hervé Meunier (et son suppléant Jean-Baptiste Monin), Lila Krimi (et sa suppléante Guerna Castor), Philippe Philidor (et l'ancien président de la Collectivité territoriale de Saint-Martin Daniel Gibbs comme suppléant), le Reconquête Clément Chapdelaine (et son suppléant Charly Bertin), Diane Félix (et sa suppléante Claudine Brooks, Ricardo Béthel (et Sabrina Charville).
Guyane : 10 candidats en lice
Le samedi 29 juin, les électeurs guyanais de la première et la seconde circonscription devront choisir leurs nouveaux représentants à l'Assemblée nationale. Dans la première circonscription, cinq candidats s'opposent. D'abord, Jean-Victor Castor (GDR) tentera de défendre son siège à l'Assemblée nationale. Il s'aligne avec sa suppléante Éline Grand-Émile. Le député sortant va affronter deux anciens adversaires qu'il connaît bien. D'une part, la porte-parole de l’association Trop Violans Yvane Goua avec son suppléant Olivier Goudet, membre fondateur du même mouvement. Elle avait recueilli 43,47% contre 56% des suffrages pour Jean-Victor Castor à l'issue du second tour.
Autre challenger en course, l'avocat et le conseil territorial d'opposition Boris Chong-Sit, avait terminé troisième lors des précédentes législatives. Il se présente avec sa suppléante Patricia Torres. L'avocat Olivier Taoumi est également candidat dans la première circonscription. L'ancien conseiller de Gabriel Serville fait acte de candidature sous l'étiquette Le Rassemblement national et Les Républicains, avec sa suppléante Monique Guard. A noter la participation de Jean-Yves Mirakoff, issu du parti de la sénatrice Marie-Laure Phinéra-Horth, Nouvelles forces de Guyane.
Dans la seconde circonscription, cinq candidats se sont lancés dans la course à la députation. Davy Rimane, député sortant GDR et président de la délégation Outre-mer à l'Assemblée nationale jusqu'à la dissolution, est candidat à sa réélection avec sa suppléante Clarisse Da Silva. Ce dernier retrouvera un ancien adversaire Jean-Philippe Dolor, le directeur de cabinet de la maire de Cayenne Sandra Trochimara. Depuis 2017, c'est la troisième fois qu'il se positionne dans les élections législatives en Guyane.
Surprise de ce scrutin, Sophie Charles, maire de Saint-Laurent du Maroni et Présidente de la Communauté des communes de l'Ouest guyanais se présente. Comme dans la première circonscription avec Yvane Goua, elle est la seule femme candidate dans cette circonscription. Deux membres de la société civile complètent la liste des 5 candidats officiellement engagés dans cette circonscription : le leader du collectif Apachi, Aldo Neman et Sébastien Caugant, enseignant soutenu par Lutte ouvrière.
Martinique : 28 candidats pour 4 sièges
Pour ces élections législatives anticipées, le nombre de candidats engagés dans ce scrutin a été divisé par deux par rapport aux élections législatives de 2022, où 55 candidats ont été investis. La première et la troisième circonscription enregistrent 8 candidats chacune, suivie de la quatrième circonscription (7 candidatures) et la deuxième circonscription (5 candidats).
Dans la première circonscription, le député sortant Jiovanny William (GDR), investi par le Nouveau Front Populaire, affrontera 7 autres candidats. Il retrouvera des candidats qu'il a déjà combattu comme Alain-Claude Lagier (Forces franciscaines), Philippe Edmond-Mariette (Gran Sanblé pou Matnik), Yann Mievilly (Écologie). Le candidat du Rassemblement national Cédric Crampon, engagé dans la troisième circonscription, a décidé de se présenter dans la première circonscription. On compte aussi la participation de Gabriel Jean-Marie (Combat ouvrier), Fabrice Fiari (SE) et Sylvain Hoche (SE).
Dans la seconde circonscription regroupant 17 communes du Nord de la Martinique, le député sortant Marcellin Nadeau (GDR) a reçu le soutien de Péyi-A et du Nouveau Front Populaire. Ces challengers sont au nombre de 4 candidats dont le maire de Saint-Pierre Christian Rapha et le maire de Saint-Joseph Yan Monplaisir ainsi que le conseiller territorial Alexandre Ventadour et le candidat du RN, Juvénal Rémir, agriculteur et président de la coopérative horticole de Martinique.
Dans la troisième circonscription (Fort-de-France), le député sortant Johnny Hajjar (PS, PPM) qui a été le rapporteur de la commission d'enquête sur la vie chère en Outre-mer tentera d'obtenir un second mandat. Il affrontera de nouveau Francis Carole (Gran sanblé pou Matnil), la journaliste Nathalie Jos (Peyi-A) mais également le candidat du RN Max Ferraty, Frédérique Dispagne (SE), Mélanie Sulio (Combat Ouvrier), Emmanuel Granier (SE) et la première secrétaire de la Fédération socialiste de Martinique Béatrice Bellay qui a le soutien du Nouveau Front populaire.
Dans la quatrième circonscription qui concentre 11 communes du Sud, 7 candidats sont engagés pour obtenir un siège dans la prochaine législature. Jean-Philippe Nilor (Peyi-A, Nouveau Front Populaire), député sortant sera opposé à Yvette Galot (SE), Philippe Petit, Aude Goussard (SE), Karine Thérèse (Europe Ecologie les Verts), Louis Boutrin (Martinique écologie) et Grégory Roy-Larenty pour le RN.
Guadeloupe : 4 députés sortants, l'humoriste Dieudonné et le chanteur Francis Lalanne candidats
Comme en Martinique, les candidats sont moins nombreux qu'en 2022 avec 42 candidatures enregistrés par la Préfecture de Guadeloupe (contre 59 en 2022). Dans le détail, il y aura 11 candidats pour la première circonscription, 14 dans la seconde circonscription, 11 pour la troisième circonscription et 6 candidats pour la quatrième circonscription. Les quatre députés sortants sont candidats à leur succession : Olivier Serva (Liot, 1ère circonscription) Christian Baptiste (PS, 2ème circonscription) Max Mathiasin (Liot, 3ème circonscription) et Elie Califer, (PS, 4ème circonscription).
Le Nouveau Front populaire soutient les quatre candidats soutenus par la Fédération socialiste de Guadeloupe : Marvin Martol (1ère circonscription), Christian Baptiste (sortant, 2ème circonscription), Nicolas Citadelle (3ème circonscription) et Elie Califer (sortant, 4ème circonscription). Idem pour le Rassemblement national qui entend capitaliser sur ses bons scores aux européennes. Le parti présidé par Jordan Bardella aligne le député européen fraîchement élu Rody Tolassy dans la 3ème circonscription.
Le GUSR, parti présidé par le Président du Conseil départemental de Guadeloupe, a investi le maître de conférence à l'Université des Antilles et leader du groupe Soft, Fred Deshaies avec sa suppléante Annick Abela dans la troisième circonscription et Jennifer Linon conseillère régionale et Patrick Dollin, premier adjoint au maire de Capesterre-Belle-Eau dans la quatrième circonscription. A noter également la participation de l'humoriste Dieudonné dans la première circonscription et le chanteur Francis Lalanne dans la troisième circonscription.
Signe de dissensions entre les deux présidents de collectivités, plusieurs fidèles du Président de la Région Guadeloupe figurent comme candidats. C'est le cas de Chantal Lérus dans la première circonscription, ou encore Teddy Bernadotte, dans la troisième circonscription.
MISE À JOUR : La préfecture de Guadeloupe a publié entre-temps la liste des candidatures jugées recevables. Et ce sont finalement 40 candidats qui s'alignent pour le premier tour du 29 juin, dans les quatre circonscriptions de l'archipel. Ainsi, la candidature de Teddy Bernadotte, dans la troisième circonscription, a été rejeté pour inéligibilité. Mme Chatelot et son remplaçant Alain Roth ont aussi été rejetées pour irrecevabilité.
MISE À JOUR : Mme Chatelot et son remplaçant Alain Roth ont introduit un référé devant le Tribunal administratif et ont gagné, vient d'informé la préfecture. Ils seront donc inscrits sur la liste des candidats aux législatives 2024 en Guadeloupe. Il y aura donc 41 candidats pour ces Législatives dans l'archipel.
Mayotte : La droite et l’extrême droite en terrain conquis ?
Dans la première circonscription qui comprend les communes du nord de l’archipel (Acoua, Brandaboua, Dzaoudzi, Koungou, Mamoudzou, Mtsamboro et Pamandzi), la députée sortante Estelle Youssouffa (Liot) va défendre son mandat, toujours sans étiquette. Elle y fera face à Saify Michael Goulamaly, juriste au rectorat et candidat Lutte ouvrière, Said Kambi, son ancien suppléant qui se présente sous une étiquette extrême-droite, et Aurélia Maillard, déléguée départementale du parti Reconquête.
Dans la deuxième circonscription qui regroupe toutes les communes du sud (Bandrélé, Bouéni, Chiconi, Chirongui, Dembéni, Kani-Kéli, une partie de Mamoudzou, M’tsangamouji, Ouangani, Sada et Tsingoni), le député LR sortant Mansour Kamardine aura davantage de concurrence face à lui : Manon Moreno (Reconquête), Adacolo Bacar (Union pour la Sécurité de Mayotte, étiqueté Nouveau Front Populaire), Soula Said Souffou (centriste, Mouvement pour le développement de Mayotte), Ahumad Salime, Madi Boinamani Madi (centriste, sans étiquette), Daniel Martial Henry (MoDem) et Anchya Bamana (RN).
Bien que LR et RN n’investissent pas de candidats dans la 1ère circonscription, la droite et de l’extrême-droite font toujours de bons scores sur l’archipel, dans un contexte d’insécurité et d’immigration. Et la future assemblée aura deux dossiers sur la table : les deux projets de loi Mayotte, suspendus par la dissolution, dont la suppression du droit du sol qui ne fait pas l’unanimité à l’échelle nationale. Toutefois, si l’élection semble acquise à la droite et à l’extrême droite, la multitude des candidatures sur cette partie de l’échiquier, notamment dans la 2ème circonscription, peut-elle favoriser un candidat de gauche ?
La Réunion : Désunion à gauche, l’extrême droite en embuscade
Territoire ultramarin le plus peuplé, l’île de La Réunion a, par conséquent, le plus grand nombre de circonscriptions et de candidats : sept pour 60 prétendants, dont les sortants. Et si en 2022 la gauche s’est montrée unie derrière ses deux figures tutélaires, Huguette Bello et Ericka Bareigts, en 2024, elles partent divisées pour affronter l’électorat.
D’un côté, la présidente de la Région Huguette Bello qui mise sur les députés sortants, et de l’autre, Ericka Bareigts et des maires socialistes, communistes et écologistes qui ne soutiendront que trois sortants et en présentent deux nouveaux. Et face à ce duel des gauches, la majorité présidentielle, la droite et l’extrême droite RN pourront-elles en tirer avantage ? Le parti de Marine Le Pen, arrivé en tête aux Européennes, présente un candidat dans chaque circonscription, une première.
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Dans la première circonscription, le député sortant Philippe Naillet (PS) fera face à Gaelle Lebon (Rassemblement Réunion, Reconquête), Jean-Jacques Morel (RN), Gino Ballom, Nadine Mitra, René-Paul Victoria (LR), Krisna Sawoo, Paul Técher et Ludovic Sautron. Dans la seconde, la sortante Karine Lebon (GDR) aura face à elle Christelle Bègue, candidate RN, Fabienne Faldon, Alix Mera, Nelly Actif, Erick Fontaine, Claude Moutouallaguin (Reconquête), Jean-Yves Morel. Dans la septième, le sortant Perceval Gayard (LFI) se défendra face à Jean-Luc Poudroux pour le RN, Thierry Robert (ancien député MoDem), Karim Juhoor, Isaline Tronc, Jean-Luc Payet, Sandrine Moukine, Nathalie De Boisvilliers, Richelain Catherine, Cyrille Hamilcaro. Voilà pour ce qui est des circonscriptions où la gauche réunionnaise Bello-Bareigts part unie.
Dans la cinquième circonscription, Jean-Hugues Ratenon, député sortant de la LFI, fera face à Anne Chane-Kaye-Bone, issue de la plateforme de gauche portée par Ericka Bareigts, mais aussi à Joan Doro, candidat du RN. À ces trois principaux candidats s’ajoutent Léopoldine Settama, Jean-Dominique Ramassamy, Jean-Yves Payet, Dominique Sautron, Alexandrine Duchemane Araye, Jérémy Laup et Jean-Paul Limbé.
Dans la sixième circonscription, le député sortant Frédéric Maillot (GDR) aura aussi un candidat de la plateforme de gauche soutenu par Ericka Bareigts, à savoir Alexandre Laï-Kane-Cheong. On retrouve aussi, dans cette circonscription, la candidate RN Valérie Legros et la candidate de la majorité présidentielle, Nadia Ramassamy, députée LR de 2017 à 2022. Les autres noms : Johny Adekalom, Mario Lechat, Marie-Christine Pounia, Didier Lombart. Dans ces deux circonscriptions, Nord et Est de La Réunion, les deux gauches partent désunies.
Dans la troisième circonscription, la députée sortante Nathalie Bassire (LR entre 2017 et 2022 puis Liot depuis 2022), va retrouver ses adversaires des précédentes législatives : Alexis Chaussalet (LFI) qu’elle avait battu au second tour d’une cinquantaine de voix, Jean-Jacques Vlody (PS), Joseph Rivière pour le RN, Didier Hoarau (ex-RN qui se maintien dans la course), Jean-Eric Theine, Monique Bénard, Nicolas Legentil et Antoine Fontaine.
Enfin dans la cinquième, Émeline K/Bidi (GDR) défendra son mandat face à l’ancien député David Lorion, qui a quitté LR après l’annonce d’une alliance avec le RN. Il sera notamment soutenu par Michel Fontaine et Serge Hoareau. Autres candidats : Jonathan Rivière pour le RN, Martine Dijoux pour Reconquête, Imrhane Moullan et Serge Latchoumanin (Lutte ouvrière). Dans ces deux circonscriptions, pas de dissident à gauche qui serait porté par Ericka Bareigts, pas de soutien non plus aux deux candidats Nouveau Front Populaire que sont Alexis Chaussalet et Emeline K/Bidi.
Nouvelle-Calédonie : L’ombre du dégel du corps électoral
Ces législatives anticipées s’inscrivent dans un contexte particulier en Nouvelle-Calédonie, qui a connu en mai, sa plus importante crise depuis les années 80, suite à l’adoption du texte de réforme constitutionnelle visant à ouvrir le corps électoral provincial. La semaine dernière, le chef de l’État a confirmé suspendre le texte pour favoriser le dialogue et le retour au calme. A gauche, le Nouveau Front Populaire a promis de l’abandonner.
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Si pour l’heure la situation n’est pas totalement revenue au calme, l’adoption de ce texte et ses conséquences ont rebattu les cartes des alliances, notamment chez les non indépendantistes, entre une aile centrale, modérée et représentée par Calédonie ensemble, et une aile plus ferme, voire radicale, représentée par la coalition Les Loyalistes et le Rassemblement-LR. Côté indépendantiste, après un congrès avorté ce week-end, le FLNKS n’est pas sorti avec des candidats unitaires. Mais l’UC, branche importante du Front, présente ses candidats. Et pour l’heure, le Palika, autre branche du FLNKS, ne s’est pas encore positionné sur un soutien des candidats UC.
Ainsi, dans la 1ère circonscription (Nouméa et îles Loyauté), le député sortant Philippe Dunoyer (Calédonie ensemble, Renaissance), fera face à son ancien allié de 2022 et ancien collègue de rang à l’Assemblée nationale : Nicolas Metzdorf. Siégeant aussi à Renaissance, le député avait été élu en 2022 sur la 2ème circonscription (Grande Terre hors Nouméa), qui correspondait davantage à son ancrage territorial, puisque ce fils d’agriculteur avait été élu maire de La Foa, commune rurale, de 2020 à 2022. Autre candidat : l’ancien sénateur Simon Loueckhote pour le RN, et Veylma Falaeo, candidate pour le parti Éveil océanien, allié au congrès de l’UC, et qui représente la communauté wallisienne et futunienne de l’archipel.
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Chez les indépendantistes, l’UC présente Omayra Naisseline, conseillère de la province des îles Loyauté et élue UC-FLNKS et Nationalistes au sein du Congrès, avec une concurrence directe en la personne de Muneiko Haocas, présidente du Mouvement nationaliste indépendantiste et souverainiste (MNIS), jeune parti indépendantiste qui se cherche une place face au très prépondérant FLNKS. Les autres candidatures dans cette circonscription : Juanita Ciane Angexetine, Thomas Nasri, Manuel Millar, Pierre-Henri Cuenot, Germaine Toléta Nemia et Cédric Devaut.
Dans la seconde circonscription, pas de sortant, puisque nous le disions plus haut, le député Nicolas Metzdorf (Les Loyalistes et Rassemblement-LR, Renaissance), change de territoire. Ici, c’est Alcide Ponga, président du Rassemblement-LR, qui représente cette partie de l’échiquier politique calédonien. Face à lui, l’ancien sénateur (UDI, Calédonie ensemble) Gérard Poadja, mais aussi l’indépendantiste UC Emmanuel Tjibaou, le candidat du MNIS Luther Voudjo, et Milakulo Tukumuli, fondateur de l’Éveil océanien. Autres candidats : Ronald Frère et Joannès Ititiaty.
MISE À JOUR : La liste présentée par Joannès Ititiaty ne figure plus dans la liste des candidats actualisée par les services de l'État en Nouvelle-Calédonie.
Si en Nouvelle-Calédonie la marche est haute pour les indépendantistes, désavantagés par le découpage électoral, la désunion profonde des non indépendantistes peut-elle tourner en leur faveur ? Ajouter à cela, un contexte politique et sociétal bien particulier, l’archipel n’est pas à l'abri d’une surprise, comme ce fut le cas lors des sénatoriales de septembre 2023 et l’élection au palais du Luxembourg de l’indépendantiste FLNKS, Robert Xowie.
Wallis et Futuna : Quatre candidat, Emmanuel Macron toujours plébiscité
À Wallis et Futuna, quatre candidats se disputeront le siège dédié au territoire à l’Assemblée nationale. Mikaele Seo, député sortant, investi Renaissance, remet son mandat en jeu. Il part avec le vent en poupe puisque cet archipel de 11 000 habitants, Emmanuel Macron et le parti présidentiel font toujours de bons scores. Face à lui, Laurianne Tatauosi Vergé, Otilone Tokotuu et Lavinia Kanimoa.
Polynésie française : Le match retour
En Polynésie, les trois députés indépendantistes remettent en jeu leurs mandats, dans les trois circonscriptions de la Collectivité. Et face à eux, les quatre principaux partis autonomistes (Tapura Huiraatira, Amuitahiraa Huiraatira, A Here Ia Porinetia et Ia Ora Porinetia) se sont alliés pour tenter de les battre dans, au minimum, une circonscription. Mais l’alliance n’a pas fait que des heureux et des candidatures dissidentes peuvent jouer les trouble-fêtes dans ces matchs à un contre un.
Et si les indépendantistes pâtissent des critiques et des divisions internes, un an après avoir conquis la majorité absolue à l’Assemblée territoriale, ils peuvent aussi bénéficier d’un fort soutien de leur électorat qui ne sera pas dispersé, et à condition qu’il se mobilise. Pour rappel, aux législatives de 2022, les indépendantistes du Tavini huiraatira avaient remporté les trois circonscriptions du territoire, avec à la clé des bastions autonomistes tels que Papeete, Arue, Moorea ou les Îles sous-le-Vent, historique.
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Dans la première circonscription (Papeete, Pirae, Arue, Moorea, archipels des Tuamotu, Gambier et Marquises), le député sortant Tematai Le Gayic (Tavini huiraatira, GDR), qui avait été en 2022 le plus jeune député élu de la Vème République, fera face à Moerani Frébault (Tapura huiraatira, alliance autonimiste), candidat aux européennes sur la liste Renaissance. Nouveau visage du parti de l’ancien président Édouard Fritch, le fils de la maire de l’île de Hiva Oa aux Marquises, Joëlle Frébault, dont il est d’ailleurs le directeur général des services, veut capitaliser sur sa jeunesse et son entrée en politique. Deux ingrédients qui ont réussi à Tematai Le Gayic en 2022.
Autres candidats dans cette circonscription : James Heaux, ex-journaliste, passé par le Tahoeraa huiraatira de Gaston (devenu Amuitahiraa huiraatira) et le Tavini huiraatira, court désormais sous l’étiquette Rassemblement national. Le parti d’extrême droite, représenté localement par Éric Minardi, souhaitait au départ soutenir les candidatures du parti A Here Ia Porinetia (AHIP), jusqu’à ce que celui-ci se joigne à l’alliance autonomiste. Enfin, le militant écologiste Jacky Bryant, également conseiller municipal à Arue, se présente également sous la bannière Heiura - Les Verts.
Dans la seconde (Mahina, Hitiaa O Te Ra, Taiarapu Est et Ouest, Teva I Uta, Paea et archipel des Australes), le député sortant Steve Chailloux (Tavini huiraatira, GDR) refera face à son adversaire Nicole Sanquer (AHIP, alliance autonomiste), ancienne députée de 2017 à 2022. Mais pas que. Là aussi, un candidat investi RN concourt, Tutu Tetuanui, ainsi qu’un candidat Heiura - Les Verts, Jules Hauata, et un candidat sans étiquette, Jules Tara.
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Enfin dans la troisième circonscription (Punaauia, Faa’a et Îles sous-le-vent), la députée sortante Mereani Reid Arbelot (Tavini huiraatira, GDR) va, pour la première fois, se frotter au suffrage universel. En effet, la députée a fait son entrée à l’Assemblée nationale en 2023, lorsque Moetai Brotherson (député de 2017 à 2023) a lui été élu à la tête du gouvernement polynésien.
La candidate indépendantiste va être opposée à Pascale Haiti (Amuitahiraa huiraatira, alliance autonomiste). Épouse de Gaston Flosse, Pascale Haiti part avec un handicap : son ancrage territorial. Originaire des îles Marquises, elle a été parachutée dans la circonscription des Îles sous-le-vent, n’ayant pas pu récupérer la 1ère circonscription, dévolue à Moerani Frébault. Elle devra aussi faire face à une candidature dissidente : Naumi Mihuraa, fille de la sénatrice de Polynésie Lana Tetuanui qui a démissionné du parti d’Édouard Fritch la semaine dernière.
Naumi Mihuraa était pressentie candidate du Tapura d’Édouard Fritch avant que l’alliance autonomiste ne soit conclue. Ayant été écartée au profit de Pascale Haiti, sa candidature peut faire mal à l’alliance puisqu’elle, sa mère Lana Tetuanui et son père Cyril Tetuanui sont des élus de poids aux Îles sous-le-vent. Naumi Mihuraa est en outre soutenue par le RN local. Dernier candidat sur cette circonscription, toujours chez Heiura - Les Verts, Tati Salmon.
Eline Ulysse et Jean-Tenahe Faatau