Législatives anticipées : À La Réunion, la gauche désunie

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Législatives anticipées : À La Réunion, la gauche désunie

L’union des gauches dans l’Hexagone, sous la bannière du nouveau Front populaire, ne prend pas à La Réunion, où les deux figures Huguette Bello, président de la Région proche de LFI, et Ericka Bareigts, maire PS de Saint-Denis, ne se sont pas mises d’accord sur les sept circonscriptions de l’île.

« Nous sommes en faveur d’une union que nous voulons sincère et durable » a assuré, dans un communiqué commun, six personnalités de la gauche réunionnaise allant du PS au Parti communiste réunionnais, en passant EELV. Parmi ces personnalités, Ericka Bareigts, ancienne ministre des Outre-mer, devenue maire PS de Saint-Denis, ville la plus peuplée des Outre-mer, entourée notamment par des maires de l’île.

Si cette partie de la gauche de l’île soutient les candidats, et députés sortants, de la première, la deuxième et la septième circonscription -c’est-à-dire Philippe Naillet (PS), Karine Lebon (GDR, proche d’Huguette Bello) et Perceval Gaillard (LFI)-, « en revanche, sur les autres sortants, nous refusons d’apporter notre soutien à des candidats qui depuis des mois mènent déjà leur campagne dans l’optique des municipales de 2026 ». Dans le viseur : Frédéric Maillot (6ème circonscription), Émeline K/Bidi (4ème) et Jean-Hugues Ratenon (5ème).

« En cela, ils ne respectent pas leurs engagements pris auprès de leurs électeurs. En cela, ils ne pourront témoigner d’un engagement plein et entier au service de La Réunion » estiment les signataires qui disent « regretter l’absence d’Huguette Bello et de Patrick Lebreton à une rencontre aussi importante pour l’avenir de notre territoire. L’Histoire nous regarde et retiendra chacun de nos actes ». 

« Ces législatives ne doivent pas être un rendez-vous d'une division où nous serions perdants » a déclaré de son côté la présidente de la Région, entourée elle-aussi de nombreuses personnalités de gauche. « Tous les partis de gauche en France ont réussi à se mettre d’accord et à constituer un front populaire. Chaque circonscription va compter pour empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir. La responsabilité de la Réunion est immense. Rien ne justifie de remettre en cause nos députés sortants et nous pouvons même réaliser le grand chelem si nous sommes unis » a-t-elle ajouté.

Pour l’heure, Ericka Bareigts et ses soutiens n’ont pas annoncé de candidats face à Frédéric Maillot, Émeline K/Bidi, Jean-Hugues Ratenon mais aussi Alexis Chaussalet. Ce dernier avait, en 2022, perdu de 51 voix dans la troisième circonscription contre la députée Nathalie Bassire, manquant de peu un sept sur sept pour la gauche réunionnaise, à l’époque unie.