Le député sortant de la première circonscription de Nouvelle-Calédonie va déposer sa candidature pour les élections du 30 juin et 7 juillet convoquées après la dissolution de l’Assemblée nationale. Il devrait être investi par Renaissance, et fera campagne sur la « construction d’un consensus » pour sortir le pays de la crise. Un sujet de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.
C’est la première candidature officielle en Nouvelle-Calédonie. Le député sortant de la première circonscription -regroupant les îles Loyauté et Nouméa-, Philippe Dunoyer, a décidé de se présenter aux élections législatives du 30 juin et 7 juillet, convoquées après la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République.
Deux ans après son succès face à la candidate du FLNKS Wali Wahetra et sept ans après sa première élection au palais Bourbon face à Sonia Backès, Philippe Dunoyer va donc repartir en campagne, certainement avec l’investiture du parti Renaissance d’Emmanuel Macron, promise aux députés sortants appartenant au « champ républicain ». La campagne éclair qui se profile s’annonce particulièrement délicate dans le contexte de crise calédonien.
Elle doit débuter officiellement lundi 17 juin, « mais je ne pense pas, même si j’espère me tromper, que les conditions de sécurité puissent avoir été rétablies d’ici dimanche ». Le candidat s’attend à mener une campagne entravée par un couvre-feu prolongé. Dans ces conditions, « il sera impossible de tenir des réunions publiques ». « Il n’y a pas de pire moment pour se lancer en campagne », déplore Philippe Dunoyer.
« Sortir les Calédoniens de cette crise »
Une autre question se pose, selon lui : « comment faire campagne auprès des Calédoniens sans leur donner le sentiment que les législatives sont devenues une priorité ? Car ce n’est pas du tout le cas, il y a des centaines d’autres priorités aujourd’hui en Nouvelle-Calédonie, à commencer par les conséquences économiques de cette crise et l’impossibilité d’assumer certaines dépenses pour les collectivités », s’inquiète Philippe Dunoyer, évoquant une éventuelle « rupture de trésorerie de la Nouvelle-Calédonie à la fin du mois de juin ».
Un thème de campagne lui semble toutefois pertinent : celui de l’accord global, qui pourrait permettre « de sortir les Calédoniens de cette crise ». « La seule voie, c’est de renouer l’échange et de construire le consensus ». La dissolution de l’Assemblée nationale aura au moins permis, selon lui, de mettre fin au projet de loi constitutionnelle visant à modifier le corps électoral**. « Le problème n’est pas le contenu de ce texte mais le vecteur. Il faut abandonner cette stratégie, le sujet du dégel est nécessaire mais il ne peut être traité que dans le cadre d’un accord global. »
Baptiste Gouret pour Les Nouvelles Calédoniennes
*Pour l’heure, le député sortant de la deuxième circonscription (Grande Terre hors Nouméa), Nicolas Metzdorf, n’a pas encore annoncé sa candidature pour ces Législatives anticipées. Quant aux indépendantistes du FLNKS, ils devraient se mettre d’accord pour deux candidats ce samedi.
**Pour rappel, Philippe Dunoyer avait voté en mai dernier le projet de loi constitutionnel ouvrant le corps électoral provincial de l’archipel, qui a entraîné l’embrasement et la crise « quasi insurrectionnelle » à Nouméa et son agglomération.