Législatives 2024 : En Polynésie, union des partis autonomistes pour battre les députés sortants indépendantistes

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Législatives 2024 : En Polynésie, union des partis autonomistes pour battre les députés sortants indépendantistes

Les principaux partis autonomistes de Polynésie française sont en passe de conclure un accord scellant leur union pour les législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet. L’objectif : battre les députés sortants indépendantistes malgré les divisions des dernières années. Explications de notre partenaire TNTV.

S’entendre entre autonomistes en Polynésie, un défi. Mais les discussions engagées, depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron dimanche soir, entre le Tapura Huira’atira d’Édouard Fritch (ancien président de la Collectivité, ndlr), A Here Ia Porinetia (AHIP, fondé par l’ancienne députée Nicole Sanquer), le Amuitahiraa O Te Nunaa Ma’ohi de Gaston Flosse et Ia Ora Te Nuna’a du sénateur RDPI Teva Rohfritsch, semblent avoir porté leurs fruits, malgré les difficultés.

Un protocole d’accord doit être signé demain matin, vendredi 14 juin, à la mairie de Pirae, commune administrée par Édouard Fritch. Le candidat de son parti, Moerani Frébault, courra dans la circonscription n°1, qui comprend notamment les îles Marquises, dont il est originaire, les Tuamotu, Papeete, Pirae et Arue. Nicole Sanquer, leader de AHIP, se lance dans la circo 2 et Pascale Haiti, épouse de Gaston Flosse, dans la circo 3, où l’on trouve les îles sous-le-vent, Punaauia et le fief indépendantiste, Faa’a.

Pas vraiment du goût de Gaston Flosse qui visait la première circonscription pour son épouse, elle aussi originaire de l’archipel marquisien. Mais c’est comme ça. Le Tapura est le parti le plus important et se limite à un candidat. Chacun a dû faire des concessions dans cette union de circonstance. En début de semaine, la présidente de AHIP était favorable à une alliance mais plutôt au second tour.

Au terme d’un long conseil politique, mardi soir, AHIP s’est finalement résolu à entrer dans la boucle autonomiste dès le 1er tour, tournant ainsi le dos au soutien du Te Nati-Rassemblement national, déclaré quelques heures plus tôt par Éric Minardi dans les journaux de TNTV. Car ce soutien était conditionné : pour Éric Minardi, AHIP ne devait s’allier à personne.

« Ce qui nous réunit, c’est surtout notre attachement à la France et aller porter la voix de l’autonomie à l’Assemblée nationale », estime Nicole Sanquer, ancienne membre du Tapura. Pour toutes les parties prenantes de cette entente, l’objectif est clair. « Nous mettons toute notre énergie depuis dimanche pour que le rassemblement des autonomistes puisse se concrétiser. Ia Ora Te Nunaa participe avec détermination à cette construction. Il faut sortir à tout prix les députés Tavini de l’assemblée nationale et dire NON à leur projet d’indépendance autoproclamée », déclare ainsi Teva Rohfritsch, leader de Ia Ora Te Nunaa, sur les réseaux sociaux.

Le plus difficile étant a priori désormais bouclé, à savoir les candidats de chaque circonscription, il reste désormais aux partenaires autonomistes à se mettre d’accord sur le choix des suppléants. Ils ont jusqu’à demain matin 10h30, heure à laquelle la signature du protocole d’accord est prévue. En face, le parti indépendantiste Tavini Huira’atira est toujours en négociations autour de la reconduction des députés sortants.

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