Après avoir signé un accord jeudi soir, le Nouveau front populaire, réunissant les partis de gauche, a annoncé son programme, dans lequel il promet l’abandon du texte constitutionnel visant à l’ouverture du corps électoral provincial calédonien. D'autres éléments du programme de la gauche unie concernent les Outre-mer.
Pour le Nouveau front populaire, l’abandon de ce texte « est un geste fort d’apaisement qui permettra de retrouver le chemin du dialogue et de la recherche du consensus ». Lors de son passage à l’Assemblée nationale, les 13 et 14 mai dernier, les partis de gauche -PS, EELV, LFI et GDR- avaient voté contre le texte et demandé une mission de dialogue.
Dans son « contrat de législature », l’union des partis de gauche appellent à « renouer avec la promesse du « destin commun », dans l’esprit des accords de Matignon et de Nouméa et d’impartialité de l’État, en soutenant la recherche d’un projet d’accord global qui engage un véritable processus d’émancipation et de décolonisation ». L'union de gauche entend, en cas de victoire, acter cet abandon dans les 15 jours suivants le second tour.
Mercredi, le chef de l’État avait confirmé la suspension du texte « pour donner plus la force au dialogue sur place ». Sur place, des tensions demeurent, un mois après l’embrasement de Nouméa et son agglomération. Neuf personnes ont perdu la vie durant ces émeutes, dont deux gendarmes -l’un d’eux a été victime d’un tir accidentel-, six Kanak et un Calédonien d’origine européenne.
Pouvoir d’achat, chlordécone, eau, immigration à Mayotte
Plus généralement en Outre-mer, le Nouveau front populaire promet de « renforcer le bouclier qualité prix », la « réglementation des tarifs de desserte aérienne » et la création d’un « taux maximal de sucre dans les aliments transformés ». Pour lutter contre les pénuries d’eau, qui touchent particulièrement la Guadeloupe et Mayotte, la gauche propose « la distribution de bouteilles d’eau et plafonner le prix de l’eau partout où le service d’eau potable est défaillant ».
Elle souhaite aussi un fond pour « indemniser et assurer la prise en charge médicale des victimes du chlordécone et des sargasses ». Concernant l’immigration, le Nouveau front populaire entend « améliorer les conditions d’accueil des exilés à Mayotte, et supprimer les conditions empêchant le déplacement entre Mayotte et le reste du territoire ».