Présidentielle 2022 : Tout ce qu’il faut savoir en Outre-mer, à J-3 avant le 1er tour

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Présidentielle 2022 : Tout ce qu’il faut savoir en Outre-mer, à J-3 avant le 1er tour

Le premier tour de la Présidentielle a lieu dimanche, ou samedi pour quelques territoires ultramarins. À J-3, Outremers360 fait le point sur tout ce qu’il faut savoir sur ce scrutin en Outre-mer : combien d’électeurs inscrits ? qui vote quand ? qui soutient qui ? quels résultats en 2017 ? et quelles sont les dernières informations autour de la mère des élections nationales.

Combien d’électeurs inscrits en Outre-mer ?

48,7 millions d’électeurs sont inscrits pour la Présidentielle 2022, sur l’ensemble du territoire national. A cela s'ajoutent 1,4 millions d’électeurs hors de France et inscrits sur une liste consulaire.

Voici le nombre d’électeurs inscrits dans les Outre-mer : 

Guadeloupe : 315 621

Martinique : 304 791

Guyane : 102 510

La Réunion : 674 954

Saint-Pierre et Miquelon : 5 012

Mayotte : 92 023

Saint-Barthélemy : 5 159

Saint-Martin : 18 881

Wallis et Futuna : 9 579

Polynésie française : 205 566

Nouvelle-Calédonie : 220 279

Ce sont donc 1 954 375 électeurs ultramarins qui seront appelés aux urnes ce week-end.

Qui vote quand ?

Il y a beaucoup de fuseaux horaires en France : quand le soleil se couche sur Paris, il se lève en Polynésie. Face à des écarts qui peuvent aller jusqu’à 12h de différence, et pour ne pas influencer le vote, certains territoires votent avant les autres. Ainsi, la Guadeloupe, la Martinique, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, la Guyane, Saint-Pierre et Miquelon et la Polynésie française voteront dès ce samedi.

Les premiers taux de participation tomberont donc dès samedi en fin d’après-midi, heure de Paris, notamment pour les territoires de l’Atlantique. En Polynésie, il faudra attendre minuit, heure de Paris, pour avoir une première tendance de participation. Ce vote un jour avant le reste du territoire national donne parfois lieu à des fuites, comme ce fut le cas en 2017, où des médias belges, suisses ou canadiens avaient révélé les résultats des territoires atlantiques dans la matinée de dimanche.

Wallis et Futuna, la Nouvelle-Calédonie, La Réunion et Mayotte voteront dimanche, comme l’Hexagone. À noter que les résultats de ces territoires, en raison de leur avance sur le fuseau horaire, pourraient aussi être connus à l’avance.

Qui soutient qui ? 

C’est incontestablement Emmanuel Macron qui, pour cette présidentielle, a engrangé le plus de soutien en Outre-mer. En Polynésie, il a reçu très tôt le soutien du président de la Collectivité Édouard Fritch et par la même occasion, a bénéficié de la machine électorale du Tapura Huira’atira, parti fondé par Édouard Fritch. C’est d’ailleurs en Polynésie que le président-candidat a reçu le plus de parrainage à l’échelle ultramarine.

En Nouvelle-Calédonie aussi, Emmanuel Macron est soutenu par des caciques : la présidente de la province Sud Sonia Backès, les parlementaires UDI Philippe Gomes, Philippe Dunoyer et Gérard Poadja, ainsi que plusieurs maires réunis en comité de soutien (Sonia Lagarde pour Nouméa ou encore, Nicolas Metzdorf pour La Foa). À La Réunion, la sénatrice Nassimah Dindar, le sénateur Michel Dennemont et le président du Département Cyrille Melchior, sont les têtes d’affiches des soutiens à Emmanuel Macron. En Guadeloupe, les présidents de la Région et du Département, Ary Chalus et Guy Losbar, se sont positionnés pour le président-candidat.

À Mayotte, Emmanuel Macron a été soutenu par le sénateur Thani Mohamed Soilihi, suivi par de nombreux maires de l’île. Plus récemment, il a reçu les soutiens des nouveaux présidents de l’Assemblée de Wallis et Futuna, Munipoese Muli’aka’aka, et du Conseil territorial de Saint-Martin, Louis Mussington.

Jean-Luc Mélenchon, qui est le deuxième candidat à avoir reçu le plus de parrainages en Outre-mer, a fait lui aussi une bonne moisson de soutiens. On retiendra notamment Gabriel Serville, président de la Collectivité territoriale de Guyane, ou encore Huguette Bello, présidente de la Région Réunion. Deux soutiens de poids ayant fait tomber des exécutifs locaux dirigés par la droite. Le candidat de l’Union populaire s’est même payé le luxe d’être soutenu par un mouvement indépendantiste calédonien, le Mouvement nationaliste indépendantiste et souverainiste. Alors certes, ce n’est pas le même poids électoral que le FLNKS mais tout de même, les indépendantistes kanak ont rarement pris position lors d'une présidentielle. Jean-Luc Mélenchon avait d’ailleurs reçu le parrainage de Louis Mapou, président indépendantiste du gouvernement calédonien. Dernier soutien en date pour Jean-Luc Mélenchon, celui de Christiane Taubira.

La candidate LR Valérie Pécresse, qui a peu de chances de se qualifier au second tour, a obtenu quelques soutiens en Outre-mer, vestiges du RPR de Jacques Chirac. En Nouvelle-Calédonie, Le Rassemblement-LR, parti de Jacques Lafleur puis Pierre Frogier, aujourd’hui présidé par Thierry Santa, lui a naturellement assuré son soutien. En Polynésie, Marcel Tuihani, ancien proche de Gaston Flosse et ancien président de l’Assemblée locale, a pris les commandes de son comité de soutien. Gaston Flosse lui-même s’est prononcé en faveur de la candidate Valérie Pécresse bien qu’à Paris, ce soutien n’ait pas franchement reçu un accueil chaleureux. À Mayotte, le député LR Mansour Kamardine s'est investi dans la campagne de la candidate. À Saint-Martin, Daniel Gibbs, l’ancien président de la Collectivité, qui fut un temps député, a aussi soutenu la candidate, comme sa remplaçante à l’Assemblée nationale Annick Petrus. 

Malgré ses très faibles intentions de vote, en dessous des 5%, la candidate du PS Anne Hidalgo bénéficie elle-aussi de l’implantation locale de l’historique parti de gauche. Le sénateur PS et ancien ministre des Outre-mer, Victorin Lurel, et la maire de Saint-Denis, elle aussi passée par la rue Oudinot, Ericka Bareigts, ont fait activement campagne pour la maire de Paris. La sénatrice PS Victoire Jasmin, et les députés PS Hélène Vainqueur-Christophe et Philippe Naillet, ont aussi fait campagne pour Anne Hidalgo. 

Éric Zemmour, candidat de Reconquête !, a fait bonne pêche. Il a été rejoint par la députée européenne de Guadeloupe Maxette Pirbakas, a reçu les soutiens de Brieuc Frogier et Simon Loueckhote en Nouvelle-Calédonie, puis celui de Tauhiti Nena en Polynésie française et celui de l’ancien président de la Collectivité territoriale de Saint-Barthélemy, Bruno Magras.

Marine Le Pen, elle, compte surtout sur des comités locaux. En effet, la candidate du Rassemblement national a eu très peu de soutien de la part de grands élus ou grandes personnalités politiques Outre-mer, malgré ses 18 signatures lors des parrainages. En 2017, elle avait reçu le soutien de Gaston Flosse en Polynésie, lui permettant de se hisser à la seconde place du premier tour derrière François Fillon.

Quels résultats en 2017 ?

Justement, quels ont été les résultats du premier tour de la présidentielle de 2017, territoire par territoire.

  • Saint-Pierre et Miquelon : Jean-Luc Mélenchon (35,45%) ; Marine Le Pen (18,16%)
  • Saint-Martin / Saint-Barthélemy : François Fillon (32,02%) ; Marine Le Pen (23,32%)
  • Guadeloupe : Emmanuel Macron (30,22%) ; Jean-Luc Mélenchon (24,13%)
  • Martinique : Jean-Luc Mélenchon (27,36%) ; Emmanuel Macron (25,53%)
  • Guyane : Jean-Luc Mélenchon (24,71%) ; Marine Le Pen (24,30%)
  • Mayotte : François Fillon (32,60%) ; Marine Le Pen (27,28%)
  • La Réunion : Jean-Luc Mélenchon (24,53%) ; Marine Le Pen (23,46%)
  • Nouvelle-Calédonie : François Fillon (31,13%) ; Marine Le Pen (29,09%)
  • Wallis et Futuna : Emmanuel Macron (30,48%) ; François Fillon (28,53%)
  • Polynésie française : François Fillon (35,28%) ; Marine Le Pen (32,54%)

De manière globale, sur l’ensemble des Outre-mer, c’est Marine Le Pen qui a récolté, en 2017, le plus de suffrages exprimés (21,9%), devant Jean-Luc Mélenchon (20,8%), François Fillon (20,7%) et Emmanuel Macron (20,4%). Le tout sur fond de participation relativement basse, plus basse que dans l’Hexagone, allant de 34,69% en Guyane à 63,93% à Wallis et Futuna.

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