Présidentielle 2022 : Le candidat Macron plaide pour « l'émancipation » des Outre-mer et poursuit l’envoi de ses lettres aux Ultramarins

©Mike Leyral / TNTV

Présidentielle 2022 : Le candidat Macron plaide pour « l'émancipation » des Outre-mer et poursuit l’envoi de ses lettres aux Ultramarins

Le président-candidat Emmanuel Macron a plaidé mercredi pour « l'émancipation » des territoires ultramarins en investissant dans l'école, la santé et le développement de leur « autonomie alimentaire et énergétique » pour lutter contre le chômage.

« Il n’y a pas d'émancipation, d'abord, s'il n'y a pas un vrai investissement en continu dans l'école », « il n'y a pas d'émancipation réelle si on n'est pas bien soigné », et le troisième point « c'est de réussir à baisser fortement le chômage », a déclaré le candidat dans une émission d'Outre-mer la 1ère, en ligne mercredi soir.

Emmanuel Macron admet que le plein emploi dans les Outre-Mer « n'est pas atteignable d'ici cinq ans », mais il indique vouloir « aller plus vite dans la formation, développer des filières économiques locales », car ce sont des territoires qui importent encore trop leur énergie, leur alimentation. La stratégie pour ces territoires est donc, selon le candidat, « celle qui répond à la baisse du chômage, à la vie chère parce qu'elle est très liée au fait qu'on importe beaucoup trop de choses, en particulier des denrées alimentaires ».

Pour atteindre l'émancipation, il faut selon lui « produire davantage » localement, faire « pivoter » et « diversifier la production » sur « des terres agricoles encore trop fléchées vers des productions historiques », comme la canne à sucre ou la banane aux Antilles. « L'autonomie alimentaire est atteignable », assure le président sortant, en particulier en Martinique, et cela passe par « mettre plus de concurrence ». « Là je n'ai pas été assez vite, pas assez fort : il faut mettre plus de concurrence pour pouvoir baisser les prix car il y a des systèmes qui sont dans les mains de trop peu », a-t-il concédé. 

Des lettres aux Ultramarins

Du fait des « problématiques différentes » d'un territoire ultramarin à un autre, le président-candidat a décliné un programme pour chacun d'entre eux dans des lettres qui ont été adressées aux habitants. Pour la Guyane, il promet de « réaffirmer et réinvestir nos frontières face aux flux d’immigration irrégulière et au pillage de nos ressources minières et maritimes », un « désenclavement de l’ouest et l’intérieur », un « lycée maritime » ou encore, une « transition de la filière spatiale ». Pour la Guadeloupe, il s’est engagé à mettre en place un « plan jeunesse » et s’est dit ouvert à toute évolution institutionnelle qui ferait consensus, dans la discussion avec vos élus et en concertation » avec les populations locales. En Martinique, il promet un renforcement des forces de l’ordre ou encore un « grand plan de rénovation du patrimoine ».

En Polynésie, dans une lettre à la fois en Français et en Tahitien, il cite la « richesse de l’océan », la « pêche et la perliculture durable », le « tourisme durable », l’agriculture et le numérique comme levier de développer, sans apporter de propositions concrètes, ont commenté nos partenaires de TNTV. Toujours en Polynésie mais aussi à La Réunion, Emmanuel Macron s’est engagé à renforcer les effectifs des forces armées dans le cadre de sa stratégie indopacifique. Enfin, toujours dans ses lettres aux Ultramarins, il promet l’ouverture d’un débat sur la vie chère à La Réunion et aux Antilles.

Sur le plateau d'Outre-mer la 1ère, il a évoqué la crise migratoire à Mayotte, d'où, selon lui, 100 000 clandestins ont été reconduits ou bloqués depuis cinq ans. Sur ce dossier, « on a besoin de durcir les conditions d'accès à la nationalité française et au droit pour éviter que certains ne se jouent des différences de standards socio-économiques entre Mayotte et les Comores », dit-il

Sur la question du chlordécone, « il faut aller au bout du chemin » en Guadeloupe et en Martinique : « identifier les responsabilités », « indemniser jusqu'au bout les personnes » et notamment celles qui « ont eu à vivre dans leur chair les conséquences de ces intoxications », et « permettre aux territoires, quand c'est nécessaire, de financer la dépollution des sols car on ne peut pas le laisser à la charge des exploitants ». Enfin, sur la question de l'esclavage, il a indiqué qu'il fallait « continuer le travail de mémoire » et « regarder l'histoire en face, mais il ne faut pas vouloir l'effacer ou la réécrire ». « Je suis très opposé avec ceux qui veulent déboulonner les statues, je déteste ce truc, il faut réussir à en ériger d'autres », a-t-il affirmé.

Avec AFP.