Présidentielle 2022 : Les promesses d’Éric Zemmour aux Outre-mer

Eric Zemmour avec, à sa droite, l’eurodéputée guadeloupéenne Maxette Pirbakas ©DR

Présidentielle 2022 : Les promesses d’Éric Zemmour aux Outre-mer

Pris de vitesse par la course aux parrainages, le candidat d’extrême-droite n’a pas pu, comme la plupart de ses autres concurrents, se rendre dans un ou plusieurs territoires d’Outre-mer. Il a néanmoins ses convictions. « La France sans un Outre-mer fier et prospère ne serait plus la France », écrit-il dans son programme, ajoutant qu’il entend « redonner toute leur place aux Outre-mer dans la communauté nationale ». Voici le sixième volet de notre série consacrée aux propositions des différents candidats concernant les Outre-mer.

Il n’a obtenu que seize parrainages d’élus ultramarins mais cela ne reflète pas la réalité du terrain où, comme à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie, il grignote largement sur l’électorat habituellement acquis à Marine le Pen. Le candidat Eric Zemmour (qui a rallié à sa cause l’eurodéputée guadeloupéenne Maxette Pirbakas, ex-RN) le sait, et compte bien surfer sur les questions qui lui sont chères, comme l’immigration et l’insécurité, problématiques qui se posent avec acuité dans certains territoires, sans compter celles des inégalités structurelles et du décalage notamment économique avec l’Hexagone.

Pas étonnant ainsi que le programme définitif d’Éric Zemmour, publié récemment, comporte un chapitre intitulé « Conforter et valoriser la place de l’Outre-mer dans la communauté nationale », où il dresse tout d’abord le constat de ses atouts : « L’Outre-mer représente 18% du territoire national et 4% de la population française », souligne-t-il. « Grâce en particulier à l’Outre-mer, notre pays possède la deuxième plus grande zone économique exclusive au monde avec plus de 11,5 millions de km², derrière celle des États-Unis. » Ce qui fait de la France « une nation à vocation mondiale présente sur tous les océans ».

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Après les atouts, les maux, « qu’il s’agisse d’insécurité, d’immigration, de trafics de drogue, de chômage et d’un manque d’investissement dans les services publics de base comme la santé et l’éducation », explique Eric Zemmour, qui dénonce l’absence d’une « véritable vision stratégique » de l’Etat. « Délaissé et isolé, l’Outre-mer est devenu une cible pour d’autres grandes puissances. Les moyens insuffisants de notre Marine ne nous permettent plus d’affirmer la souveraineté de la France. La France doit prendre toute la mesure des opportunités que lui offrent ses territoires ultramarins ainsi que de ses devoirs à l’égard des Français d’Outre-mer ».

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Viennent ensuite les trois propositions phares du candidat. Dans la première, ce dernier déclare qu’il garantira « la cohésion économique et sociale de l’Outre-mer » en établissant un plan santé pour l’Outre-mer modernisant l’offre hospitalière adaptée à ses défis spécifiques, notamment pour les hôpitaux les plus vétustes. Il annonce également « faire de la problématique de l’eau une priorité en développant les infrastructures et l’accès à l’eau, condition indispensable au développement de ces territoires ». 

Eric Zemmour promet ensuite de transformer l’Outre-mer en « un moteur de croissance économique et d’emplois ». Comment ? « En développant les secteurs d’excellence et d’avenir pour l’Outre-mer : l’agriculture, le tourisme, l’économie de la mer », et en soutenant notamment les productions agroalimentaires comme le rhum ou la filière banane « face à la concurrence étrangère ». Par ailleurs, il propose de « développer nos flottes de pêche ultramarines en sortant les eaux des départements d’Outre-mer de la politique européenne des pêches » (ce qui risque de poser un sérieux problème avec l’UE).

Enfin, le chef de file de Reconquête tient à préserver « la souveraineté de la France en Outre-mer ». Il compte pour cela s’appuyer sur la présence militaire existante dans les territoires et renforcer la présence maritime par des patrouilles régulières. Sur les questions de la lutte contre l’immigration illégale et le trafic de stupéfiants, il prône un contrôle renforcé des frontières des Outre-mer, en particulier en Guyane et à Mayotte. Concernant la Nouvelle-Calédonie, son objectif est clair : « Mettre définitivement fin aux référendums d’indépendance et engager une réforme des institutions de la Nouvelle-Calédonie dans le cadre des discussions devant s’ouvrir au terme de l’accord de Nouméa ».

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PM