Deux fois ministre, ancienne députée et conseillère régionale, actuellement présidente (réélue) de la Région Île-de-France, il est indéniable que Valérie Pécresse ne manque pas d’expérience. À la tête de sa région, elle a signé de nombreuses conventions avec les territoires ultramarins et envoyé notamment du matériel de réanimation aux Antilles au plus fort de la crise sanitaire. Mais qu’en est-il de son programme et de celui de son parti pour les Outre-mer à la présidentielle ? C’est le deuxième volet de notre série consacré aux différents candidats à l’investiture suprême.
Stricto sensu, le projet de Valérie Pécresse, présenté dans le cadre du Congrès des Républicains du 30 novembre 2021, ne comporte pas grand-chose sur les Outre-mer. Il devrait cependant être enrichi prochainement sur cette question ainsi que d’autres. Intitulé « Le courage de dire et la volonté de faire », ses principaux marqueurs sont l’immigration, la sécurité, le pouvoir d’achat et l’emploi, l’éducation, la santé ainsi que le rayonnement de la France dans le monde. Dans cette optique, justement, sa principale référence explicite aux Outre-mer concerne la Nouvelle-Calédonie.
« Nous devons nous donner les moyens de protéger la souveraineté de nos territoires, partout sur le globe, raison pour laquelle, contrairement à Emmanuel Macron, j’ai pris clairement position la première pour le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France et pour la définition d’un nouveau statut après le référendum », écrit Valérie Pécresse dans son projet.
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Après le référendum sur l’autodétermination du territoire du 12 décembre 2021, la candidate publiait le communiqué suivant : « Le résultat est très net en faveur du maintien dans la République française. Je m’en réjouis vivement. J’appelle tous les responsables politiques, économiques, sociaux et associatifs à engager, dès aujourd’hui, entre eux et avec l’Etat, dans le respect mutuel, les discussions indispensables afin de préparer pour tous un avenir serein et fraternel. Cet avenir exigera que soient pris en compte les particularismes forts de l’histoire, de la géographie et des habitants de la Nouvelle-Calédonie. » Elle ajoutait : « Si les Français nous font confiance en 2022, nous devrons mieux intégrer la place et le rôle de la Nouvelle-Calédonie et de nos autres départements et territoires d’Outre-mer pour une vraie stratégie économique, politique, maritime et culturelle de la France. »
La réaction de Valérie Pécresse après l’annonce des résultats du référendum en Nouvelle-Calédonie
Qu’en est-il maintenant du parti Les Républicains ? Dans son programme « Protéger – Libérer – Rassembler. Notre projet pour la France 2022 », la formation politique évoque carrément « l’abandon de nos Outre-mer ». Elle fait comme d’autres le constat que les produits de première nécessité y sont nettement plus coûteux qu’en France hexagonale, et que le taux de chômage y est trois fois plus important en moyenne. « L’accès aux services publics, à des soins de qualité ou à la justice y est souvent plus difficile qu’en métropole. Face à l’immigration de masse ou à l’insécurité, certains territoires d’Outre-mer se trouvent démunis. Tout comme de nombreux territoires ruraux, les territoires d’Outre-mer se sentent légitimement abandonnés et oubliés », souligne le document.
Dans un chapitre spécifique, « Libérer les énergies de nos territoires d’Outre-mer », Les Républicains rappellent que ces régions contribuent à la richesse de la France et lui garantissent une présence partout dans le monde : « Grâce à ses territoires ultramarins, la France possède la seconde zone économique exclusive du monde lui offrant un formidable potentiel de développement et de recherche pour une nouvelle économie maritime ».
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Le parti de Valérie Pécresse envisage ainsi d’apporter des réponses concrètes et adaptées aux singularités de chacune des régions. Entre autres : « Protéger chacun de nos territoires d’Outre-mer de l’insécurité et de l’immigration illégale de masse ; Accompagner chacun de nos territoires dans la création de dispositifs spécifiques de formation des jeunes et de création d’emplois ; Étendre le fonds de continuité territoriale au retour de jeunes entrepreneurs souhaitant créer une activité économique Outre-mer ; Et renforcer les politiques de rattrapage de tous les services publics et garantir la stabilité des dispositifs d’aides sociales et fiscales ».
PM