Nouvelle-Calédonie: trois usines de production de nickel en difficulté

©Eramet / SLN (Illustration)

Nouvelle-Calédonie: trois usines de production de nickel en difficulté

La filière du nickel en Nouvelle Calédonie est composée de trois usines métallurgiques en difficulté, auxquelles s'ajoutent quatre sociétés qui exploitent le minerai brut pour l'exporter directement.


Les trois métallurgistes emploient au total 5.035 personnes et génèrent 13.300 emplois indirects, selon un rapport de l'Inspection générale des Finances (IGF) et du Conseil général de l'économie, rendu public par Matignon le 1er août.

Alors que le nickel est l'un des métaux stratégiques les plus demandés sur les marchés mondiaux en raison de la transition énergétique, les trois sociétés minières réalisent toutes des pertes depuis douze ans, indique le rapport.

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La Société le Nickel (SLN), localisée à Nouméa, qui a pour premier actionnaire le groupe français Eramet, a réalisé un chiffre d'affaires d'un milliard d'euros en 2022, et produit 49.000 tonnes de minerai de nickel en moyenne par an depuis 2016. 
Elle est la seule des trois à avoir connu depuis 2018 un excédent brut d'exploitation (ebitda) positif, mais sa dette a plus que doublé depuis 2016. Au 1er semestre 2023, elle employait 2.359 personnes.

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Société Le Nickel © DR

Koniambo Nickel SAS (KNS), détenu à 51% par un actionnaire public et à 49% par le groupe minier anglo-suisse Glencore, est située en province nord.
KNS, dont le chiffre d'affaires s'élevait à 671 millions d'euros en 2022, produit en moyenne 21.000 tonnes de minerai par an depuis 2016, avec des capitaux propres "très fortement négatifs". Elle emploie 1.319 salariés.

Usine de Koniambo

Prony  Resources Nouvelle-Calédonie (PRNC), dont l'actionnaire de référence est public et dont l'entreprise de négoce international de matières premières Trafigura possède 19% du capital, est située vers la pointe sud.
Son chiffre d'affaires s'élevait en 2022 à 417 millions d'euros. Elle produit en moyenne 28.000 tonnes par an depuis 2016 et emploie 1.357 personnes.

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© Prony Ressources 

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La production des trois métallurgistes "pourrait théoriquement représenter jusqu'à 85% des besoins des giga-usines françaises de batteries en 2030, ou 14% des besoins de l'UE en 2035", relève le rapport.
Mais les conditions pour que la filière néo-calédonienne permette de "sécuriser les approvisionnements européens" nécessaires aux batteries électriques automobiles et au développement de l'industrie verte "ne sont pas réunies", estime le rapport.

En revanche, l'activité des quatre sociétés produisant du minerai brut, sans transformation métallurgique, surnommées les "petits mineurs", Nickel Mining Company (NMC), la Société des mines de la Tontouta (SMT), Maï Kouaoua Mines (MKM) et la Société Minière Georges Montagnat (SMGM), est rentable, souligne le rapport. 

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Avec AFP