Le métallurgiste Prony Resources a ouvert son actionnariat à ses salariés, qui doivent détenir à terme 12% du capital de l'entreprise, une mesure inscrite dans l'accord qui a mis fin au conflit violent autour de la cession de l'usine du Sud en Nouvelle-Calédonie.
Prony Resources, groupe minier qui exploite l'usine du Sud, un des trois sites métallurgiques de Nouvelle-Calédonie situé dans le sud de la Grande Terre, a lancé lundi un plan d'actionnariat salarié sur trois ans, qui doit permettre à un « fonds commun de placement » de détenir à terme 12% du capital de l'entreprise.
Ce plan, agréé par l'Autorité des marchés financiers est une première en Nouvelle-Calédonie. Il sera abondé la première année par l'entreprise à hauteur de 100% de l'investissement du salarié et de 50% la deuxième année. Il s'agit de l'un des trois volets du montage financier de Prony Resources qui a permis en mars 2021 de sortir de plusieurs mois de conflit violent autour de la vente du site, en réservant 51% du capital à « des intérêts calédoniens ».
Outre les 12% destinés aux salariés, 30% du capital sont détenus par les provinces calédoniennes à travers la Société de participation minière du Sud calédonien. Enfin, 9% doivent revenir aux communautés locales via un Fonds de prévention des risques environnementaux et socio-culturels. Une entité qui n'a pas encore vu le jour.
L'annonce par le brésilien Vale en octobre 2020 de son intention de se séparer de son site calédonien avait conduit à de violents affrontements sur le territoire, un collectif, soutenu d'abord par des représentants coutumiers puis par les indépendantistes du FLNKS, réclamant sa reprise par des intérêts « pays ». En décembre 2020, les affrontements avec les forces de l'ordre avaient gagné Nouméa et d'autres communes du territoire. Quelques jours plus tard, le site métallurgique avait été mis à l'arrêt en urgence, à la suite d'un incendie criminel.
Avec AFP