Actuellement en visite en Nouvelle-Calédonie, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin avec le ministre Jean Francois Carenco, a visité ce samedi 4 mars 2023 l’usine de Doniambo de la Société Le Nickel (SLN). L’occasion pour le ministre d’évoquer la question de l’avenir de la SLN, en difficulté financière depuis de nombreuses années, et d’appeler à un grand projet industriel pour le groupe iconique du territoire, mais aussi pour l’industrie du nickel en règle générale.
Alors que la veille, la SLN et l’intersyndicale des travailleurs du groupe trouvaient un terrain d’entente pour mettre fin au mouvement de grève suite à l’annonce de réduction des effectifs du site de Kouaoua, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, était en visite sur le site de Doniambo de la SLN. L’occasion pour le ministre d’évoquer un vaste plan de travail pour l'année 2023, avec l’objectif de restructurer la filière, évoquant un véritable « New Deal » du nickel calédonien.
Un travail devenu nécessité selon le ministre, alors que le gouvernement français à d’ores et déjà injecté plusieurs milliards d’euros pour la sauvegarde de la SLN, en difficulté financière chronique depuis plusieurs années, comme le rappelait le ministre, s’exprimant devant la presse à l’issue de sa visite. « On a mobilisé des fonds pour pouvoir une nouvelle fois faire un prêt à la SLN, puisque ce sont 40 millions d’euros qui ont été prêtés afin de garantir l’année au moins, pour la vie des salariés ici. Ce que nous avons dit avec le gouvernement, c’est que nous devons, dans une situation où l’état français n’a pas la compétence sur le nickel, et qu’il a pourtant dépensé 2 milliards d’euros sur 6 ans, qu’on devait changer de projet industriel. Le nickel, c’est très important pour la Nouvelle-Calédonie, c’est 20-25 % des réserves mondiales, c’est 90% des exportations, c’est énormément d’emploi, et pourtant, on voit que les usines et le modèle économique ne fonctionne pas très bien, malgré le courage des élus et des salariés de ces usines ».
De ce constat, il s’agit de travailler dorénavant à une feuille de route afin de mettre sur les rails un secteur d’activité capital pour le territoire, en structurant notamment son cadre d’exercice, dont le secteur de l'énergie, talon d’Achille de l’industrie minière : « Nous avons une année 2023 pour y travailler, c’est pour cela que le gouvernement a de nouveau accepté d’aider directement la SLN, c’est ce que j’ai entrepris avec Jean-François Carenco et les élus qui m’accompagnent. Je pense qu’il faut à la fois se poser la question de l’énergie, on voit bien que la difficulté de la Nouvelle-Calédonie et de ses usines de nickel, c’est que c’est consommateur en énergie, souvent une énergie polluante par ailleurs, qui coûte cher à produire, donc il faut vraiment se poser la question de la révolution énergétique sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie ».
De ce fait, il s’agira de faire un état des lieux préalable, avant de travailler à un projet territorial, avec l’objectif de pérenniser le secteur du nickel Calédonien souvent mis en difficulté malgré sa forte position sur le marché mondial, le territoire recelant environ 25 % des ressources mondiales de nickel : « Juste après notre départ avec le ministre délégué, il y a une mission que nous avons commandé avec le ministre de l'Économie et des Finances, pour nous donner un état des lieux économique, social, environnemental, et évidemment de comparaison mondiale, pour que nous puissions, dans les discussions que nous avons, avoir le New Deal, si j’ose dire du nickel en Nouvelle-Calédonie, pour la Nouvelle-Calédonie regarde son avenir sereinement d’ici la fin d’année 2023 ».
Damien CHAILLOT