Outremers 360 poursuit la déclinaison en six parties de l’activité des ports d’Outre-mer en 2023. Le Grand Port Maritime de Guyane observe une légère progression due notamment aux vracs liquides. Le volume des marchandises non conteneurisées et le nombre de véhicules déchargés sur le GPM a aussi augmenté. Par ailleurs, un nouveau plan pour 2024-2028 a été adopté, qui prévoit un budget de 70 millions d'euros pour les investissements. Enfin, le port souhaite résolument s'engager dans la transition écologique.
Le Grand Port Maritime de la Guyane (port de Dégrad-des-Cannes) a réalisé une progression de 0,4% avec 932 370 tonnes, soit 3 976 tonnes de plus qu’en 2022. « Les vracs liquides ont augmenté de 10,3% à 259 502 t, cette hausse étant liée à la demande en électricité », souligne le bilan des sites Ports et Corridors et Mer et Marine, consacrés à la logistique portuaire et l’actualité maritime. « La bonne tenue des vracs liquides a permis de compenser les diminutions des autres courants. Ainsi, les vracs solides ont perdu 2% à 113 937 t ».
Malgré des difficultés, certains trafics ont limité les pertes grâce à l'approvisionnement de la cimenterie en clinker (constituant du ciment, ndlr) et en gypse. Par ailleurs, le volume des marchandises non conteneurisées a triplé, passant de 5000 tonnes en 2022 à 15 000 tonnes en 2023, comprenant notamment des pieux pour les fondations du pont du Larivot, une grue mobile et d'autres éléments.
En ce qui concerne l’automobile, le nombre de véhicules déchargés sur le GPM a progressé de 2,9% à 8 228 unités. Par ailleurs, « le trafic conteneurisé a augmenté de 4,4% à 75 777 EVP (abréviation française pour équivalent vingt pieds. C'est l'unité de mesure pour exprimer une capacité de transport en multiple du volume standard occupé par un conteneur 20 pieds (6 mètres), ndlr). Une tendance qui concerne principalement les conteneurs vides. En effet, le nombre de conteneurs pleins a reculé de 4,1% à 39 663 EVP. Les vides ont, eux, progressé de 13,8% à 36 114 EVP », relève le rapport. Cette structure de trafic demeure toutefois exceptionnelle.
Le GPM exprime un optimisme pour les mois à venir, avec des prévisions de trafic stables ou en légère hausse. Le site de Kourou devrait intensifier ses activités avec le lancement d'Ariane 6 effectué en juillet 2024 et l'augmentation du programme par la suite. Le port compte également sur la stratégie du Centre spatial guyanais, qui vise à devenir un port multi-lanceurs au-delà du programme Ariane 6.
En 2023, le Grand Port Maritime de la Guyane a achevé son plan stratégique commencé en 2019. « Parmi ces réalisations, la poursuite de la modernisation de l’offre portuaire, l’amélioration des rendements avec la réduction des temps et coûts des escales, la diminution des impacts sur l’environnement et la mise en place de la digitalisation des opérations », indique l’étude. L’année 2024 a été une période de transition, marquant la fin de ce plan et le début d'un nouveau pour 2024-2028. Ce nouveau plan, adopté au cours de l'été, prévoit un budget de 70 millions d'euros pour les investissements sur cinq ans, similaire aux 68 millions investis dans le précédent plan.
Et le GPM a bien l’intention de continuer sur sa lancée. Ainsi, il prévoit l'agrandissement du quai 3 pour répondre à la demande croissante du trafic roulier. La surface arrière va doubler pour atteindre 2 hectares, permettant d'augmenter les capacités pour le trafic roulier et conteneurisé. « De plus, le déplacement des conduites pour les vracs liquides permet de gagner aussi de l’espace. Celui-ci sera aussi alloué aux conteneurs », précise le rapport. Au total, le Grand Port Maritime de Guyane pourra accueillir 130 000 EVP, offrant des réserves de capacité suffisantes pour soutenir la croissance des trafics jusqu'en 2040.
Enfin, le GPM de la Guyane veut s'engager dans la transition écologique, en ligne avec la stratégie nationale de verdissement. En 2023, il a modernisé son éclairage avec des ampoules LED (ampoules à efficacité énergétique et de longue durée, ndlr) et installé des panneaux photovoltaïques. Des études sont également en cours pour améliorer l'efficacité énergétique du nouveau bâtiment du GPM. Par ailleurs, ce dernier « souhaite y développer des activités en lien avec l’écologie, à l’image d’un projet de récupération et de méthanisation des sargasses. Ces algues présentes en quantité peuvent faire l’objet de valorisation, permettant de créer de l’énergie mais aussi de servir comme amendement des sols », observe le rapport.
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PM