Comme dans plusieurs circonscriptions hexagonales, le second tour en Outre-mer se jouera aussi entre la confédération présidentielle d’Emmanuel Macron et l’union des gauches de Jean-Luc Mélenchon, dans 9 des 27 circonscriptions ultramarines. Ce dimanche a aussi été marqué par une abstention record.
Ce week-end, les territoires de Saint-Pierre et Miquelon, de Guyane, des Antilles, de Wallis et Futuna, de Nouvelle-Calédonie, de La Réunion et Mayotte ont été appelés aux urnes. La Polynésie, du fait de son éclatement, a voté une semaine en avance. Le premier des enseignements : la mobilisation poursuit sa tendance à la baisse, partout.
À Saint-Pierre et Miquelon, la participation perd cinq points entre 2017 et 2022, en Martinique, elle est d’à peine 22% contre 26% en 2017. En Nouvelle-Calédonie, les électeurs se sont également moins mobilisés qu’en 2017. Même à Wallis et Futuna, la participation perd du terrain bien qu’elle reste très haute : 78,22% en 2022 contre 81,27% en 2017. Cette mobilisation à la baisse s’est aussi observée le samedi 4 juin en Polynésie.
Au fil des scrutins, l’intérêt à s’exprimer dans les urnes poursuit ainsi son effritement. Pourtant, de nombreux ingrédients étaient réunis pour susciter l’envie chez les électeurs : une union à gauche, une majorité en difficulté dans les sondages, une droite recomposée et en Outre-mer, des thèmes plutôt engageants comme le pouvoir d’achat, la cherté de la vie, les inégalités, l’avenir institutionnel et statutaire, la citoyenneté, …
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Quelles qu’en soient les raisons de ce recul de la mobilisation, les urnes ont de même parlé. Et à l’instar de l’Hexagone, ce sont des duels entre la confédération Ensemble ! d’Emmanuel Macron contre la gauche NUPES de Jean-Luc Mélenchon qui se dessinent pour le second tour dans 9 circonscriptions, parfois à distance, parfois plus directement. C’est le cas par exemple de la deuxième circonscription de Guyane, où Lénaïck Adam, député LREM sortant, affrontera Davy Rimane, soutenu par la France Insoumise. Un match retour pour ses deux adversaires qui se sont déjà confrontés en 2017.
À La Réunion, la candidate soutenue par la NUPES Karine Le Bon, proche d’Huguette Bello, affrontera avec une large avance la candidate soutenue par Ensemble !, Audrey Fontaine, dans la 2ème circonscription. Là aussi, match retour pour les deux candidates qui ont déjà croisé le fer en 2021. En Guadeloupe, la secrétaire d’État à la Mer Justine Bénin, investie Ensemble !, sera au second tour face au maire socialiste de Saint-Anne, Christian Baptiste, investi par la NUPES dans la 2ème circonscription. Dans la 4ème, Elie Califer, socialiste soutenu par la NUPES, est arrivé devant l’ancienne ministre sarkozyste Marie-Luce Penchard, soutenue par Renaissance (ex-LREM).
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Plus à distance, en Nouvelle-Calédonie, les candidats Ensemble ! se retrouvent au second tour face aux candidats du FLNKS unitaire et élargi, front indépendantiste auquel Jean-Luc Mélenchon n’a jamais caché son soutien. Pour rappel, en Polynésie aussi, le second tour se joue sur un duel à distance entre Ensemble ! et la NUPES.
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Mais malgré l’installation du match entre la confédération d’Emmanuel Macron et la gauche unie, à la fois au niveau national mais aussi en Outre-mer, certains territoires et certaines circonscriptions gardent leurs singularités, comme Saint-Pierre et Miquelon, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, Mayotte, Wallis et Futuna, la 1ère circonscription de Guyane ou encore, les 1ère et 3ème circonscription de Guadeloupe.
Le second tour est encore plus singulier en Martinique puisqu’il se joue à 100% à gauche, selon la grille de lecture politique hexagonale. Ici, les rares électeurs qui se sont mobilisés ont donné la part belle aux partis locaux Peyi-A, Gran Samblé, PPM (proche socialiste) et le MIM (indépendantiste), et aucun candidat investi par un parti national n’a franchi l’étape du premier tour. Mais avant même le second tour, la NUPES pourra déjà compter sur quatre parlementaires martiniquais dans ses rangs. Second tour à gauche à La Réunion aussi, dans les 5ème et 6èmecirconscriptions. Sur l’île, qui compte le plus d’électeurs et de circonscriptions, la gauche est d’ailleurs passée en force dimanche, confirmant les bons scores de Jean-Luc Mélenchon à la Présidentielle.
À l’extrême opposé, le Rassemblement national en Outre-mer n’a pas réussi à transformer les bons scores de Marine Le Pen en potentiels sièges à l’Assemblée nationale. En effet, malgré une progression incontestable, à La Réunion par exemple, aucun candidat portant l’étiquette RN n’est parvenu à se hisser au second tour, hormis dans la 3èmecirconscription de Guadeloupe, où Rody Tolassy est arrivé devant le député sortant Max Mathiasin.
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Sans prendre en compte les reports de voix, ni la potentielle et espérée mobilisation entre les deux tours et les possibles surprises dans certains territoires, sur les 27 députés ultramarins, près de la moitié est bien placée pour siéger dans les rangs de la gauche, et un peu moins dans les rangs de la confédération présidentielle, plus en difficulté. D’autres candidats, sans étiquette au niveau national, se positionneront une fois le second tour passé, très probablement vers les groupes les mieux placés ou les plus offrants. Rendez-vous ce dimanche.
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