Le Grand Port Maritime de la Guyane, 23e port français en termes de tonnage, joue un rôle clé dans le transport maritime de marchandises. Autour de ce port, 67 entreprises forment un complexe industrialo-portuaire qui emploie 1 180 personnes, soit 2% de l'emploi salarié en 2021, d’après une étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Les activités maritimes représentent 36% des emplois. Ces entreprises génèrent 105,3 millions d'euros de valeur ajoutée, dont 65% proviennent du secteur non maritime. Enfin, la consommation des salariés et de leurs familles crée indirectement 750 emplois supplémentaires.
Le Grand Port Maritime (GPM) de la Guyane, 23e port français en tonnage, est un acteur stratégique pour l'économie de la région. Il gère les ports de Pariacabo à Kourou et Dégrad-des-Cannes à Rémire-Montjoly. Presque toutes les importations et exportations de la Guyane (99%) passent par ce port. Entre 2011 et 2021, le trafic maritime a augmenté de 35%, en parallèle avec une hausse de 21% de la population guyanaise. « Le complexe industrialo-portuaire (CIP) associe un cluster maritime et portuaire, qui comprend les activités directement liées aux activités opérationnelles du port, et un cluster industriel, défini comme les industries et les services dédiés présents sur le port ou à proximité immédiate, et qui tirent avantage de cette implantation », relève l’Insee.
En 2021, le CIP de la Guyane a généré 1180 emplois répartis dans 67 entreprises, dont 23 sont liées aux activités maritimes et portuaires. « Les activités maritimes et portuaires regroupent le transport par voie d’eau, les opérations portuaires telles que la manutention, les activités administratives (gestion du port, douanes, sécurité maritime…) ainsi que les activités logistiques et les opérations d’entretien et de maintenance des installations », souligne l’Insee. Contrairement à d'autres ports français, le port de Guyane ne possède pas d'unités de pêche ou d'usines de transformation. Le Port de pêche du Larivot, à Matoury, gère ce secteur, tandis qu'un point de débarquement artisanal existe à Dégrad-des-Cannes.
« Environ un tiers des salariés du CIP (36%) travaillent dans des activités maritimes et portuaires, cœur de métier d’un port, soit 430 emplois en équivalent temps plein. La « manutention portuaire » (170 salariés) et « l’organisation des transports » (140 salariés) sont les secteurs les plus importants », ajoute l’étude. Le secteur public et assimilé représente 7,6% des emplois du CIP, soit 90 salariés. Ces employés, incluant les douaniers, agents de la Direction de la mer, services vétérinaires et phytosanitaires, ainsi que le personnel du Grand Port Maritime de la Guyane, sont responsables de l'organisation, du contrôle des opérations et de la gestion des installations portuaires.
L'activité du port va au-delà des services aux navires et à la manutention des marchandises. Plusieurs activités « non maritimes » dépendent du port pour leur développement, notamment grâce à l'importation de matières premières et l'exportation de marchandises. Ces entreprises incluent le transport terrestre, le commerce de gros, le stockage, la gestion des déchets, ainsi que des services aux entreprises (sièges sociaux, études techniques), et des activités industrielles. « Les activités non maritimes emploient 750 salariés soit 64% de l’emploi du CIP. Ces activités regroupent à parts égales en termes d’emploi le commerce et service aux industries (entreposage, déchet, assainissement), l’industrie et le transport terrestre avec 250 emplois chacunes », détaille l’Insee.
« Le développement des activités non maritimes dynamise le développement du grand port maritime et inversement. En 2021, le CIP génère 2% de l’emploi total de la région (57 900 emplois salariés équivalent temps plein) et crée 2,3% du Produit intérieur Brut (PIB) guyanais. Avec 105,3 millions d’euros, il génère également 3,9% de la richesse dégagée du secteur marchand de la Guyane (2,7 milliards d’euros) », note aussi l’étude. Les entreprises des activités maritimes représentent 35% de la richesse du complexe industrialo-portuaire, soit 36,9 millions d'euros, dont 20,3 millions proviennent de la manutention portuaire. Les activités non maritimes génèrent 65% de la richesse du CIP, soit 68,4 millions d'euros, avec une contribution notable de l'industrie qui en représente 27% (28,3 millions d'euros).
Les salariés du CIP sont majoritairement répartis entre Cayenne (30,6%), Rémire-Montjoly (22,6%) et Matoury (21%), avec une présence moindre dans les communes proches du port. L'influence du Grand Port Maritime de la Guyane dépasse ces localités, générant des emplois indirects via des sous-traitants et commandes d'autres entreprises. De plus, les revenus des salariés du CIP stimulent la consommation locale, créant environ 750 emplois supplémentaires sur l'ensemble du territoire.
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PM