L’Hexagone est, de ce mercredi à vendredi, le théâtre principal des célébrations des 80 ans du Débarquement. Vétérans américains, canadiens, anglais et français convergent vers Paris et la Normandie pour des cérémonies en présence des présidents Emmanuel Macron et Joe Biden, ou encore du roi Charles III.
Des dissidents des Antilles-Guyane au Bataillon du Pacifique, en passant par les résistants de La Réunion, plusieurs milliers d’Ultramarins ont, lors de la Seconde Guerre mondial, rejoint les forces de la France libre, combattants aux côtés des soldats des anciennes colonies, des Alliés et des Résistants français, pour œuvrer à la Libération de la France. Et parmi les grandes dates, celle du 6 juin commémore le débarquement en Normandie, en 1944, moment clé du basculement de la grande guerre en faveur des Alliés.
Parmi les Ultramarins engagés sur les plages normandes en juin 1944, le Guadeloupéen Guy Cornély et le Calédonien Jean Pinelli ont intégré le commando Kieffer. Le premier est né le 2 septembre 1921 à Pointe-à-Pitre, et est décédé le 26 avril 2005 aux Abymes. Il avait notamment pour mission de saborder les outils de navigation allemands pour servir de barrage et alimenter l'offensive.
De retour sur son archipel natal, Guy Cornely devint parasitologue à l'Institut Pasteur de Pointe-à-Pitre. Dans les années 1950, il développe un traitement pour lutter contre la filariose lymphatique dans la région pointoise et contribue à enrayer la bilharziose en Guadeloupe.
Né en 1914 à Nouméa, Jean Pinelli, est professeur de culture physique quand il s'engage dans la France Libre en août 1940. Il est volontaire pour aider Kieffer à monter son commando et le 6 Juin 1944, prend part au débarquement sur la plage de Colleville-sur-Orne, où il est blessé et évacué. Jean Pinelli est décédé le 19 juillet 1993 à Brighton, en Angleterre.
En Polynésie, une dizaine de volontaires tahitiens deviennent en 1943 parachutistes du Free French Squadron des Special Air Services (SAS) britanniques. Leur entraînement en Angleterre, aux côtés de 300 Français, durera plus d’un an, un entraînement rigoureux qui en fait des combattants redoutés.
Ils seront parachutés, la nuit qui précède le Débarquement, puis à plusieurs reprises sur la Bretagne. Ils participent ainsi à des opérations de sabotage des voies de communication, et enseignent le maniement des armes aux maquisards. Autre combattant ultramarin des SAS, Henri Brown, natif de Maré en Nouvelle-Calédonie, qui s’engagea dans les Forces aériennes de la France libre et sera parachuté le 9 juin 1944.
Si le débarquement de Normandie marque un tournant majeur, il n’est toutefois pas synonyme de reddition et les combats se poursuivront encore plusieurs mois après juin 1944. Les Ultramarins seront encore nombreux à débarquer dans l’Hexagone, notamment dans le sud, et participent à des terrains d’affrontement de la Méditerranée au nord-est de la France. Les survivants rejoindront finalement leurs territoires respectifs à partir de 1946.
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