Aérien : Les Guyanais pourront désormais choisir entre deux compagnies aériennes pour les lignes intérieures

Aérien : Les Guyanais pourront désormais choisir entre deux compagnies aériennes pour les lignes intérieures

Les déplacements aériens sur les lignes intérieures en Guyane vont connaître un changement significatif. Les usagers pourront désormais choisir entre deux compagnies : Guyane Express Fly et Van Air, une entreprise d’origine tchèque. Focus avec l’interview de Clément Pellistrandi, représentant de Van Air par nos partenaires de Radio Péyi.

Initialement réunies au sein d’un consortium formé à la suite de la liquidation d’Air Guyane, les deux compagnies opèrent désormais de manière concurrentielle. Il sera donc possible, dans les jours à venir, de réserver des billets à destination de Maripasoula, Grand-Santi, Saül, Camopi et Saint-Laurent soit via le site airguyane.fr (Guyane Express Fly), soit via vanair.net (Van Air). La Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) soutient cette nouvelle organisation qui, selon elle, renforcera la desserte « au bénéfice des citoyens ».

Présent actuellement en Guyane, Clément Pellistrandi, représentant de Van Air, affirme la volonté de la compagnie de s’ancrer dans la durée : « Ils ont fait un choix d'autonomie, ce que l'on peut comprendre tout à fait. (…) Le marché à l'époque était en sous capacité, donc on voit ça d'un bon œil, nous, on a 3 avions pour l'instant. Donc si Guyane Express Fly est capable d'amener plus d'avions, c'est plus de sièges pour les Guyanais. Nous, ça ne fait pas peur. On a des modèles économiques qui sont différents en termes aussi d'externalisation ou d'internalisation, ça, c'est une stratégie propre à chaque compagnie. Nous, on voit ça d’un bon œil parce qu'on pense que ça va dans le sens du service public pour l'intérêt des Guyanais. Et au-delà de ça, pour nous, Van Air, c'est une motivation supplémentaire pour développer du service. (…) Demain, il y a une compagnie en face de nous, quelle qu'elle soit, peu importe. On est obligé de délivrer un bon service, de fidéliser la clientèle. On le voit bien, si on prend un exemple sur le transatlantique, le fait que les Caraïbes soient en concurrence avec Air France, ça se passe très bien et ça tire vers le haut les 2 compagnies. Donc moi je pense que c'est une excellente nouvelle, la CTG a eu bien raison de faire ce schéma ».

Pour le représentant, cette nouvelle configuration devrait permettre une meilleure disponibilité des vols : « On le voit bien et je pense que les Guyanais en ont fait l'expérience amère depuis plusieurs années, c'est que réserver les sièges c'était toujours compliqué. Il fallait s'y prendre extrêmement longtemps à l'avance, 15 jours, 3 semaines avant un vol il n'y a pas de siège disponible. Donc le fait d'avoir 2 compagnies, d'avoir plus d'avions qui volent, forcément il va y avoir des sièges en plus, plus facilement de la disponibilité, donc je pense que pour les Guyanais c'est une excellente nouvelle. Pour l'instant, nous, on va remplir le cahier des charges édité par la CTG sans se soucier de ce que font les autres. Je pense que la stratégie de la CTG, c’est assez intelligent, c'est de voir comment le marché va se comporter avec 2 opérateurs ».

Clément Pellistrandi évoque également les ambitions de développement de Van Air en Guyane et dans la région : « Le territoire a des gros besoins de déplacement, donc déjà, c'est développer par exemple l'offre de vol à la demande, ça peut être par exemple l'hôpital, l'ARS, le rectorat, le parc amazonien qui peuvent avoir des besoins spécifiques pour un vol, donc développer cette activité de service. Bien évidemment, et ça, on en parle beaucoup avec le côté du tourisme, une fois qu'on est à Cayenne, vous êtes un peu dans une île, vous ne pouvez pas circuler en dehors des liaisons sur Fort-de-France et Pointe-à-Pitre et une fois par semaine sur Fortaleza. Nous, l'objectif, c'est de pouvoir ouvrir d'autres destinations. On pense notamment à Macapa, on pense à Paramaribo… Nous, l'objectif, bien évidemment, c'est de faire le servir le désenclavement du territoire, mais aussi de créer du développement économique. Quand vous développez des routes sur le Brésil, vous pouvez éventuellement amener des passagers vers la Guyane ou inversement, vous pouvez proposer à des touristes qui viennent d'Europe de partir au Brésil, mais d'abord de faire une escale en Guyane et pourquoi pas visiter l'intérieur de la Guyane. Donc, il y a toute cette stratégie-là qu'on doit mettre en place parce que moi, je pense que le grand défaut d'Air Guyane à l'époque c'est de s'être limité aux obligations de service public. Or on est convaincu que la Guyane a un potentiel absolument formidable, le territoire est magnifique, ça c'est notre objectif, c'est de développer cette activité-là ».

En plus du transport de passagers, Van Air prévoit d'assurer du fret aérien. La compagnie estime pouvoir transporter entre 40 000 et 50 000 passagers par an avec sa flotte actuelle. 

Damien Chaillot