80 ans du Débarquement : Les parachutistes polynésiens honorés pour leur rôle dans la Libération

80 ans du Débarquement : Les parachutistes polynésiens honorés pour leur rôle dans la Libération

Ce 5 juin 2024, le Président de la République honorera la mémoire des parachutistes français des forces spéciales britanniques, engagés dans les combats de la Libération. Parmi eux, dix volontaires tahitiens, qui tous ont survécu à la Seconde Guerre mondiale. Deux des petits-enfants d’Albert Matahiapo Colombani, natif de Huahine, seront en France pour y assister. Un sujet de notre partenaire Radio 1 Tahiti.

Si le public polynésien connaît mieux aujourd’hui, grâce notamment au travail de Jean-Christophe Shigetomi, l’histoire du Bataillon du Pacifique, celle des dix volontaires tahitiens, parachutistes du Free French Squadron des Special Air Services (SAS) britanniques, est moins connue. Demain, lors des commémorations du 80e anniversaire du débarquement allié en France, Emmanuel Macron réserve un hommage particulier à ces hommes, et deux petits-enfants d’Albert Matahiapo Colombani seront sur place, à Plumelec dans le Morbihan.

Après le ralliement de Tahiti à la France Libre, 10 Tahitiens dont le plus jeune a 19 ans s’engagent en 1943 dans les commandos parachutistes anglais, les SAS (Special Air Services). Il s’agit d’Albert Matahiapo Colombani, de Huahine, et de son frère Étienne, de Mahahe Orairai de Bora Bora, de Tehaamoana Tohiaumoeoa Moeva, Kiipuhia Putahioa Puma, tous deux des Marquises, de Pita Tihoni de Teahupoo, Teo Teavaearai de Taravao, de Manarii Fateata de Papeno’o, d’Ernest Tetuaea Marama et de Punua Teai.

Leur entraînement en Angleterre, aux côtés de 300 Français, durera plus d’un an, un entraînement rigoureux qui en fait des combattants redoutés. Ils seront parachutés, la nuit qui précède le Débarquement, puis à plusieurs reprises sur la Bretagne. Ils participent ainsi à des opérations de sabotage des voies de communication, et enseignent le maniement des armes aux maquisards. Huit d’entre eux seront capturés et torturés par les Allemands, mais arrivent à s’échapper.

Albert Matahiapo Colombani et Manarii Fateata seront les seuls engagés dans la poursuite de la guerre, combattant dans la Loire, en Belgique et en Hollande. Mais les dix Polynésiens survivent à la guerre, et trois d’entre eux vont « rempiler » en Indochine, raconte Jean-Christophe Shigetomi. Un seul ne reverra pas son île : alors que le bateau qui le ramène est en vue des Marquises, Tehaamoana Tohiaumoeoa Moeva meurt d’une intoxication alimentaire. 

Radio 1 Tahiti