Hommage aux héros ultramarins : Des témoignages pour fédérer des histoires à une grande Histoire commune

©Musée de l'ordre de la Libération

Hommage aux héros ultramarins : Des témoignages pour fédérer des histoires à une grande Histoire commune

Afin de célébrer les mémoires des héros ultramarins et leur accorder toute la lumière qu'ils méritent, Outremers360 a décidé, sous l'égide du Ministère des Outre-mer, de réaliser une série de portraits hommage des combattants ultramarins de la seconde guerre mondiale. Des témoignages de famille de ces héros ultramarins seront diffusés jusqu'au 14 juillet 2021. Façon d'intégrer ces histoires à une grande histoire commune.

L'histoire est souvent considérée comme un compte-rendu partiel et parcellaire. Ainsi,  les héros ultramarins ont souvent été les parents pauvres de cette histoire, quand ils n'ont pas été effacés carrément des tablettes du récit national. Pourtant, ils  ont lutté de bien des manières lors de la seconde guerre mondiale. C'est un peu pour rétablir des vérités historiques et s'approprier cette histoire collective à laquelle les héros ultramarins ont participé et grandement contribué à façonner que la rédaction d'Outremers360 a décidé de lancer une série de portraits hommage des combattants ultramarins de la seconde guerre mondiale.

Prenant au mot le président de la République, Emmanuel Macron qui appelait récemment à "mettre en valeur les héros de couleur", Outremers360 va présenter, tous les jours jusqu'au 14 juillet, comme un compte à rebours, des témoignages de famille et de proches amis de tous horizons des outre-mer afin de célébrer les mémoires des héros ultramarins et mettre en lumière leurs engagements. Chaque témoignage sera présenté comme une page d'histoire que l'on tourne à laquelle chaque héros ultramarin aura participé.

Eclairer l'avenir par le passé

Il s'agit d'éclairer l'avenir par le passé. Qui se souvient en effet que des foyers de résistance  face à la barbarie du nazisme et du fascisme ont essaimé dans les outre-mer pendant la seconde guerre mondiale ? Qui se rappelle des "Bataillons de guitaristes" surnom délivré aux combattants kanaks et maoris car chantant et dansant aux sons des guitares tout au long de la traversée qui les menait à la guerre ?  Qui a encore en mémoire qu'à Saint-Pierre-et Miquelon, la population votait en décembre 1941 le ralliement à la France libre ? Qui a entendu, de nos jours, parler de ces fameux "Dissidents" Antillo-guyanais ? Ces jeunes guadeloupéens, martiniquais, guyanais qui, au péril de leur vie, choisissaient de rejoindre par la Dominique,  Sainte-Lucie ou le Surinam, les forces françaises libres, ayant été sensibles à l'appel du 18 juin 1940 lancé par le général De Gaulle.

©Musée de l'ordre de la Libération

Tous ces héros ultramarins ordinaires n'ont pas hésité, en dépit du climat européen glacial, de l'inexistence d'une fraternité d'armes avec les autres soldats métropolitains, des préjugés racistes subis, de servir de chair à canon, à l'instar des tirailleurs sénégalais, pour l'avènement de la liberté. A la fin de la guerre, l'histoire les aura oubliés rendant les mots d'Elie Wiesel "le bourreau passe toujours deux fois, la deuxième fois fois, c'est par l'oubli" criant de vérité.

Un outil pédagogique

Lutter contre ces oublis et cette indifférence, réhabiliter ces héros ordinaires, les restaurer dans leur dignité et les inscrire dans la grande histoire, c'est dans cet esprit   que Outremers360 part à la rencontre des descendants de ces combattants de la liberté  en leur faisant raconter les histoires de leurs proches, les conditions de vie de ces derniers, leurs rôles et leurs souvenirs de la guerre. Ces témoignages seront complétés par des interventions de spécialistes du sujet (historiens, professeurs, archivistes...) à même d'expliquer les enjeux de cette guerre dans le contexte de ces différents territoires.

Ces histoires dans l'Histoire méritent aujourd'hui qu'on leur accorde toute la place qui leur est due dans des contextes qu'il convient d'expliquer et de mettre en perspective. Cet appel à témoignage sera porté dans les écoles des territoires afin d'y associer l'Education nationale qui peut faire de ces portraits un outil pédagogique. Car s'appuyer sur la nouvelle génération, cette force d'ensemencement, c'est s'assurer que ces histoires s'imprègnent dans la mémoire collective.

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