Même si l’inflation a légèrement diminué en Polynésie, les flux commerciaux et de pêche du Port autonome de Papeete ont baissé pour atteindre 1,4 million de tonnes en 2023, soit un recul de 5,3%. Les trafics des hydrocarbures, des conteneurs, des marchandises en provenance de l’international et des vracs solides ont sensiblement chuté. Seule note positive, le nombre de croisiéristes a enregistré une hausse de 36%.
En décembre 2023, l’inflation en Polynésie s’est réduite pour se limiter à 0,6 points. Cela est dû notamment à la diminution des cours mondiaux des produits de base, en particulier des hydrocarbures. « Des signaux au vert pour l’économie générale de l’archipel qui ne se sont pas traduits dans les chiffres provisoires du Port autonome de Papeete. Effectivement, en 2023, les trafics provisoires publiés par l’autorité portuaire laissent apparaître une baisse de 5,3%, flux commerciaux et de pêche compris, à 1,416 Mt », constate le bilan des sites Ports et Corridors et Mer et Marine, consacrés à la logistique portuaire et l’actualité maritime.
« À prendre uniquement les flux commerciaux, qui représentent l’essentiel des volumes, le trafic 2023 du Port autonome de Papeete s’est élevé à 1,406 Mt, en recul de 5,5% », ajoute le texte. Le port polynésien a retrouvé en 2023 les niveaux de trafic commercial de 2019, après une forte augmentation en 2022, effaçant ainsi les effets de la baisse liée à la pandémie. Ce trafic se répartit entre les flux internationaux (67% des volumes) et le cabotage, incluant Moorea (33%). Toutefois, Les marchandises en provenance de l’international ont pesé 945 605 tonnes. Un chiffre en baisse de 7,2%.
En 2023, le trafic des hydrocarbures a diminué de 7,9% pour atteindre 408 760 tonnes. Cette baisse concerne l'essence, le gazole (en raison de la réduction de la consommation des ménages) et le kérosène (dû à moins d'escales d'avions). « Cette contraction par rapport à 2022 place malgré tout ce trafic à des niveaux supérieurs aux années 2019 à 2021. Par conséquent, il démontre le retour du tourisme dans l’archipel », note le rapport.
Le trafic de conteneurs au port de Papeete a diminué de 3,5% en nombre et de 6% en tonnage en 2023, atteignant 81 803 EVP (abréviation française pour équivalent vingt pieds. C'est l'unité de mesure pour exprimer une capacité de transport en multiple du volume standard occupé par un conteneur 20 pieds (6 mètres), ndlr). Toutefois, les conteneurs pleins ont augmenté, tandis que la baisse est due à une diminution des conteneurs vides, avec une perte de plus de 3000 unités. Parmi les 41 301 EVP pleins déchargés, 3293 contenaient des produits de première nécessité. « D’une année sur l’autre, ce trafic a perdu 5%. Enfin, les chiffres provisoires indiquent que le nombre moyen d’EVP déchargés par escale s’est établi à 266 EVP, soit une baisse de 14% par rapport à 2022 », relève l’étude.
Concernant le trafic des vracs solides, qui a pesé 97 941 tonnes en 2023, il a diminué de 9%, par rapport à l’année précédente. Cela représente la seconde baisse consécutive depuis 2021. « Parallèlement au trafic international, le cabotage représente 22% des volumes de Papeete. Réalisé au port d’Uturoa, il a atteint 313 349 t en 2023, en recul de 2%. Les marchandises diverses ont baissé de 2% à 61 852 tonnes. Quant aux hydrocarbures, ils ont augmenté de 4% », précise le texte. Par ailleurs, « le tonnage de marchandises s’est contracté de 1% à 147 856 tonnes ».
« Enfin, la croisière représente une composante importante du port tahitien. En 2023, les chiffres provisoires du port montrent une croissance de 20% du nombre de visites de navires de croisière avec 194 escales », indique le rapport. Cependant, la durée moyenne de séjour par escale au port de Papeete a diminué de 15%, passant de 2 jours à 1,6 jour. Mais le nombre de passagers a augmenté de 36%, atteignant 100 000, un record dans l'histoire des croisières à Papeete.
À lire aussi : DOSSIER 1/5. Ports ultramarins : Poumons économiques des territoires d’Outre-mer
DOSSIER 2/5. Ports ultramarins : Des territoires dépendants des importations
DOSSIER 3/5. Ports ultramarins : Des exportations toujours insuffisantes
DOSSIER 5/5. Ports ultramarins : Une transition écologique nécessaire
PM
