Dans le cadre de l'évènement «Le Spatial pour les Outre-mer » ce jeudi 27 avril à l'Aquarium de Paris, le programme du CNES «ConnectbyCnes » et Outremer Network ont signé une convention de partenariat pour renforcer le développement économique de ces territoires en utilisant le spatial.
Au cours de cet évènement, les principaux décideurs et acteurs de l’économie et de l’innovation des territoires ultramarins et de nombreuses entreprises innovantes du secteur spatial ont échangé sur les apports et le potentiel d’innovation de ce domaine pour répondre aux enjeux des territoires d’outre-mer. Philippe Baptiste, président du Cnes a insisté sur la forte relation entre les territoires ultramarins et le Cnes. «Entre les Outre-mer et le Cnes, il y a une histoire très forte. Nous avons ce grand besoin des outre-mer : outre la base de lancement implantée en Guyane mais cela est vrai pour tous les réseaux d'antenne qui sont déployés à travers tous les Outre-mer aujourd'hui. Le spatial est aussi au service des Outre-mer. Ce sont des territoires particulièrement exposés aux catastrophes naturelles (typhons, érosions du trait de côte). Dans ce champ, le spatial est absolument fondamental sur ces questions d'observation des terres et du climat. Le spatial permet de répondre aussi aux enjeux de connectivité. Nous sommes dans une ère du spatial qui est une ère nouvelle car nous retrouvons tous les acteurs du spatial présents (les agences, les très grandes entreprises- Ariane Group, Airbus,Thalès- qui sont de grands champions du spatial) mais c'est un moment où nous avons de nouveaux entrepreneurs, de nouveaux acteurs et entreprises qui arrivent dans le champ du spatial. Ces nouveaux acteurs s'intéressent au spatial et utilisent le spatial pour développer de nouveaux outils. Cela est intéressant pour le développement économique des Outre-mer».
Dans ce contexte, le Cnes par le biais de son programme Connect by Cnes entend diversifier cette relation. «Notre engagement est d'ouvrir nos équipes, nos réseaux en utilisant Connect by Cnes pour connecter les futurs entrepreneurs aux spécialistes du spatial et leur permettre de développer demain leur entreprise, de nouvelles solutions mais aussi être des acteurs économiques du spatial dans les territoires ultramarins. Cette convention montre le vrai intérêt réciproque que nous avons aujourd'hui, qui montre que l'histoire entre les Outre-mer et le spatial est déjà longue mais qui connaîtra un avenir très riche»,a affirmé Philippe Baptiste en amont de la signature de cette convention.
Développé il y a cinq ans, Connect by Cnes souhaite déployer une stratégie spécifique, visant à transformer ces défis en opportunités dans l’ensemble de leurs régions (Pacifique Sud, Océan Indien, Caraïbes, plateau des Guyanes...). «Connect by CNES et Outremer Network s'unissent pour répondre spécifiquement aux besoins et aux défis sociétaux comme économiques dans différents secteurs d'activités, notamment en réponse aux défis climatiques. Nous nous associons pour pouvoir répondre pragmatiquement et efficacement. En Nouvelle- Calédonie par exemple, il y a l'objectif d'être présent sur place en partenariat avec les écosystèmes locaux, porteurs tels que les technopoles en Nouvelle-Calédonie,en Polynésie mais aussi à Wallis-et-Futuna pour créer une mutualisation des besoins auxquels le spatial peut répondre via le programme Connect by Cnes dans le Pacifique, de même dans l'Océan Indien ou dans la Caraïbe. Nous sommes déjà présents en Guyane avec Guyane Connect », indique Thomas Fouchet, Directeur de NewSpace au Cnes.
De son côté, le président d'Outremer Network Daniel Hierso souligne que cette convention ouvre de nouveaux horizons pour les entreprises ultramarines et d'offrir de nouvelles ressources à ces dernières. « L'idée est de pouvoir bénéficier de leur expertise technique et d'aller voir nos startups partout en Outre-mer, sur le volet technique et le volet des AMI (appels sur les manifestations d'intérêts dans le cadre de France 2030 mais aussi sur certaines structures de financements. L'idée est d'avoir une idée de réponse de financement et technique sur des startups qui vont avoir besoin d'utiliser des données spatiales pour tout type d'activités (agritech, la santé, la supply chain, les smart cities). Connect by Cnes est un dispositif national très connu. Il est connu dans certaines régions ou territoires d'Outre-mer, un peu moins pour d'autres. Nous les avons récemment mis en connexion avec la Guadeloupe la semaine dernière avec une délégation qui s'est déplacée en Guadeloupe. Notre objectif est de connecter les meilleurs écosystèmes sans aucun problèmes pour avancer et aller vite».
Lire aussi : Guyane : Le CNES et l’INSEE font le point sur la place du spatial dans l’économie guyanaise
La signature de cette convention s'est poursuivie avec deux tables rondes. La première portait sur les opportunités induites par le spatial pour soutenir le développement économique et durable des Outre-mers dans leur région. Au cours de son intervention, Vaimu’a Muliava, membre du gouvernement de Nouvelle-Calédonie chargé du développement de l’innovation technologique, présent par visioconférence, a souligné que « le spatial aide à imaginer des stratégies éclairées et structurantes pour le territoire».
Sandra Casanova, conseillère en charge des stratégies logistiques du territoire de la politique de la recherche et de l'innovation à la Collectivité territoriale de la Martinique a indiqué que «le champ spatial peut contribuer à renforcer la résilience du territoire martiniquais mais permettre davantage d'interconnexions avec la Grande Caraïbe».
La seconde table ronde sur la manière dont les entreprises ultramarines utilisent ce potentiel pour se développer à l’international où six startups des territoires ultramarins engagées à l’international ont pu présenter leurs solutions basées sur le spatial.
