Ce vendredi 17 février 2023, le Centre National d’Études Spatiales (CNES) et l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) ont tenu une conférence de presse visant à présenter la part du spatial dans l’économie territoriale. Malgré une activité en relative baisse, suite au retrait des lanceurs Soyouz notamment, l’apport du centre spatial dans l’économie locale reste important.
Une activité spatiale en baisse, mais un impact toujours fort sur l’économie locale et le PIB du territoire. Pour exemple, en 2019, année sur laquelle s’est focalisée l’enquête de l’INSEE, elle représentait 528 millions d’euros, soit 12,6 % de la valeur ajoutée de l’économie Guyanaise.
Pour cette même année, le secteur est porteur de 1.672 emplois directs, 4.500 emplois indirects, soit une part d’un sixième des emplois privés du territoire.
Des emplois dont la réduction à plusieurs fois été évoquée ces derniers mois avec le ralentissement de l’activité, une donnée précisée à l’occasion de la conférence de presse a 200 emplois, mais au sujet desquels Marie-Anne Clair, Directrice du Centre Spatial Guyanais (CSG) au micro de nos confrères de Guyane la 1ère, s’est montrée rassurante : « Ce ne sont pas 200 licenciements, absolument pas. Il y a des gens qui vont partir à la retraite, des gens qui ont d’autres projets, des gens qui vont repartir en métropole et qui ne sont pas licenciées. Ces gens-là ont souvent des maisons mères où on va leur proposer d’autres activités, ici ou ailleurs, il y a aussi des Guyanais intéressés pour aller travailler en métropole pendant un certain temps. Donc sur ces 200 diminutions d’effectif, je ne saurais absolument pas vous dire s’il y aura des licenciements ».
Mais la conférence de presse fut également l’occasion de revenir sur certaines critiques concernant les avantages fiscaux supposés du CSG, notamment concernant la taxe de l’octroi de mer. Sur ce sujet, la directrice du CSG se montre catégorique. Rappelant que 20 % de l’octroi de mer perçu en Guyane vient du spatial, l’exonération de taxe appliquée aux satellites transportés par les mers respecte les règles : « Ce n'est pas par dérogation, ce n’est pas par exception, c’est la règle. Ces satellites n’ont pas vocation à rester en Guyane puisqu’on les envoie dans l’espace, donc on paye l’octroi de mer sur les produits qui ont comme destination finale la Guyane. Là, ce n'est pas le cas, ils sont exportés en quelque sorte dans l’espace, donc on ne paye pas l’octroi de mer et ça, c’est normal ».
Sur la fiscalité, le rappel a été fait que, chaque année, ce sont 124 millions d’euros de recettes fiscales qui sont générées par l’activité spatiale, dont 2 millions d’euros de taxe foncière, payés par le CNES.
Damien CHAILLOT