Un an après sa prise de fonctions, le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, Alcide Ponga, a présenté un bilan des actions menées en 2025 et les perspectives envisagées pour 2026. Cet exercice intervient dans un contexte économique et social contraint, marqué par des restrictions budgétaires, des pertes d’emplois et des inquiétudes concernant le pouvoir d’achat et la sécurité.
Selon le gouvernement, l’année écoulée a été consacrée à la protection des populations, au maintien des services essentiels et à la préparation de l’avenir. Alcide Ponga a souligné la nécessité de poursuivre les efforts engagés afin de répondre aux préoccupations quotidiennes des Calédoniens : « la situation est complexe, mais il ne faut pas lâcher, il faut continuer le travail amorcé depuis le début de l’année. Les Calédoniens sont capables de se relever ».
Transport : réorganisation du transport aérien domestique
Parmi les mesures mises en avant figure le transfert des opérations d’Aircal de l’aérodrome de Magenta vers l’aéroport international de La Tontouta. Cette décision vise à assurer la continuité des dessertes aériennes, notamment vers les îles, et s’inscrit dans une stratégie de restructuration du transport aérien domestique.
Le gouvernement évoque un objectif d’assainissement financier, d’amélioration de l’efficacité opérationnelle et de développement de partenariats régionaux, en particulier avec le Vanuatu, afin de générer de nouvelles sources d’activité.
Sécurité civile : réorganisation des secours
En matière de protection des populations, une réorganisation de la direction de la Sécurité civile et de la gestion des risques (DSCGR) a été engagée. Celle-ci repose sur la création de deux pôles distincts, l’un opérationnel et l’autre administratif et logistique, afin d’améliorer la coordination et les délais d’intervention.
La nomination d’un directeur et de directeurs adjoints vise à stabiliser une direction ayant connu des tensions internes. Cette réforme doit se poursuivre en 2026, avec pour objectif de renforcer la capacité de réponse aux situations d’urgence, telles que les incendies, les inondations ou d’autres événements majeurs.
Économie et emploi : le nickel au centre des préoccupations
Le secteur du nickel, pilier de l’économie calédonienne, a été fortement impacté par des tensions sur les marchés internationaux. Le gouvernement souligne l’incertitude persistante, notamment liée à l’évolution de la production en Indonésie, et la nécessité d’anticiper les évolutions à moyen terme.
« Le marché du nickel est en grande difficulté, mais on attend des éclaircissements d’ici un an ou deux avec la situation de l’Indonésie. Nous devons donc nous préparer et réfléchir de manière concertée aux stratégies à mettre en place pour être prêts » a déclaré Alcide Ponga.
Dans ce contexte, la Conférence des présidents consacrée au nickel a été relancée afin de reconstruire une stratégie concertée associant les provinces et les acteurs institutionnels. L’objectif affiché est de replacer l’emploi, les conditions de vie et l’avenir des jeunes au cœur des décisions publiques.
Coopération régionale : diversification des partenariats
Le président du gouvernement a également mis en avant plusieurs déplacements dans la région Pacifique, destinés à développer des projets d’investissement et des partenariats dans des domaines tels que le transport, la santé, la culture et la formation. Le gouvernement considère l’intégration régionale comme un levier potentiel pour l’emploi, l’attractivité du territoire et le pouvoir d’achat.
Selon Alcide Ponga, cette volonté d’intégration régionale représente une « opportunité de développement et d’apprentissage avec nos voisins océaniens. Il faut s’entraider et s’accompagner, mais aussi être en mesure de développer des relations économiques. C’est aussi une façon de se décentrer ».
Finances publiques : économies et réforme administrative
Sur le plan budgétaire, la dissolution de l’association Maison de la Nouvelle-Calédonie a été décidée. Selon le gouvernement, cette mesure permettrait de réaliser environ 300 millions de francs CFP (environ 2,5 millions d’euros) d’économies par an, tout en préparant un dispositif jugé plus adapté aux exigences européennes et internationales.
Enfin, les travaux liés au Plan d’évolution de l’administration (PEA) se sont poursuivis en 2025. Un cadre général de réforme, élaboré de manière transversale avec les services, les établissements publics et les partenaires sociaux, doit être validé en séance de gouvernement. Les premières mises en œuvre opérationnelles sont prévues à partir de 2026.
À travers ce bilan, l’exécutif entend afficher une continuité de l’action publique, dans un contexte présenté comme contraint, en mettant l’accent sur la stabilisation des services essentiels et la préparation des évolutions à venir.























