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Aussi mince que des spaghettis et plus court qu’un crayon, une nouvelle espèce de serpent a été découverte en Martinique au cours du mois de novembre dernier. Ce reptile obtient ainsi le titre du serpent le plus petit du monde.

C’est un spécimen dont la taille ne dépasse pas 10 cm. Portant le nom scientifique de Tetracheilostoma  nov, cette espèce appelée « serpent de fil » obtient le titre du serpent le plus petit du monde. « Il est si petit et fin qu’il pourrait ramper à travers un crayon si la mine est enlevée » expliquent les scientifiques, Maël Dewynter et Blair Hedges. « Le serpent de fil » a été découvert par ce groupe d’experts qui effectuait une étude sur  les espèces endémiques de la Martinique et des îles environnantes de la Caraïbe. Ils sont convaincus que la créature peut être située seulement sur l’île de la Martinique.  Auparavant, le titre du serpent le plus du monde était détenu par un reptile appartenant à la famille des « Leptotyphlops carlae ». Il a été découvert en 2008 par la même équipe de scientifiques.

Les images de cette espèce ont été capturées par l’équipe de la Planet Earth II qui accompagnait  Maël Dewynter et Blair Hedges. Le serpent de fil de la Martinique passe beaucoup de son temps se cachant au-dessous de la terre du mal mais en dépit de sa taille, c’est lui-même un prédateur vorace. Facilement assez petit pour ramper dans des nids de fourmi ou de termite, il peut tirer à profit des nombreux oeufs et larves à trouver dans une colonie. Trouver le plus petit serpent du monde démontre la diversité remarquable des Caraïbes écologiquement délicates. Les scientifiques disent que les îles accueillent souvent des créatures de taille impaire parce qu’elles sont généralement habitées par un ensemble d’espèces moins diverses que les continents. Donc, les bêtes des îles et les insectes se développent souvent ou se rétrécissent pour remplir des rôles écologiques qui autrement seraient remplis par des espèces entièrement différentes.

This exclusive clip reveals for the first time the world’s smallest known snake https://t.co/b8luL4Vywh #PlanetEarth2 pic.twitter.com/ytatnOQt3N

— BBC Earth (@BBCEarth) 6 novembre 2016

 La Martinique, une ancienne île aux serpents 

La présence de serpents en Martinique n’est pas anodine.  Christophe Colomb décrit en effet la Martinique, lors de sa découverte de l’île en 1502, comme envahie d’une épaisse végétation, peuplée d’indiens hostiles et infestée de serpents ! L’île y a abrité plusieurs espèces endémiques qui ont disparu ou en voie d’extinction. La Martinique a d’ailleurs quatre serpents,  sur ses armoiries.

Les serpents sont les trigonocéphales appelés aussi fer de lance,  un serpent dangereux que les autorités locales sont  amenés à tuer puis incinérer.  Ce dernier figure sur le drapeau emblématique de l’ile depuis 1766. Ce serait les Caraïbes qui auraient introduit ce serpent dans les deux îles afin d’exterminer les Arawaks.

L’animal était redouté notamment des coupeurs de canne, lorsque l’on lit les mémoires du père Labat. Le développement de la culture de la canne et la chasse menée par les colons ont progressivement réduit le nombre de spécimens. Au XXème sicèle la traque a même été soutenue par les pouvoirs publics qui proposaient une prime pour chaque capture mort ou vif.  Aujourd’hui l’espèce est en danger d’extinction et bien rares sont les iliens qui ont pu en observer. On en rapporte parfois la présence dans les espaces les plus sauvages et à proximité des rivières essentiellement sur les communes de Rivière Pilote, du Gros Morne, du Morne Rouge, de Grand Rivière …

Outre le trigonocéphale, la Martinique abrite ou abritait la couresse, une couleuvre inoffensive, qui semblerait avoir disparu de la Martinique. Il est dit qu’il en resterait quelques-uns sur le Rocher du Diamant, mais depuis les années soixante il semblerait que personne n’en ait vu.

Par ailleurs, il existe en Martinique le « sténostome à deux raies » (Leptotyphlops bilineatus, famille des Leptotyphlopidae) est un minuscule serpent de 10 à 15 cm environ et d’à peine 5 mm de large, aveugle et endémique des Petites Antilles (Martinique, Sainte-Lucie, Barbade).