Membre du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, chargé entre autres du tourisme, de la culture et des sports, Mickaël Forrest était en mission à Paris du 28 février au 6 mars. Il est revenu sur cette mission, avec la rédaction d’Outremers360, portée essentiellement la promotion de la destination, la culture et le sport.
En tant que membre du gouvernement chargé du Tourisme, Mickaël Forrest préside l’agence territoriale de promotion touristique, plus précisément Nouvelle-Calédonie Tourisme. En la matière, l’archipel a un potentiel indéniable dans unerégion monopolisée par Fidji, la Polynésie ou les îles Cook. Et au lendemain de la crise sanitaire, Mickaël Forrest s’est donné pour mission de « mettre en œuvre la stratégie de relance » calédonienne.
Une relance qui « s’articule autour de trois aires : remobiliser les acteurs locaux, reconstruire la destination et reconquérir les marchés », explique Mickaël Forrest, qui souhaite s’appuyer sur les chiffres « encourageants » pour poursuivre le développement touristique calédonien. En effet, 24 600 touristes ont visité l’archipel au 3ème trimestre 2022, soit 68% du niveau avant covid, grâce notamment au retour des touristes néo-zélandais.
L’Hexagone reste le premier marché émetteur, devant l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Wallis et Futuna et la Polynésie, bien que ces deux destinations soient davantage concernées par des déplacements affinitaires, familiaux et professionnels. Quoi qu’il y soit, Mickaël Forrest note les « leviers positifs pour continuer à développer » la destination, qui peut s’adosser sur son authenticité, ses paysages variés, sa culture et son identité, sa biodiversité ou encore sa gastronomie.
C’est d’ailleurs sur cette dernière que la Nouvelle-Calédonie a misé lors du Salon international de l’Agriculture, la semaine dernière à Paris. Province Sud, province des Îles, Nouvelle-Calédonie Tourisme : les acteurs institutionnels se sont mis au diapason pour offrir aux visiteurs un stand très remarqué lors de cette édition, entre ses dégustations, les produits locaux, bruts ou transformés, les animations. « Le salon a été une véritable fenêtre pour nous » assure Mickaël Forrest.
Vendredi dernier, le membre du gouvernement a organisé une séquence avec les différents tours opérateurs partenaires de la destination, « autour de la rencontre humaine, culinaire, culturelle ». « Ça nous a permis de valoriser notre site à travers un autre de mes portefeuilles, la culture » en « soutenant la venue de l'artiste Gulaan, de renommée régionale et internationale », ajoute-t-il.
Mais pour promouvoir la destination, encore faut-il proposer aux potentiels touristes une offre aérienne attractive, accessible et variée. Jusqu’à juillet 2022, les passagers hexagonaux devaient se rendre au Japon pour ensuite embarquer sur un vol Aircalin vers la Nouvelle-Calédonie. Une route rallongée avec la guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie. Depuis, la compagnie calédonienne a ouvert ses vols directs vers Singapour, et la cité-État est devenue une nouvelle option pour les passagers européens.
Lire aussi : Desserte aérienne : Aircalin vise les 7 vols par semaine vers Singapour
Dans ce cadre, Mickaël Forrest a été reçu par le vice-président de Singapore Airlines « pour pouvoir échanger sur différents types de partenariat possibles que nous allons signer prochainement » explique-t-il. « D'ailleurs, nous sommes assez présents sur Singapour autour de différents événements et activités, aussi bien avec des autorités singapouriennes qu'avec des partenaires locaux », a-t-il ajouté.
Autre compagnie aérienne rencontrée : French bee, et son PDG Marc Rochet. Pour l’heure, rien de très précis sur les suites de cette rencontre : « L'idée c'est de pouvoir poser un cadre d'échanges, de discussions, de consultation pour regarder comment, selon nos intérêts communs, on peut rebondir ensemble sur une trajectoire commune », explique Mickaël Forrest. La compagnie low-cost long-courrier, filiale avec Air Caraïbes du groupe Dubreuil, est une spécialiste de La Réunion, de l’Amérique du Nord et de la Polynésie française.
Mais son dirigeant avait déjà, par le passé, évoqué les difficultés d’une route à l’Ouest de l’Europe, vers le continent asiatique. L’opportunité pourrait davantage prendre la forme d’un partenariat entre Aircalin et French bee, via la Polynésie, pour ainsi proposer la destination San Francisco, comme la compagnie calédonienne le fait avec Los Angeles et Air Tahiti Nui. « Les discussions se feront dans un second temps avec les différents conseils d'administration pour regarder comment on peut s'engager ensemble ».
Outre la promotion touristique, il s’agissait pour Mickaël Forrest de promouvoir aussi la culture, son autre portefeuille. Il a notamment « concrétisé des discussions engagées avec le président du Quai Branly (Emmanuel Kasarhérou) depuis plusieurs mois à travers la signature d'une déclaration d'intention qui va nous aider pour l'inauguration l'an prochain du « MUZ », Musée de la Nouvelle-Calédonie ».
Lire aussi : L’emblématique Musée de Nouvelle-Calédonie, futur « Muz », se dévoile au Centre culturel Tjibaou
Parmi les plus anciens musées du Pacifique, qui accueille une « réserve inestimable » d’œuvres d’art de Nouvelle-Calédonie, de Mélanésie et du Pacifique, cette déclaration d’intention permettra plus précisément de favoriser la montée en compétences des agents du Service des musées du patrimoine du gouvernement, avec un accueil sur Paris pour des formations. Il s’agira aussi de valoriser des expositions, des réserves, des objets, mais aussi de nouveaux modules de vulgarisation, ou encore, consolider d'autres dynamiques avec les pays d'Asie ou d’Afrique.
Côté sports, Mickaël Forrest s’est d’une part, entretenu avec la ministre Amélie Oudéa-Castera. Là aussi, rien de très précis, si ce n’est de poser des « perspectives sur la table ». Des perspectives liées naturellement aux JO de Paris 2024. « Charge à nous maintenant de créer les conditions pour organiser quelque chose » avec « l'ensemble des acteurs du mouvement sportif, que ce soit les jeunes acteurs, les joueurs, les éducateurs, mais aussi les encadrants bénévoles ».
Mickaël Forrest a aussi rencontré Philippe Bana, président de la Fédération française de Handball (FFH), ici pour « passer à une étape supérieure » dans le partenariat avec la Nouvelle-Calédonie. « Nous avons signé une déclaration commune il y a quelques mois sur Nouméa, pour mieux valoriser le travail et la politique que l'on mène au niveau local », explique Mickaël Forrest qui cite notamment « le pôle féminin calédonien qui a pu emmener plusieurs joueuses dans les différentes sélections nationales ».
« L'idée, c'était de pouvoir s'appuyer sur le fonctionnement et les compétences de la Maison du Handball, basée sur Créteil. Regarder encore une fois ce qui se fait. Nous avons la particularité que le sport et la jeunesse, la culture, sont des compétences croisées qui sont aussi bien gérées par les communes que par les provinces, mais aussi par le gouvernement », explique-t-il. En d’autres termes, une infrastructure telle que la Maison du Handball, par exemple, peut aider à mutualiser les moyens, les compétences, les actions en faveur de la discipline.
« J'ai demandé aux services de pouvoir inscrire des crédits pour pouvoir faire un schéma directeur des infrastructures sportives et culturelles en Nouvelle-Calédonie, parce qu’il n'y a pas de texte de référence qui existe » poursuit le ministre. « Depuis 30 ans, les communes et les provinces font des choses, investissent. Mais il n'y a pas de cadre où chacun peut avoir une meilleure coordination en termes de fonctionnement, d'investissement et aussi de pouvoir », estime Mickaël Forrest qui souhaite saisir les Jeux du Pacifique sud et plus tard les JO de 2024 pour concrétiser cette mutualisation des moyens, en commençant toujours par le Handball.
Enfin, côté tennis, le membre du gouvernement a été reçu par la Fédération nationale pour « consolider les liens » et « regarder (…) comment on peut continuer à consolider notre relation de travail, que ce soit dans l'accompagnement à la rénovation d'infrastructure (…) mais aussi sur les différentes initiatives que nous avons prises pour accompagner quelques jeunes qui sont actuellement sur le territoire français mais aussi aux États-Unis dans des cursus de sport études de tennis ».
« Donc les bases sont posées », conclut le membre du gouvernement calédonien. « Maintenant, il faut travailler le contenu » avant « le débat sur le budget ». Peu d’inquiétudes à ce sujet pour Mickaël Forrest, tant qu’il « met en œuvre la déclaration de politique générale du président du gouvernement, Louis Mapou ».