Les six projets escomptés lors du tout premier Oceania Geospatial Symposium (OGS) ont bien été concrétisés, et une déclaration commune baptisée « Constellation Statement » a également été signée, témoignant de la réussite du premier rendez-vous du genre, mettant les données géospatiales au cœur des politiques publiques.
Mission accomplie. Aux commandes de ce premier OGS, qui s'est déroulé du 28 novembre au 4 décembre, les trois territoires ultramarins du Pacifique tirent un bilan satisfaisant de cette première édition. L'événement, qui rassemblait à Nouméa une quinzaine d'États et territoires de la région ainsi que des institutionnels, des chercheurs, scientifiques, étudiants ou encore entreprises, avait pour but de placer la donnée géospatiale au cœur des politiques et surtout, de fixer six projets sur trois thématiques à répartir entre États et territoires présents.
Ainsi, sur la connaissance du territoire, le premier projet retenu est la définition d’une typologie commune et le second concerne le suivi des environnements littoraux. Pour les ressources en eau, il s'agira d'une part de l'identification de « best practices » des outils géospatiaux (SIG et observation de la Terre) et d'autre part, de la définition d’indicateurs communs pour le suivi des ressources. Enfin, sur les zones humides, les projets retenus sont le suivi cartographique à l'échelle régionale et le renforcement des capacités intrinsèques en observation de la Terre.
Preuve de l’engouement des participants et de la ferme volonté de collaborations à tous niveaux pour renforcement des capacités de la région en matière de géospatial, les gouvernements calédoniens et polynésiens, le territoire de Wallis et Futuna, la Communauté du Pacifique sud et le Pacific Geospatial & Surveying Council (PGSC) ont signé le « Constellation Statement », en présence d’entités clés que sont le Programme Régional Océanien pour l’Environnement (PROE), le Group on Earth Observations (GEO), l’infrastructure de recherche Data Terra, le CNES, le Pacific Island Universities and Research Network (PIURN), l’Open Source Geospatial Foundation (OSGeo) ou encore le gouvernement australien via Geoscience Australia.
« Ce « Constellation statement » est un accomplissement particulièrement important, à la fois pour la région, mais également et surtout pour les 3 territoires français de la région, qui prennent alors les devants au niveau régional sur un secteur particulièrement important : le géospatial et, par extension, la donnée » confie Jean Massenet, représentant de l'ART GeoDEV NC et artisan de l'événement avec Vaimu'a Muliava, membre du gouvernement calédonien. « Cela va permettre notamment d’appuyer concrètement la pleine collaboration des territoires français du Pacifique en la matière et, via notamment, la structuration concrète d’une communauté géospatiale régionale avec un leadership in fine français ».
Pour les prochaines étapes, il s'agira d'établir une feuille de route commune entre la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie et Wallis et Futuna, puis la faire valider par le Forum des îles du Pacifique, avec un soutien politique, de participer à la prochaine interministérielle du GEO en 2023 pour présenter ce mouvement régional et représenter à la fois « l'Océanie et la France océanienne », et organiser une nouvelle édition de l'OGS en 2024, soit à Nouméa ou à Tahiti. « On pourrait penser que la géospatiale est bien éloignée de nos préoccupations quotidiennes, et pourtant c'est l'un des enjeux du monde de demain. Les étoiles sont à nouveau un guide pour notre avenir » a estimé le ministre polynésien Heremoana Maamaatuaiahutapu.
En attendant, « le rapprochement de la Nouvelle-Calédonie, de la Polynésie et de Wallis et Futuna en matière de géospatial apparaît effectif, avec notamment un possible projet d’entité commune pour adresser des besoins similaires et mutualiser certaines ressources », confie encore Jean Massenet. « Surtout, c’est un vrai exemple pour la métropole et les PTOM de comment la France peut savoir rayonner non pas depuis l’hexagone, mais plus intelligemment et subtilement, en se basant sur la vraie valeur ajoutée de ses territoires d’Outre-mer ». Une « vraie réussite » donc, et « avec de grandes ambitions pour la suite ».
« Les thématiques qui ont été abordées lors de l’OGS sont partagées par l'ensemble des pays du monde », a indiqué Vaimu’a Muliava, membre du gouvernement calédonien. « Cette donnée peut nous aider à prendre des décisions éclairées ». Durant l'événement, la Nouvelle-Calédonie a notamment signé une convention avec le CNES pour « aider les collectivités de la Nouvelle-Calédonie à formuler et à structurer leurs besoins en matière de données géospatiales. L’idée est de nous accompagner dans la formulation et la rationalisation de la commande publique », a précisé Vaimu’a Muliava.
Lire aussi :