Interrogée par le député de Nouvelle-Calédonie Philippe Dunoyer (Renaissance), la Première ministre a assuré ce mardi à l’Assemblée nationale que le projet d’accord politique qui doit être conclu d’ici la fin 2023 « s'inscrira dans la continuité » des accords de Matignon et Nouméa.
« Un accord permettra d'offrir des perspectives à l'ensemble des Calédoniens et je pense en particulier à la jeunesse calédonienne » a déclaré Élisabeth Borne ce mardi au palais Bourbon. L’accord qui doit être conclu entre l’État et les partenaires politiques calédoniens d’ici la fin 2023 « doit permettre de régler des questions aussi importantes que la citoyenneté calédonienne, le dégel du corps électoral, l'autodétermination, le statut et les institutions » a-t-elle ajouté.
« S'il doit fixer des bases nouvelles, le futur accord s'inscrira dans la continuité » des accords de Matignon (1988) et de Nouméa (1998), « des acquis historiques ». « Ces accords ont été rendus possibles par la volonté commune de bâtir un avenir dans la paix civile et par le rôle impartial joué par l'État. Les mêmes conditions peuvent et doivent être réunies aujourd'hui », a-t-elle insisté.
La cheffe du gouvernement a aussi salué le parti Calédonie ensemble, dont le député Philippe Dunoyer est membre, qui a pris localement l’initiative « d’engager depuis quelques semaines un dialogue entre formations politiques calédoniennes ». Dialogue auquel ont participé l’ensemble des groupes politiques du Congrès calédonien, dont l’UC-FLNKS et Nationalistes, alors que le parti UC a décidé de ne pas participer aux réunions de travail sur le projet d’accord, rejetant ce dernier.
Conformément à la position politique de Calédonie ensemble, Philippe Dunoyer a appelé l’État à chercher le « consensus », « le seul chemin qui vaille, même s’il est escarpé ». « L’ère des actes unilatéraux est derrière nous. Les statuts imposés dans les années 80, de gauche comme de droite, nous ont menés au chaos ». Gérald Darmanin et Bruno Le Maire sont attendus en Nouvelle-Calédonie à la fin du mois, le premier pour poursuivre le dialogue politique autour de ce nouvel accord, le second pour évoquer les difficultés de la filière nickel.