Le ministre de l’Économie et des Finances et le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer sont attendus sur l’archipel calédonien les 24 et 25 novembre. Le premier pour évoquer le nickel, le second pour poursuivre les discussions sur l’avenir institutionnel.
Prévu en octobre, la visite a finalement été repoussée à fin novembre. Une annonce qui avait été faite par le chef de l’État le 20 octobre, alors qu’il recevait une soixantaine d’élus ultramarins l’Élysée. Sur place, si leur programme n’est pas encore connu, Bruno Le Maire sera davantage mobilisé sur la question du nickel, tandis que Gérald Darmanin, naturellement, viendra poursuivre les discussions sur l’avenir institutionnel.
Sur la problématique du nickel, le gouvernement calédonien a, à la demande de Paris, fait voter deux « lois du pays » visant à instaurer une fiscalité sur l'activité minière, malgré les inquiétudes quant à la filière du nickel en pleine restructuration en raison de son manque de rentabilité. Vendredi dernier, le Syndicat des Industries de la Mine (SIM) avait demandé un moratoire réglementaire et fiscal d’urgence après l’adoption de ces deux textes, l’un portant sur la redevance minière, l’autre sur la taxe d’exportation.
Un contexte politique local qui s’ajoute aux difficultés des trois usines : SLN, Prony Resources et Koniambo. Fin septembre, l’entreprise minière anglo-suisse Glencore, actionnaire de Koniambo Nickel (KNS) à hauteur de 49%, « a annoncé son intention de cesser de financer les opérations de l’usine du Nord à la fin du mois de février 2024 si aucune nouvelle solution de financement n’était identifiée ».
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Du côté de la SLN, la maison-mère Eramet a annoncé jeudi « ne plus octroyer de nouveau financements à sa filiale calédonienne ». Vraisemblablement, le temps des échanges au sein du Groupe de Travail Nickel, qui réunit l’ensemble des parties prenantes du secteur dont la SLN, visant à rendre la production de nickel viable. « Dans ce contexte, Eramet contribue à la recherche de solution, tout en gardant le cap de sa stratégie globale » a affirmé le groupe.
Pour le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, il s’agira de poursuivre le dialogue politique avec les partenaires indépendantistes et non indépendantistes, là aussi, dans un contexte particulier. En septembre, la Première ministre avait convié les délégations politiques calédoniennes à Paris, rendez-vous durant lequel Gérald Darmanin leur avait remis un projet d’accord, base de travail pour les indépendantistes et non indépendantistes.
Et si Paris avait eu bon espoir de réengager les discussions en trilatérale, c’était sans compter sur l’Union calédonienne, composante du FLNKS, qui a rejeté le texte et décidé de ne plus participer aux discussions sur cette base, du moins avant son congrès qui aura lieu du 9 au 12 novembre. De son côté, l’autre principale composante du FLNKS, le Palika, a décidé de poursuivre le dialogue avec les non indépendantistes, tout en rejetant également le texte transmis par Beauvau.