Mayotte : Plus de 50 000 tonnes de déchets récoltées par le SIDEVAM après le passage du cyclone Chido

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Mayotte : Plus de 50 000 tonnes de déchets récoltées par le SIDEVAM après le passage du cyclone Chido

Sept mois après le passage du cyclone Chido, les efforts de nettoyage et de traitement des déchets se poursuivent à Mayotte. Le SIDEVAM, en charge de la gestion des déchets sur l’île, a déjà collecté plus de 50 000 tonnes, dans un contexte marqué par des contraintes logistiques et financières. Précisions avec notre partenaire Mayotte Hebdo.


« Les premiers jours ont été particulièrement difficiles. Les routes étaient bloquées, ce qui a empêché nos équipes de se rendre sur le terrain et a fortement perturbé les collectes habituelles », se remémore Chanoor Cassam, directeur général des services du syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (SIDEVAM 976). Sept mois après le passage du cyclone Chido, plusieurs zones tampons persistent. plus de 50 000 tonnes de déchets ont été collectées, alors que la capacité de traitement quotidienne est de 450 tonnes. Le SIDEVAM 976 fait face à un défi de taille, aussi bien logistique que budgétaire.

Pour faire face à l’afflux massif de déchets, une soixantaine de zones tampons ont été mises en place. Situées à distance des habitations, elles permettent de regrouper temporairement les déchets avant leur traitement. Certaines d’entre elles sont encore visibles, notamment à Coconi en face de la poste de Coconi, même si le site emblématique reste celui de la rocade de Mtsapéré.

« Ces sites ont été pensés pour éviter que les déchets les plus polluants – et souvent les plus odorants – ne s’accumulent dans des zones sensibles ou naturelles», ajoute le directeur général des services du SIDEVAM 976.

Des moyens limités mais un travail en réseau

Le Syndicat dispose de moyens techniques restreints. Certains équipements, comme les camions ou les broyeurs, ne sont pas toujours adaptés à la nature des déchets à traiter, notamment les troncs d’arbre ou les matériaux issus de la reconstruction. «Nous travaillons en coordination avec les services de l’État, les communes et la sécurité civile. Cette coopération permet de maintenir une dynamique de collecte malgré les contraintes », précise Chanoor Cassam.

Une situation budgétaire sous pression

À cela s’ajoute un contexte budgétaire tendu. Faute de moyens supplémentaires immédiats, les capacités d’intervention sont limitées. La prochaine enveloppe budgétaire, financée par les intercommunalités, est attendue à l’automne, après le vote de la loi de finances.

Chaque année, le SIDEVAM traite environ 70 000 tonnes de déchets. En 2025, ce volume a déjà été atteint à plus de 75 %, en grande partie à cause des déchets liés à la reconstruction : bois, plaques, tôles, isolants…

Lors de sa visite à Mayotte, le Premier ministre François Bayrou avait annoncé des mesures de gestion des déchets sur trois mois. Un vœux pieux. Si des avancées ont été réalisées, la situation montre que la remise en route complète du système prendra encore du temps.

Par Mayotte Hebdo