Depuis 2017 et dans le cadre des référendums, la communauté scientifique universitaire contribue à la réflexion sur l’avenir institutionnel calédonien. Dans ce cadre, l’Université de la Nouvelle-Calédonie (UNC) vient de décrocher un financement de 450 000 euros de l’Agence nationale de la recherche pour participer au projet international « Inclusive Peace ». En parallèle de ce projet, 3 chercheurs internationaux spécialisés dans les conflits mondiaux et les processus de paix sont actuellement sur le territoire.
Un financement de près de 54 millions FCFP (450 000 euros) a été accordé à l’UNC dans le cadre du projet de recherche international sur les processus de paix inclusive, « Inclusive Peace ». À l’occasion du lancement de ce projet de recherche, trois chercheurs internationaux, le Professeur Neophytos Loizides, Université de Kent, venu de Grande-Bretagne, la Professeure Allison Mc Culloch, de la Brandon University au Canada, et le Professeur Yuji Uesugi, du Waseda University au Japon, sont en Nouvelle-Calédonie du 20 au 25 février 2023, et participeront notamment à une conférence publique, donnée en anglais, ce jeudi 23 février dans les locaux de l’Université.
Ce nouveau projet de recherche international pour le laboratoire de recherches juridique et économique de l’Université de la Nouvelle-Calédonie, intitulé « Inclusive Peace », est porté localement par le professeur de droit public Mathias Chauchat. Les enseignants-chercheurs Nadège Meyer, Léa Havard, Samuel Gorohouna et le doctorant Anthony Tutugoro sont mobilisés dans le cadre de ce projet, qui associe globalement 20 partenaires universitaires et politiques financés par les agences de recherche canadienne (CRSH), française (ANR), japonaise (JSPS) et britannique (ESRC) dans le cadre d’un consortium Open Research Area, coordonné par le Professeur de sciences politiques Neophytos Loizides de l’Université de Kent au Royaume-Uni
Disposant d’un financement global de 1,4 million d’euros (170 millions FCFP), l’Université de la Nouvelle-Calédonie disposera au sein de ce budget de 53,7 millions CFP (450 000 euros), soit le budget de recherche le plus important obtenu en sciences sociales à l’UNC depuis sa création.
L’objectif : s’intéresser aux modalités de résolution de conflits dans les sociétés divisées, et plus particulièrement aux problématiques d’inclusion des citoyens dans les règlements de partage de pouvoir. Les règlements de paix négociés étant identifiés comme la pierre angulaire des relations internationales, du rétablissement de la paix et de la gouvernance démocratique, les médiateurs internationaux de conflits tiers recommandent fréquemment le partage du pouvoir entre des groupes ethniques aux aspirations opposées comme moyen de mettre fin aux guerres et de construire la paix.
S’appuyant sur des travaux déjà réalisés sur l’Irlande du Nord et l’Afrique du Sud, et de recherche en cours sur le Liban et la Bosnie-Herzégovine, il s’agira ici de travailler ces questions à partir des cas spécifiques que constituent Chypre, la Nouvelle-Calédonie et Mindanao aux Philippines. Le concept de paix inclusive consiste à impliquer les citoyens dans les règlements de partage du pouvoir.
Le projet de recherche sera conduit sur 3 ans et devra permettre des études et analyses de terrain dont les résultats seront présentés et discutés lors de trois conférences annuelles, dont l’une se tiendra à Nouméa. Il donnera lieu également à des publications scientifiques et à l’encadrement de thèses de doctorat. Après les séries de colloques et conférences organisés depuis 2017 dans le cadre des référendums, la communauté scientifique universitaire continue, au travers du projet « Inclusive Peace », de contribuer à la réflexion sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.
Damien Chaillot