Nouvelle-Calédonie : Louis Mapou demande un soutien financier de l'État pour assurer la « stabilité »

Le président indépendantiste du gouvernement collégial de Nouvelle-Calédonie est venu chercher à Paris un soutien supplémentaire de l'État en matières financière et technique pour assurer la « stabilité » de l'archipel dont les acteurs politiques sont en train de négocier un futur statut constitutionnel, a-t-il déclaré vendredi.

« Avec le gouvernement central et la Première ministre, j'ai surtout souhaité parler de la gestion des affaires de la Nouvelle-Calédonie, pour bien se démarquer de la question institutionnelle, et notamment pour insister sur l'objectif politique qu'on s'est fixé au gouvernement : la stabilité de la Nouvelle-Calédonie, dans laquelle nous jouons un grand rôle », a indiqué Louis Mapou à plusieurs journalistes à l'issue de dix jours de visites auprès du gouvernement et de la classe politique française.

« Cette stabilité est nécessaire parce qu'il est important que la phase des discussions ne soit pas impactée par les difficultés que nous pourrions avoir, dans le cadre de la gestion quotidienne des affaires de la Nouvelle-Calédonie (...) dans les deux années qui viennent. Dans ce contexte-là, nous avons besoin d'un soutien supplémentaire de l'État, en matière financière et technique », a-t-il expliqué en indiquant que « pour cette année, c'est de l'ordre de 110 millions d'euros ».

« J'ai reçu un accueil plutôt favorable du côté du gouvernement (...) Une volonté d'accompagner le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie dans cette phase 2023-2024 », avec en contrepartie une demande « que les efforts pour engager des réformes soient maintenus », a-t-il assuré. « J'ai demandé aussi, alors que nous sommes dans la phase finale du processus de l'accord de Nouméa, qu'on puisse bénéficier d'un certain nombre d'expertises nationales », en matière de droit civil et commercial calédonien, de stratégie pour la filière nickel mais aussi la remise à plat de l'ensemble du système électrique grâce au Comission de régulation de l'énergie, a-t-il ajouté.

Louis Mapou insiste pour dire qu'il vient « au nom du gouvernement collégial de la Nouvelle-Calédonie et de l'ensemble des élus du Congrès ». « Je ne suis pas mandaté par le mouvement indépendantiste ni par qui que ce soit (...) Nous avons besoin qu'en Nouvelle-Calédonie, dans ce contexte que j'ai évoqué, on continue à y entretenir une certaine sérénité ». L'État tente de réunir indépendantistes et non-indépendantistes pour négocier un futur statut pour ce territoire du Pacifique sud, après l'accord de Nouméa. « Une nouvelle phase importante et déterminante pour son avenir », a estimé le chef de gouvernement calédonien.

Outre Élisabeth Borne, Louis Mapou s’est aussi entretenu avec le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, le ministre chargé des Outre-mer, Jean-François Carenco, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna ou encore, le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti. « Notre région fait l’objet de beaucoup d’enjeux, de débats, de convoitises et notre territoire est pris dans ce tourbillon », explique Louis Mapou pour illustrer son entretien avec Catherine Colonna. Avec le garde des Sceaux, le président calédonien a évoqué « les conditions difficiles des prisons calédoniennes » et « la possibilité d’accroître les compétences et personnels calédoniens au sein de l’appareil judiciaire ». 

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« J’ai trouvé une volonté de la part du gouvernement central d’être aux côtés de la Nouvelle-Calédonie, qui elle doit continuer à faire des efforts » a insisté Louis Mapou, qui s’est aussi entretenu avec Gérard Larcher, président du Sénat, Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, avec plusieurs présidents de groupes parlementaires, avec la directrice générale des Outre-mer, Sophie Broccas, avec la présidente d’Eramet, Christel Bories, la présidente de la CRE, Emmanuelle Wargon, ou encore, avec le directeur général de la CDC Éric Lombard.