Nouvelle-Calédonie : Inauguration à Nouméa de la « Place de la paix » avec une statue de Lafleur et Tjibaou

©Facebook / Nouméa Ma Ville

Nouvelle-Calédonie : Inauguration à Nouméa de la « Place de la paix » avec une statue de Lafleur et Tjibaou

Une statue représentant la poignée de main entre l'anti-indépendantiste RPR Jacques Lafleur et l'indépendantiste Jean-Marie Tjibaou lors de la signature des accords de Matignon le 26 juin 1988, qui ramènent la paix en Nouvelle-Calédonie, a été inaugurée dimanche à Nouméa.

Emblématiques dans l'histoire contemporaine de la Nouvelle-Calédonie, les accords de Matignon, signés sous l'égide de Michel Rocard, alors Premier ministre, ont scellé la réconciliation entre loyalistes et indépendantistes après plusieurs années de violences meurtrières, dont la tragédie de la grotte d'Ouvéa fût le paroxysme, avec 21 morts, dont 19 militants Kanak et deux militaires.

La statue en bronze de 2,5 mètres des deux hommes, inaugurée en présence des responsables politiques et des coutumiers kanak, a été dévoilée au cœur du centre-ville de Nouméa, sur un site désormais baptisé « Place de la paix » ou « Koo Wee Joka », dans une langue kanak de la région. Cette initiative, qui a attiré plusieurs centaines de personnes, a été prise à l'origine par la veuve du leader kanak, Marie-Claude Tjibaou, la fille de Jacques Lafleur (décédé en 2010), Isabelle, et la maire de Nouméa, Sonia Lagarde.

Dans un discours mêlant émotion et message politique, Marie-Claude Tjibaou, dont le mari a été assassiné en 1989 par un indépendantiste radical, a souligné que « célébrer la paix aujourd'hui à l'ombre de ces deux grands hommes, c'est rappeler que la responsabilité est d'abord individuelle avant d'être collective ». « Tous deux n'étaient pas mandatés par leurs appareils politiques respectifs pour signer ces accords, ils ont donc pris la responsabilité en leur nom propre d'abord pour avancer sur ce chantier qu'était celui de faire la paix », a-t-elle déclaré.

Cette statue « va permettre à la jeunesse de ce pays de ne pas oublier l'histoire », a pour sa part insisté Isabelle Lafleur. « Ne jamais oublier qu'ici une guerre civile a eu lieu et que plus de 90 personnes sont mortes sur une population de 160 000 personnes », entre 1981 et 1988, a-t-elle rappelé.

Avec AFP.