Dans un courrier adressé aux élus calédoniens, le chef de l’État a demandé à ces derniers un accord global institutionnel pour la Nouvelle-Calédonie, faute de quoi, il réunirait le congrès pour entériner le dégel du corps électoral provincial avant la fin juin. Plus tôt ce matin, Emmanuel Macron a convoqué un conseil de sécurité et de défense à l’Élysée.
Le courrier a été envoyé après l’adoption à l’Assemblée nationale du projet de loi constitutionnel sur le dégel du corps électoral provincial calédonien, au cœur de toutes les tensions actuellement sur l’archipel. Un courrier ainsi que des invitations à Paris qui avaient déjà été annoncés par le gouvernement lors de l’examen du texte dans l’hémicycle.
Appelant à la « responsabilité », Emmanuel Macron somme les partenaires politiques calédoniens, indépendantistes et non indépendantistes, à « trouver un accord qui dépasse le seul dégel du corps électoral et tienne compte du chemin parcouru et des aspirations de chacun ». « En l'absence de cet accord, que je continue d'appeler de mes vœux, et qui est souhaitable à tous égards pour les Calédoniens, le Congrès se réunirait avant la fin juin », a-t-il ajouté.
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Dimanche, le chef de l’État avait déjà appelé à la reprise du dialogue entre Paris et les partenaires politiques indépendantistes et non indépendantistes, assurant qu’en cas d’adoption du texte, il ne convoquerai pas dans la foulée le congrès, qui réunit sénateurs et députés en vue de la modification de la constitution pour le dégel du corps électoral. A noter que le Congrès devait déjà se réunir entre fin juin et début juillet.
Dans son courrier, Emmanuel Macron a condamné le « caractère indigne et inacceptable » des violences qui secouent actuellement l’archipel, et notamment Nouméa et sa proche banlieue. Il invite également les partenaires politiques calédoniens à Paris en vue des négociations autour d’un accord global. « Dès à présent, (Gabriel Attal et Gérald Darmanin) se tiennent à votre disposition pour organiser votre venue à Paris et pour créer les conditions d'un dialogue qui engage les uns et les autres » a-t-il assuré.
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Si un accord est trouvé pour une révision constitutionnelle plus large, un « nouveau projet de loi constitutionnelle » sera déposé par le gouvernement, précise Emmanuel Macron. Les discussions pourront notamment porter sur l'organisation de l'autodétermination future et sur la répartition des compétences entre les provinces et le gouvernement de Nouvelle-Calédonie, précise nos partenaires des Nouvelles Calédoniennes.
En attendant, l’Élysée a annoncé ce mercredi matin qu’Emmanuel Macron convoque dans la matinée un conseil de défense et de sécurité nationale. Autour du chef de l'État : le Premier ministre Gabriel Attal, le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire, le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer Gérald Darmanin, le ministre des Armées Sébastien Lecornu, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, la ministre déléguée chargée des Outre-mer Marie Guévenoux (en visio depuis La Réunion) et le Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie Louis Le France, lui aussi en visio depuis Nouméa.
En parallèle, les élus de la droite calédonienne ont appelé à l’instauration de l’État d’urgence et à la mobilisation de l’Armée. Une demande relayée par la droite et l’extrême-droite de l’échiquier hexagonal.