L’ACCD’OM alerte de nouveau l'État sur les usurpations d'identités des élus ultramarins

L’ACCD’OM alerte de nouveau l'État sur les usurpations d'identités des élus ultramarins

Dans un courrier adressé au ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, l’ACCD’OM alerte une nouvelle fois l’État sur les usurpations d’identités dont sont particulièrement victimes les élus ultramarins sur les réseaux sociaux. L’ACCD’OM constate une recrudescence à sept mois des municipales et demande « des moyens de régulation pour protéger les élus locaux et les populations ».

Une problématique déjà avancée en 2024, alors que l’ACCD’OM rencontrait les services du CALAE, Centre d’analyse et de Lutte contre les Atteintes aux Élus. « Plus qu’en Hexagone, nos élus ultramarins, toutes strates de collectivités confondues, voient fleurir sur les réseaux sociaux des comptes usurpant leur identité (image, nom et fonction) » écrit l’ACCD’OM au ministre Bruno Retailleau.

« L’objectif pour les usurpateurs étant le plus souvent d’extorquer de l’argent à leurs interlocuteurs », ajoute le courrier. « Ces usurpations constituent une atteinte forte aux élus, qui en plus n’ont que très peu de marge de manœuvre pour lutter contre ces comptes face aux réseaux sociaux, avec lesquels il est très complexe de faire reconnaître l’usurpation. Très souvent nos élus ne parviennent pas à faire disparaître ces faux comptes et doivent compter sur la vigilance de leurs administrés ».

Récemment, l’intelligence artificielle a permis à des usurpateurs d’identité d’utiliser le visage et la voix, « deepfake », de l’ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira, promotrice improbable de bitcoin. L’ACCD’OM cite aussi dans son courrier les exemples du sénateur Victorin Lurel, du président de la Collectivité territoriale de Guyane Gabriel Serville, ou encore, du président du Département de La Réunion Cyrille Melchior, qui ont eux aussi fait les frais des usurpations d’identités au profit d’investissements et autres prêts douteux. Et les exemples sont encore très nombreux.

« A seulement sept mois des élections municipales, nous constatons une recrudescence de ces usurpations, avec par rapport à l’année dernière la nouveauté de l’utilisation de deep fakes », alerte l’ACCD’OM. Ces manipulations « constituent un risque fort de désengagement de la population, et de perte de confiance face à des élus de moins en moins motivés à assumer ces missions », estime encore l’association, inquiète de « la situation particulière de certains de nos territoires », notamment la Nouvelle-Calédonie. « Il s’agit d’une porte ouverte à la propagation de fake news et aux ingérences ».

« C’est pourquoi il me semble essentiel que l’État intervienne afin de trouver des moyens de régulation pour protéger ses élus locaux et nos populations » insiste l’ACCD’OM.