Poursuite de la visite officielle du ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, en Nouvelle-Calédonie. Ce jeudi, il était essentiellement question de sécurité avec notamment une séquence au commissariat central à Nouméa et la signature d'une convention de partenariat entre les polices nationale et municipale, avec la maire de la capitale calédonienne, Sonia Lagarde.
Cette convention, qui est en réalité un renouvellement, prend davantage en compte la nécessité de partenariat entre la police nationale et la police municipale de Nouméa. « Dans cette convention, il y a un caractère très spécifique, il y a des écrits, comme quoi on doit partager le travail sur les baies le week-end » explique la maire de Nouméa, qui fait référence aux lieux de sorties de Nouméa, qui se concentrent sur les baies (L'Anse Vata, Baie des Citrons,...) et qui sont le théâtre d'une importante alcoolisation des jeunes.
Si la maire reconnaît une « ville calme » en comparaison à d'autres zones urbaines ultramarines, elle évoque tout de même « ses problèmes de violences faites aux femmes, ses problèmes d'accidentologie, d'alcool ». « Le fait qu'elle (la convention, ndlr) soit partagée et signée par le procureur de la République, ça a aussi un sens. C'est la concrétisation d'un travail mené entre nos deux polices. et le travail se fait pratiquement toutes les semaines, entre la direction de la police municipale et la direction de la police nationale »,a ajouté Sonia Lagarde.
« Nous constatons au quotidien combien l'appui de la police municipale dans l'élucidation de nos enquêtes est important » abonde le procureur de la République, Yves Dupas. « Cette convention vient aussi corroborer un état d'esprit de collaboration étroite » qui existait déjà mais qui est aujourd'hui « formalisée, avec des engagements. C'est un élément clé dans le traitement judiciaire et dans la lutte contre la délinquance ».
Constatant une « impasse » sur un registre plus politique, la maire de Nouméa, qui fut une des soutiens d'Emmanuel Macron lors de la Présidentielle, a salué « l'écoute » et « l'humilité » du ministre. « Il cherche (...) à comprendre pour faire son analyse et essayer d'amener (…) tout le monde à la table des discussions » estime l'édile.
Toujours sur le volet de la sécurité, une association d'habitants du Mont-Dore, ville de la zone urbaine du Grand Nouméa, a pu échanger avec l'entourage du ministre, et lui présenter ses doléances. « Pendant près d’une heure, nous avons évoqué les conséquences concrètes des exactions de Saint-Louis et le traumatisme de nos populations qui empruntent la route de traversée de la tribu sur la RP1 » a expliqué l'association dans un communiqué.
Parmi ses demandes : une aide de l’État au financement d’une étude sur les conséquences et les impacts économiques, sociaux et immobiliers de cette situation, la création d’un comité de suivi comprenant l'État, la commune et la province Sud ou encore la réalisation d’une voie maritime de désenclavement. L'association, qui s'est dite satisfaite de l'échange, a décidé de lever une mobilisation prévue samedi devant la gendarmerie de la commune.
Après cette séquence sécurité à Nouméa, le ministre s'est rendu en province des Îles, plus précisément à Lifou pour rencontrer et échanger avec le président Jacques Lalié, membre de l'UC. Au programme des discussions : avenir institutionnel naturellement mais aussi financement des projets portés par cette province. Gérald Darmanin, faute de temps, n'a pas pu visiter la ferme photovoltaïque de l'île, qui apportera à celle-ci 75% d'énergies renouvelables.