Le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, a poursuivi son déplacement calédonien ce mercredi en province Nord, dirigée par l'indépendantiste Paul Néaoutyine. Au programme des échanges : pénurie des médecins et nickel.
Gérald Darmanin a officiellement rencontré Paul Néaoutyine, président de la province Nord, fondateur du Palika et figure de la lutte indépendantiste. Un tel rendez-vous à ce niveau n'avait pas eu lieu depuis des années. Le locataire de la place Beauvau a salué des « échanges francs et respectueux sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie et la nécessité de renouer le dialogue politique », après la rencontre avec le très discret président de la province.
Très vite, les échanges avec les élus de la province majoritairement indépendantistes se sont portés vers la santé et la pénurie de médecins à laquelle fait face aujourd'hui ce territoire calédonien moins densément peuplé que le sud. La 2ème vice-présidente de la province Nord, Valentine Eurisouké a notamment abordé « l'opportunité de faire évoluer un texte au Congrès de la Nouvelle-Calédonie sur le recrutement de médecins étrangers ».
Actuellement, la province a pu recruter des médecins. « La difficulté c'est qu'ils viennent exercer sur une durée très courte » a poursuivi Valentine Eurisouké. « Nous avons la compétence en matière de santé, l'État a la compétence en matière de l'enseignement supérieur et du recrutement des étrangers (…). Un travail pourrait être fait avec le Haut-commissariat (…) pour faire évoluer cette problématique ».
S'il n'a pas pu se rendre sur les mines de la SLN à Népoui, en raison du mauvais temps, Gérald Darmanin a tout de même évoqué la question du nickel et appelé à « un grand projet » pour les 10 à 30 prochaines années. « On doit savoir quel est le projet industriel derrière le nickel » a-t-il déclaré, alors qu'il installera mardi le groupe de travail sur le minerai, dans le cadre des travaux prévus pour définir l'avenir institutionnel de l'archipel.
Gérald Darmanin a assuré aux élus que « l'Etat est à leurs côtés pour travailler à ce projet » tout en les appelant à dépolitiser ce sujet, et aux actionnaires à « prendre leurs responsabilités ». « On a besoin d'eux pour pouvoir investir, en France, en Nouvelle-Calédonie, et pour faire la fierté de ces ressources naturelles qui n'appartiennent qu'aux Calédoniens mais qui aujourd'hui, peut-être, sont un peu mal exploitées », a conclu le ministre.
Dans la même journée, le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer a aussi déjeuné avec des jeunes de province Nord, et rencontré la Fédération des industries de Nouvelle-Calédonie, avant de finir sa journée à la brigade de la gendarmerie de Poya et le peloton de surveillance et d'intervention à cheval (PSIC) basé à Bourail. La veille, Gérald Darmanin s'était entretenu avec l'ensemble des formations politiques calédoniennes, indépendantistes et non indépendantistes.
Ce jeudi, le ministre débutera sa journée avec les parlementaires de l'archipel avant une séquence sécurité à la police de Nouméa. Un entretien avec la maire de la capitale calédonienne est prévu. Dans l'après-midi, direction la province des Îles Loyauté, dirigée par l'indépendantiste Jacques Lalié. Les visites d'une ferme photovoltaïque et d'une carrière sont au programme.
Avec AFP.