Le député de Wallis et Futuna Mikaele Seo, a été reçu mardi par le Premier ministre François Bayrou, pour évoquer les dossiers de l’archipel du Pacifique sud, parmi lesquels la pérennisation des minimums sociaux, la vie chère, la santé, l’éducation ou encore le registre maritime de Mata Utu.
La première priorité pour le député de l’archipel, qui siège au groupe Renaissance, était la pérennisation des minimums sociaux « par l’inscription dès le budget primitif des moyens nécessaires afin d’éviter d’y revenir par amendement ».
Lors de cet entretien avec François Bayrou, Mikaele Seo a aussi demandé un « contrôle des prix » et des « sanctions » à Wallis et Futuna, pour lutter contre la vie chère, alors que le gouvernement prépare un projet de loi pour le mois de mai. « Le fret entre Fidji et Wallis et Futuna, c'est le fret le plus cher du monde » estime le député. « Donc, pour pouvoir avoir un regard dessus, je pense qu'il faut avoir ce complément-là, c'est-à-dire le contrôle des prix et des marges, et le pouvoir de sanctionner ».
Sur la santé, Mikaele Seo a souligné la « vétusté du bâti », alors qu’un bloc d’opération a dû être fermé sur l’hôpital de Wallis et Futuna en raison d’infiltration des eaux. L’autre bloc ne sert qu’aux urgences, rappelle encore le député, tandis que l’essentiel des opérations se fait en évacuation sanitaire en Nouvelle-Calédonie voisine, elle-même confrontée à une crise sanitaire due au manque de soignants, ou alors jusque dans l’Hexagone.
« Il nous faut un plateau technique dans les normes et qu'on fasse déjà, d’urgence, les travaux de réhabilitation pour la salle qui a été condamnée par l’ARS pour qu'on puisse reprendre les opérations sur l’archipel », a plaidé Mikaele Seo. Le député demande aussi un nouveau scanner, l’actuel étant « en fin de vie », et une IRM, « pour éviter d'envoyer des gens en Nouvelle-Calédonie qui attendent parfois un an avant d’avoir un rendez-vous ».
Autre dossier : l’éducation, et notamment « le statut des enseignants qui doivent intégrer la fonction publique d'État ». « C'est-à-dire qu’ils vont intégrer le corps des professeurs des écoles » a précisé le député. Un dossier toujours en attente, et source de conflits sociaux à Wallis et Futuna. « On a eu confirmation que les ordonnances, ou la loi d'habilitation, arriverait à l'Assemblée nationale. Ils passent d'abord au Sénat et ils passent à l'Assemblée nationale en commission le 21 mai et en session le 26 mai. Je serai rapporteur de ces ordonnances-là, de cette loi ». En attendant, le député doit se rendre vendredi au Ministère de l’Éducation national pour éviter un nouveau conflit, alors qu’un préavis est toujours en cours.
Vient ensuite le maritime, et plus précisément, le registre de Mata ‘Utu, qui fait écho à une demande de la compagnie de transport maritime à voile Twot, dirigée par Guillaume Le Grand. Créé en 1990 pour la compagnie du Ponant, le pavillon Mata ‘Utu est dédié spécialement aux croisières, et il s’agit ici de l’ouvrir aux bateaux à voile. D’après le député, Guillaume Le Grand, qui opère déjà deux navires à voile, en attend encore six et souhaite les immatriculer à Wallis et Futuna.
Outre le rayonnement politique et la participation de l’archipel à la stratégie indopacifique de la France, il s’agit aussi pour le territoire de s’assurer de nouvelles retombées économiques. « À partir du moment où on a plusieurs bateaux ou plusieurs compagnies qui s'immatriculent sur le pavillon de Wallis et Futuna, ça nous ramène de l'argent, et des emplois locaux. Et c'est bien pour l'économie locale » assure le député, qui veut aussi croire à la création d’une école de la marine ou de la mer à Wallis et Futuna.
Bien d’autres sujets ont été évoqués par le député, et pas qu’avec le Premier ministre, puisqu’il s’est aussi entretenu avec l’Élysée, le Ministère de la Justice -notamment sur la construction du centre pénitentiaire-, ou encore le Ministère des Outre-mer. Mais pour Mikaele Seo, l’enjeu principal pour Wallis et Futuna est de réduire sa dépendance de la Nouvelle-Calédonie et ce, dans de nombreux domaines : aérien, santé, éducation, jeunesse (avec la question d’un RSMA sur l’archipel) ou encore sécurité.
Il souhaite aussi avancer sur le dossier des infrastructures maritimes et anticiper la détérioration rapide du quai de Mata ‘Utu, équiper l’archipel d’un hélicoptère pour mutualiser les diverses interventions, d’une unité adaptée aux interventions de secourisme et de surveillance en haute mer ou encore, d’un poste d’administrateur des affaires maritimes dédié au territoire.