L’État et les délégations politiques calédoniennes négocient depuis près de 10 jours, dans un huis clos absolu, à Bougival. L’idée d’une réunion ce vendredi à l’Élysée semble écartée, au profit d’une potentielle plénière rue Oudinot. Si toutefois les planètes, et les positions politiques, s’alignent.
Difficile pour les médias de relayer une quelconque information en provenance du Hilton de Bougival, et c’est la volonté de l’État de maintenir la presse éloignée afin de ne pas brouiller les négociations qui ont lieu entre l’exécutif et les partenaires politiques calédoniens, indépendantistes et non indépendantistes.
Des rares informations qui passent le filtre de cet huis clos, on sait que l’hôtel a, pour l’heure, été réservé jusqu’à ce vendredi et que, mardi, les partenaires politiques calédoniens ont planché sur les transferts de compétences, sur la base d’une « fiche » remise par l’État. Les négociations sur place alternent entre plénières et « ateliers restreints ».
D’après nos confrères du Monde, Les Loyalistes, une des six délégations présentes, auraient proposé aux indépendantistes « de travailler sur d’autres axes, ouvrant de nouvelles tractations ». On ne sait toutefois, à date, si ces voies parallèles évoquées par nos confrères ont tenu la route. Il faut dire que l’option d’une indépendance avec association à la France, évoquée par Emmanuel Macron parmi d’autres projets possibles à l’issue d’une période de transition de 15 à 20 ans, a échaudé le camp de la droite non indépendantiste.
Ce jeudi, la possibilité d’une réunion à l’Élysée dans la soirée avait fuité, rapidement écartée. Également, un éventuel rendez-vous, toujours au palais présidentiel ce vendredi, comme nous l’annoncions mardi, s’éloigne. A la place, une source proche du dossier, « très prudente », évoque une plénière au Ministère des Outre-mer. Jeudi en début de soirée, et après le Conseil interministériel des Outre-mer, Manuel Valls retrouvait le huis clos de Bougival.
Sur place, malgré la longueur de la séquence, « l’impression qu’on progresse » se fait ressentir, selon une autre source qui, comme la première, se dit « prudente ». De là à conclure un accord, ou a minima un document déroulant la suite à donner au dossier ? Rien n’est moins sûr. La séquence peut aussi aboutir sur un échec, comme à Deva.