Ce matin, 117 226 élèves rejoignent les écoles de Mayotte. Avec 3 000 élèves de plus que l'année dernière, la rentrée s'annonce complexe, car les infrastructures manquent cruellement. Malgré les efforts du rectorat pour gérer cette situation, elle n’est pas satisfaisante et pose de nombreux défis pour l'année scolaire à venir. Un sujet de notre partenaire France Mayotte Matin. 

65 526 élèves sont inscrits dans le premier degré et 51 700 élèves sont inscrits dans le second degré. Des chiffres qui donnent le vertige, car ils sont 3 000 de plus par rapport au début des vacances scolaires en juillet dernier. Bien évidemment, les 100 salles de classe nécessaires pour accueillir tous ces élèves n'ont pas été construites.

C'est donc un jeu de chaises musicales qui va se mettre en place et qui a animé une grande partie des équipes du rectorat pendant l'été, pour arriver à faire tenir le maximum d'élèves dans les locaux disponibles, avec par conséquent des établissements scolaires qui vont accueillir beaucoup plus d'enfants que le nombre pour lequel ils ont été construits, avec tous les risques associés à cette situation quant au maintien du calme et au bon accueil des élèves, notamment ceux qui sont en difficulté et qui auraient besoin d'un accompagnement plus individualisé.

Les premiers jours de classe permettront comme chaque année de savoir combien d’enfants sont comme chaque année en attente d’une place disponible ... 244 établissements scolaires vont donc ouvrir leurs portes aujourd'hui, dont 22 collèges et 11 lycées. Ils accueillent 7 434 enseignants. Le rectorat explique qu'il y aura moins de 30 élèves par classe à la rentrée, avec un nombre moyen dans les écoles du premier degré de 18,4 élèves et de 25,7 élèves dans les classes de collège. A voir avec les premiers jours si ces statistiques prévisionnels feront long feu.

Au-delà de ces chiffres, l'enjeu pour le rectorat pour cette rentrée scolaire est d'absorber ces 3 000 élèves supplémentaires, bien évidemment, mais c'est aussi de déployer la réforme du collège qui devrait voir officialiser les classes de niveau pour permettre un meilleur suivi des élèves. Tous, parents, rectorat, ministère et professeurs ont les yeux rivés sur la maîtrise des acquis et des savoirs fondamentaux pour les différents niveaux. Car n'oublions pas que jusqu'à présent, Mayotte est le département bon dernier de France, et le taux d'échec dans les études supérieures, quand les bacheliers mahorais se frottent aux autres bacheliers du pays, est supérieur à 70%, selon les données du Conseil départemental.

Les enjeux sont donc importants avec en toile de fond la loi Mayotte, qui devrait revenir prochainement sur le devant de la scène, beaucoup d'élus mahorais souhaiteraient en finir avec l'obligation de scolarisation de tous les enfants présents sur le département...

Anne-Constance Onghéna pour France Mayotte Matin