Nouvelle-Calédonie : « Le pire est à venir » alerte Mismy Daly qui demande « un plan vigoureux de redressement »

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Nouvelle-Calédonie : « Le pire est à venir » alerte Mismy Daly qui demande « un plan vigoureux de redressement »

Intervenante lors de la séquence Outre-mer de la Rencontre des entrepreneurs de France (LaREF) ce mardi, la présidente du Medef de Nouvelle-Calédonie, Mimsy Daly, a sonné l’alerte sur la situation économique et sociale de l’archipel, et demande « un plan vigoureux de redressement pour rétablir un minimum la situation et redonner confiance aux investisseurs ».

« Je suis ici pour témoigner de la situation qu'on vit et demander qu'on ne nous oublie pas ». Mardi, lors de la LaREF24, grande messe de la rentrée patronale, la séquence Outre-mer organisée par le comité Outre-mer du Medef, sous la houlette de Thara Govindin et Bruno Arcadipane, a consacré un temps à la situation calédonienne, à travers l’intervention de la patronne du Medef local, Mimsy Daly.

« Au-delà des événements terribles qu'on a vécu, même si une apparence de calme semble revenir, la Nouvelle-Calédonie est dans une situation tellement catastrophique que le pire est probablement à venir, avec probablement encore des destructions d'emplois et surtout l'installation d'une misère sociale sans précédent en Nouvelle-Calédonie » a-t-elle alerté à l’issue de son intervention, au micro d’Outremers360.

Mimsy Daly énumère notamment les « 2,2 milliards d'euros de dégâts » et les « près de 25 000 personnes, c'est-à-dire plus du tiers de l'emploi salarié privé, au chômage partiel ou total ». « Les conséquences de tout ça, c'est évidemment des pertes fiscales massives et l'impossibilité d'assurer nos systèmes de santé, nos systèmes de protection sociale », a-t-elle ajouté, demandant un « plan vigoureux de redressement pour rétablir un minimum la situation et redonner confiance aux investisseurs ».

« Au-delà des entreprises, tout a été pris pour cible en Nouvelle-Calédonie : le secteur médical, le secteur des transports, le secteur de l'éducation, de la culture aussi. C'est ça qui est absolument terrible dans ce qui s'est passé. Les médecins s’en vont et du coup, laissent derrière eux des zones entières sans soin » souligne encore la présidente du Medef NC. « On a besoin de rétablir la sécurité en Nouvelle-Calédonie, l'attractivité de notre territoire pour faire revenir des médecins, pour faire revenir des entrepreneurs, pour faire revenir des gens. Et pour ça, nous nous battons ».

Au-delà de « l’arrêt des violences », du « retour ferme au calme » et « à la circulation tout le temps et partout », le redémarrage de l’économie locale passera, pour Mimsy Daly, par des « réformes courageuses de notre économie, des réformes fiscales, des réformes sociales et qu'on donne de l'espoir aux investisseurs. Il faut leur donner le courage de revenir ». Elle appelle aussi les assureurs « qui n'ont pas beaucoup joué le jeu dans cette crise jusqu'à présent », à « jouer leur rôle d'assureur et indemnisent rapidement les entreprises qui en ont besoin parce que sinon, nous n'y arrivons pas ».

« Nous avons besoin d'une aide urgente de l'État, ne serait-ce que pour reconstruire ce qui a été détruit et permettre d'amorcer une relance économique rapidement. Enfin, je dirais, il va falloir un accord politique, mais cette fois-ci, il devra prendre en compte l'économique et le social, sinon, il ne fonctionnera pas », a-t-elle ajouté. La présidente du Medef se dit aussi dans l’attente de la nomination d’un nouveau Premier ministre « pour que la Nouvelle-Calédonie soit traitée au plus haut niveau de l'État, à la mesure de l'urgence ».

Outre LaREF24, Mimsy Daly s’est entretenue à Paris avec la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. Elle a également eu des entretiens à l’Élysée avec le directeur de cabinet du Président Patrice Faure, au Sénat avec Gérard Larcher à Bercy ou encore au Ministère des Outre-mer.