Vie chère : Les prix sont de plus en plus élevés à Mayotte, constate l'IEDOM

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Vie chère : Les prix sont de plus en plus élevés à Mayotte, constate l'IEDOM

Ce lundi, l’Iedom a réuni une trentaine de professeurs et directeurs d’entreprises lors d’une conférence sur la politique monétaire dans les outre-mer et à Mayotte. Personne ne sera surpris de savoir que la vie est chère à Mayotte et que cela ne fait qu'empirer au fil des années. L’Iedom propose quelques pistes de réflexion. Détails avec notre partenaire France-Mayotte Matin.

 

Le constat établi par l’Institut d'émission des départements d'outre-mer (Iedom) est sans appel : les prix sont en constante augmentation sur le territoire, et les écarts ne font qu’augmenter avec l’Hexagone. En 2015, l’écart était de +7 %, et en 2022, il a atteint la barre des +10 %. Les prix de l’alimentaire affichent des écarts encore plus importants, avec +19 % en 2015 et +30 % en 2022. Pendant combien de temps les Mahorais vont-ils pouvoir se nourrir convenablement ? Une question qui se pose pour une population qui subit de plein fouet l’inflation. 

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Comme pour les autres départements d'outre-mer, le constat est le même : c’est à Mayotte que le coût de la vie est le plus élevé. Pour expliquer les raisons de la vie chère en outre mer, l’Iedom met en avant quatre causes structurelles : l’étroitesse du marché domestique, l’éloignement des sources d'approvisionnement et la multiplication des intermédiaires, la dépendance à l’importation, ainsi que divers facteurs liés à la fiscalité et aux risques environnementaux. L’indépendance alimentaire vers laquelle Mayotte souhaite se tourner devient vitale pour le bien de l’économie locale et les finances de la population. D’autres pistes proposées par l’organisme afin de lutter contre cette vie chère incluent le renforcement du contrôle de la concurrence, la lutte contre la pauvreté, la réforme de l’octroi de mer et l'amélioration de la coopération régionale. Autant de propositions qui risquent de prendre du temps à évoluer, quand on sait les remous que peut provoquer la réforme de l’octroi de mer. Il ne faut pas oublier deux points importants qui ont contribué à cette hausse : la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine. Le problème est que la pandémie est derrière nous, mais les prix ne reviennent pas forcément à la normale.

Le président de l’Iedom, Ivan Odonnat, souligne qu'« il s’agit de concilier un objectif de justice sociale et de progrès économique pour l’ensemble de l’île. Les entreprises ont besoin de consommateurs avec du pouvoir d’achat, et les entreprises ont besoin de maîtriser leurs charges et leur coût de production. ». Une équation qu’il faudra résoudre pour améliorer la situation à Mayotte et pour que les banques commencent à avoir confiance pour investir à Mayotte, comme le précise le directeur de l’Iedom, et pour que l’épargne soit mieux investie en faveur du territoire.

Par France-Mayotte Matin