Le Congrès de Nouvelle-Calédonie a adopté à une large majorité mercredi une résolution demandant un soutien massif de l'État de 500 milliards de francs Pacifique (environ 4,2 milliards d'euros) pour reconstruire l'archipel après les émeutes qui en ont ravagé le tissu économique.
Ce plan, qui reste à négocier avec l'État, a vocation à être présenté rapidement au futur gouvernement national afin de pouvoir être pris en compte lors de l'examen du projet de loi de finances 2025. Il vise à « assurer le sauvetage du pays dans un premier temps, et, dans un second temps, d'engager sa reconstruction », selon la résolution adoptée à l'initiative du groupe non-indépendantiste modéré Calédonie ensemble.
La résolution prévoit également la création d'un comité interministériel associant les représentants des institutions de la Nouvelle-Calédonie, ainsi que la nomination d'un délégué directement rattaché au Premier ministre de manière à assurer la mise en œuvre et le suivi du plan. Quarante des 54 élus du Congrès ont voté pour ce plan -une voix contre et huit abstentions-, et l'aide demandée à Paris représentant près de la moitié du PIB de la Nouvelle-Calédonie, qui atteignait en 2022 de 1,092 milliard de francs (9,1 milliards d'euros).
« Ce plan de reconstruction et d'accompagnement financier économique et social (...) est un élément essentiel pour permettre la survie de notre pays » qui est « en voie de clochardisation », a déclaré durant la séance Philippe Gomès, l'un des responsables du groupe Calédonie ensemble. « La situation dans laquelle nous sommes, au-delà de la responsabilité des acteurs locaux, relève au premier rang de la responsabilité de l'État », a-t-il ajouté.
L'ensemble des groupes siégeant au Congrès ont par ailleurs souligné « l'échec du modèle calédonien » justifiant une « réforme de l'ensemble du système économique et social » du territoire. Le gouvernement collégial de Nouvelle-Calédonie -composé d'élus de toutes tendances- travaille à cette réforme à travers un plan de sauvegarde, de refondation et de reconstruction (PSRR), qui doit consulter la population et faire l'objet d'une conférence à l'automne.
Avant même la crise liée à la réforme du corps électoral, qui s'est traduite par plusieurs semaines d'émeutes, la Nouvelle-Calédonie faisait face à une situation financière préoccupante, liée notamment à la crise du secteur du nickel ou encore à la faillite de son système de sécurité sociale.
Avec AFP