LaREF 2024 : Catherine Rodap, présidente du Medef Martinique, réaffirme le combat des acteurs pour une réforme des prix

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LaREF 2024 : Catherine Rodap, présidente du Medef Martinique, réaffirme le combat des acteurs pour une réforme des prix

Ce lundi 26 et mardi 27 août 2024, l’hippodrome Paris Longchamp a de nouveau accueilli la Rencontre des Entrepreneurs de France (LaREF2024). Cette année, la thématique développée était « Le Pouvoir » avec des débats autour de « la nouvelle carte des pouvoirs » ou du « pouvoir vert, le pouvoir de faire » … Durant ces deux jours, il a également été question des Outre-mer avec une séquence très attendue sur les fonds européens. C’était également l’occasion pour les acteurs économiques de faire le point sur leurs territoires respectifs. C’est dans ce contexte que Catherine Rodap, présidente du Medef Martinique, a appelé à des solutions économiques durables et adaptées aux spécificités locales, à la veille d’une rentrée économique et sociale compliquée pour de nombreux territoires.

 

Les événements survenus en Nouvelle-Calédonie peuvent-ils avoir des répercussions sur les autres territoires des Outre-mer ? « Ils sont relayés », a indiqué Catherine Rodap, présidente du Medef Martinique, qui explique également que des messages circulent actuellement sur les réseaux sociaux, depuis quelques jours, pour un réalignement des prix des produits alimentaires en Martinique sur ceux de la France hexagonale, avec une menace de blocages à partir de septembre si aucune action n’est entreprise. « Le Medef Martinique travaille depuis longtemps sur ces questions de prix pour proposer des solutions adaptées aux réalités locales ». Pour la présidente, il faut prendre au sérieux les préoccupations économiques avant qu'elles ne se transforment en crises sociales. Elle réaffirme néanmoins que ce dossier est suivi de longue date et que l’engagement a été pris « pour améliorer la situation économique du territoire ».

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Les défis économiques spécifiques à la Martinique

La présidente du Medef Martinique a rappelé les spécificités économiques de la Martinique, qui rendent l’alignement des prix avec la France hexagonale complexe. « Les produits importés en Martinique subissent plusieurs coûts supplémentaires, notamment le fret maritime, les taxes d'octroi de mer, et les frais de dédouanement et de transit. Ces coûts cumulés empêchent un alignement simple des prix avec ceux de la France hexagonale. La cherté de la vie en Martinique est un problème bien réel. Nous payons plus cher pour les produits de première nécessité. C'est un sujet de préoccupation majeur pour tous et nous n’avons pas attendu pour nous pencher sur ce problème. Nous travaillons depuis des années sur des solutions concrètes pour répondre aux besoins des consommateurs martiniquais tout en tenant compte des réalités économiques locales ». Catherine Rodap a notamment rappelé la proposition faite de double péréquation comme une solution innovante pour atténuer les coûts en Martinique. « La péréquation du fret permettrait d'ajuster les coûts de transport en fonction de la valeur réelle des marchandises, plutôt que d'un tarif forfaitaire qui pénalise les produits à faible valeur. De même, une péréquation de l'octroi de mer, avec des abattements sur les produits de première nécessité et ceux sans équivalent local, permettrait de réduire les coûts pour les consommateurs martiniquais tout en soutenant notre économie locale ». La présidente du Medef Martinique a insisté sur le fait que ces mesures ne sont pas une réponse aux injonctions actuelles, mais une stratégie réfléchie visant à « améliorer durablement le pouvoir d'achat en Martinique ».

Appel à une action concertée pour une réforme durable

C’est également un appel à la coopération entre tous les acteurs économiques, politiques et sociaux pour mettre en œuvre ces réformes nécessaires que Catherine Rodap a lancé. « Il est crucial que nous travaillions ensemble pour développer une approche cohérente et durable qui profite à tous. La mise en place de la double péréquation n’est qu’une partie de la solution. Nous avons besoin d'une concertation large et d'un consensus pour aller de l’avant. Nous restons une force de proposition et nous continuerons à travailler pour un avenir économique stable et prospère pour la Martinique. Ce n’est pas seulement une question de réaction à une situation urgente, mais une démarche proactive pour garantir un développement économique durable et équitable pour notre territoire et ses habitants ». Rappelant les diverses crises traversées par les entrepreneurs depuis 2009, la présidente appelle à un consensus entre les différents acteurs. « Sans développement économique, il n'y a pas de territoire viable et nous avons aujourd'hui cette responsabilité collective de transmettre à nos jeunes un territoire qui soit viable ».

Abby Said Adinani